Léa, une fillette de 2 ans et demi, avait été tuée le 21 mai 2018 à Mairieux (Nord), l’auteur de ce crime odieux étant un adolescent placé par l’aide sociale à l’enfance chez ses grands-parents. La famille a engagé une action en justice contre le département du Nord, qu’elle tient pour responsable de graves manquements.
Il y a sept ans, la petite-fille d’Alain et Marie-Christine Marmignon trouvait la mort à Mairieux, près de Maubeuge. Un adolescent, placé par l’aide sociale à l’enfance chez ce couple qui était alors famille d’accueil, avait tué la fillette âgée de 2 ans et demi de 22 coups de couteaux. Pour cette famille, ce drame aurait pu être évité si le département avait pris au sérieux leurs alertes et agi en conséquence. Alain Marmignon a donc engagé une procédure judiciaire contre la collectivité du Nord en saisissant le tribunal administratif de Lille, où l’audience s’est tenue ce mardi 13 mai.
« On a alerté un danger, et on n’a pas été assez écouté »
Pour les époux Marmignon, les services sociaux sont responsables de défaillances dans cette affaire. « On a alerté un danger, et on n’a pas été assez écouté », a expliqué Alain Marmignon au micro de BFMTV, précisant que l’auteur des faits avait effectivement tenté « de violer un enfant » et « de mettre le feu à la maison ». « Je pense qu’ils savaient très bien qui ils plaçaient chez nous », a renchéri son épouse en pointant l’ASE (l’aide sociale à l’enfance), soulignant : « J’ai bien vu qu’il n’était pas comme les autres enfants. »
Condamné pour meurtre en 2019 à huit ans de prison, l’adolescent a obtenu une libération conditionnelle en 2024, ce qui avait provoqué la colère et l’incompréhension des grands-parents de Léa. Au micro d’Europe 1, Alain Marmignon s’était dit « effondré et écœuré par la justice française » face à la peine du meurtrier de sa petite-fille jugée « trop courte ».
Alain Marmignon estime que lui et son épouse n’auraient jamais dû se retrouver dans cette situation. Auprès d’ici Nord, il a assuré ne pas avoir eu connaissance du passé de cet adolescent, qui avait 14 ans à son arrivée au sein de son foyer. Le garçon, qui avait fugué dès l’âge de 7 ans, avait également été retiré de deux familles d’accueil précédentes.
Le Département défend avoir mis en place un suivi
Le couple a expliqué sur BFMTV qu’il comptait « faire condamner une institution qui est chargée de protéger les enfants ». Maître Marie Cacciapaglia, l’avocate de la famille, a de son côté indiqué à nos confrères qu’elle espérait que la « responsabilité du conseil départemental du Nord, notamment pour faute, soit reconnue » et que la justice admette que « malgré toutes ces alertes sur la dangerosité de ce jeune, rien n’a été fait ».
Cependant, si la rapporteur publique a demandé en début d’audience ce mardi que le Département soit reconnu responsable des dommages subis, elle considère en revanche qu’il ne peut pas être considéré comme fautif pour son inaction, contrairement à ce qu’affirment les époux Marmignon.
Car après les alertes lancées par cette famille d’accueil, les services de l’ASE ont mis en place un suivi. L’adolescent passait ainsi la semaine dans un institut médicoéducatif puis il réintégrait la famille d’accueil les week-ends, comme le relate encore ici Nord. Une réponse bien insuffisante pour l’avocate du couple Marmignon. « On ne peut pas dire qu’une réunion de suivi une ou plusieurs fois par an soit une réponse appropriée pour un enfant qui souffrait de tels troubles psychiatriques », a-t-elle pointé.
La rapporteur publique a proposé 4500 euros de dommages et intérêts, bien en deçà des 600.000 euros réclamés par le couple Marmignon. Le tribunal administratif de Lille rendra sa décision à la mi-juin.
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