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Les assurances habitation et automobile affichent de nouvelles hausses pour 2026

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Les primes d'assurance automobile et habitation vont connaître une nouvelle progression l'année prochaine, reflet d'une sinistralité toujours plus lourde et coûteuse.

Photo: ANTOINE BOUREAU/Hans Lucas/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 6 Min.

Les assurances habitation et automobile vont connaître une nouvelle progression l’année prochaine, reflet d’une sinistralité toujours plus lourde et coûteuse. Selon les données publiées mardi par le cabinet spécialisé Addactis, cette tendance haussière s’inscrit dans la continuité des augmentations observées ces dernières années, alimentées par la multiplication des phénomènes climatiques extrêmes et l’inflation des coûts de réparation.
Cette annonce confirme les prévisions du secteur qui anticipait déjà un nouvel épisode de hausse tarifaire, moins intense toutefois que celle de 2025 mais néanmoins significative pour les budgets des ménages français.

L’habitation particulièrement touchée

La hausse sera particulièrement marquée pour les contrats d’assurance multirisques habitation (MRH), avec une progression située entre 7,5 et 8%, permettant aux assurés de protéger leurs logements contre les incendies, les dégâts des eaux et le vol.
Cette augmentation s’explique principalement par la fréquence et l’intensité accrue des épisodes climatiques – orages, tempêtes, inondations – selon l’étude du cabinet Addactis. Cette tendance, amenée à se poursuivre dans les prochaines années selon les experts, transforme progressivement le profil de risque du parc immobilier français.
Le secteur du bâtiment « continue par ailleurs de subir la hausse des coûts de construction et de rénovation, alimentée par l’inflation des matériaux et un renforcement des normes réglementaires », précise cette même source. Cette double pression – climatique et réglementaire – pèse durablement sur l’équilibre économique des contrats habitation.

L’automobile également concernée

En automobile, les cotisations augmenteront de 5% à 5,5% en 2026, selon les projections d’Addactis. Le réchauffement climatique joue là aussi un rôle d’accélérateur, avec « des épisodes de grêle qui ont été lourds de conséquences, notamment en mai et juin derniers », a précisé Romain Coulonval, responsable du cabinet Addactis, entraînant des dommages importants sur les carrosseries et les pare-brises.
À cette problématique climatique s’ajoute la « sophistication croissante des véhicules, le coût des batteries » et les compétences « plus spécifiques » nécessaires à la réparation des véhicules hybrides, toujours plus nombreux sur le marché français, complète son collègue Nadhir Baba Arbi. Cette évolution technologique du parc automobile génère une inflation structurelle des coûts de remise en état.

Des montants moyens en progression

Les Français paieront en moyenne 325 euros hors taxe par an en assurance habitation l’année prochaine, selon les estimations du cabinet Addactis, et 563 euros hors taxe en assurance automobile. Ces montants moyens masquent toutefois d’importantes disparités géographiques et selon les profils de risque des assurés.
Le cabinet Facts & Figures a avancé des chiffres similaires, tablant sur une hausse comprise entre 3 et 6% en automobile, et autour de 6% en habitation. Le comparateur Assurland estime pour sa part la progression à 4-5% en automobile et 6-7% en habitation.
Cette convergence d’analyses de différents acteurs spécialisés confirme la solidité des prévisions haussières pour 2026, même si les estimations varient légèrement selon les méthodologies employées.

Un écart croissant avec l’inflation générale

Ces augmentations tarifaires sont bien supérieures à l’inflation générale, mesurée en France à 0,9% sur un an au mois d’août selon l’INSEE. Cet écart grandissant interroge sur la capacité des assurés aux budgets contraints à suivre cette progression tarifaire dans le temps.
Cette déconnexion entre l’inflation générale et celle spécifique au secteur de l’assurance traduit la particularité des risques couverts, de plus en plus exposés aux aléas climatiques et aux évolutions technologiques coûteuses.
Ces augmentations restent cependant inférieures à celles pratiquées en 2025, qui avaient atteint jusqu’à 10% pour certains contrats multirisques habitation. Les assureurs avaient alors répercuté l’augmentation de la surprime qui abonde chaque année le régime des catastrophes naturelles, permettant le partage entre secteur public et privé du coût des événements climatiques majeurs.
Cette contribution avait évolué de 12% à 20% pour les assurances habitation et de 6% à 9% pour l’automobile, expliquant en partie l’ampleur des hausses tarifaires observées l’an dernier.

Une approche de plus en plus fine du risque par les assureurs 

Cette nouvelle progression tarifaire s’inscrit dans une tendance structurelle liée au changement climatique. Certaines compagnies pourraient pousser jusqu’à +15% l’augmentation des tarifs de l’assurance multirisques habitation pour les maisons et pavillons, plus exposés au risque climatique que les appartements, selon Cyrille Chartier-Kastler, président de Facts & Figures.
Cette différenciation tarifaire croissante selon les types de biens assurés reflète une approche de plus en plus fine du risque par les assureurs, qui adaptent leurs tarifications aux réalités climatiques locales.
L’accumulation des hausses tarifaires pose la question de l’accessibilité de l’assurance pour les ménages les plus modestes. Cette problématique devient d’autant plus aiguë que l’assurance habitation est obligatoire pour les locataires et l’assurance automobile pour tous les conducteurs.
Les pouvoirs publics observent avec attention cette évolution, conscients que l’exclusion d’une partie de la population de l’accès à l’assurance pourrait créer des difficultés sociales et économiques majeures.
Face à ces défis, le secteur de l’assurance explore de nouveaux modèles, notamment fondés sur la prévention des risques et l’incitation aux comportements vertueux. L’intégration de technologies de monitoring et de prévision pourrait à terme permettre de mieux maîtriser la sinistralité et de ralentir la spirale haussière des tarifs.