Les « désaccords majeurs » entre Washington et l’UE pèsent sur l’Otan (Stoltenberg)

6 juin 2018 13:42 Mis à jour: 6 juin 2018 13:47

Le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg a déploré mercredi les « désaccords majeurs » opposant les Etats-Unis aux Européens sur le commerce et l’accord nucléaire avec l’Iran et exprimé l’espoir qu’ils n’obèrent pas les réunions préparatoires à l’important sommet de l’Alliance prévu en juillet à Bruxelles. « Tant que les problèmes perdurent, je me dois d’en limiter les conséquences délétères sur l’Alliance », a expliqué M. Stoltenberg lors d’une conférence de presse à la veille d’une réunion à Bruxelles des ministres de la Défense des 29 pays membres chargée de préparer le sommet de l’Alliance du 11 et 12 juillet.

Les Etats-Unis sont en froid avec leurs alliés européens après les décisions du président Donald Trump d’imposer des taxes sur les importations  d’acier et aluminium et de réimposer des sanctions économiques contre l’Iran qui vont contraindre les grandes entreprises européennes à quitter ce pays. « Il y a des désaccords majeurs sur des questions importantes, mais il est important de poursuivre et de renforcer le partenariat en matière de sécurité », a plaidé le chef de l’Otan. « Il est important de ne pas affaiblir le lien transatlantique », a-t-il insisté. « Je ne dis pas que ces problèmes ne sont pas importants. Je ne veux pas minimiser mon niveau de préoccupation », a reconnu le Norvégien. « Mais je pense possible de gérer les désaccords sans miner l’Alliance », a-t-il assuré.

Jens Stoltenberg a rencontré le président Trump à Washington le 17 mai et ces difficultés ont été abordées, a-t-il précisé. « Le président Trump a un message clair sur le commerce, mais il a aussi un message clair sur l’engagement américain en Europe », a-t-il souligné. « Il y a plus de troupes américaines en Europe, avec une brigade blindée, un groupement tactique mené par les Américains avec des troupes en Pologne. Il y a plus d’équipements américains prépositionnés, plus de financements pour l’initiative américaine de dissuasion en Europe. En dépit de divergences majeures, le lien transatlantique n’est pas affaibli », a-t-il répété.

La réunion des ministres de la Défense de l’Alliance doit être consacrée aux moyens de renforcer sa dissuasion. « Il est essentiel de pouvoir déplacer sans retards des troupes à travers l’Atlantique et au sein de l’Europe, afin de pouvoir avoir les forces appropriées au bon endroit au bon moment », a estimé M. Stoltenberg. « Pour ce faire, il faut supprimer les obstacles juridiques, douaniers et le manque d’infrastructures », a-t-il réclamé. L’une des initiatives en discussion est la capacité des pays de l’Otan de déployer sous trente jours 30 bataillons mécanisés (un bataillon compte entre 600 et 1.000 combattants selon les pays), 30 escadrilles et 30 navires de combat pour pouvoir faire face à une opération militaire de la Russie, identifiée comme un potentiel agresseur.

« Tout ce que l’Otan fait relève d’une posture de défense afin de pouvoir réagir dans un environnement sécuritaire rendu plus difficile par le comportement de la Russie », a réaffirmé le secrétaire général de l’Otan. L’initiative de capacité doit être opérationnelle pour 2020. « Elle s’appuie sur les moyens existants, notamment la force de réaction de l’Otan, mais il faut des forces supplémentaires en second échelon. Il faut les identifier au sein des forces nationales et tous les alliés doivent être impliqués », a-t-il prôné. La coopération avec les initiatives de l’Union européenne en matière de défense et le partage de l’effort avec l’augmentation des dépenses seront deux des points de friction avec les Américains au cours de la réunion, selon des sources diplomatiques.

DC avec AFP

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.