« Les restrictions deviennent la norme »: un Français sur deux a diminué les rations et le nombre de ses repas

Par Emmanuelle Bourdy
26 mars 2024 18:18 Mis à jour: 26 mars 2024 18:46

Une étude Ifop révèle que les foyers les plus modestes se privent de repas en raison de l’inflation, qui depuis deux ans, ne faiblit pas.

Les consommateurs les plus précaires se sont bien rendus compte que nombre d’industriels réduisent la quantité des produits, mais tout en gardant les mêmes prix, voire en les augmentant. Même s’ils déplorent ce phénomène, appelé la « shrinkflation », ils n’ont d’autre choix que de réduire, voire supprimer des repas pour y faire face. C’est en tout cas ce que montre une étude réalisée par l’Ifop du 30 janvier au 2 février, auprès de 900 personnes gagnant le smic ou moins.

Moins de viande, moins de poisson et moins de fruits et légumes

Ainsi que le rapporte le Parisien, cette étude Ifop dévoile que parmi les Français les plus modestes sondés, environ la moitié ont diminué leurs portions alimentaires ou même leurs nombres de repas depuis deux ans. Le but étant de réduire leurs dépenses alimentaires.

De plus, ces Français ont dû modifier leurs comportements alimentaires. Ils consomment notamment moins de viande, voire l’ont supprimée, pour 76 % d’entre eux. Le même phénomène a été constaté pour le poisson, 71 % n’en consomment plus du tout ou moins, et enfin 53 % des sondés font de même pour les fruits et légumes.

En outre, 80 % des personnes les plus pauvres interrogées dans ce sondage ont constaté ce phénomène de « shrinkflation ». Jérôme Fourquet, le directeur du département Opinion et stratégies d’entreprise de l’Ifop, souligne en effet que celui-ci n’était effectivement « pas passé inaperçu auprès de ce public modeste ». « Ce tour de passe-passe marketing a été ressenti comme une forme de trahison des grandes marques traditionnelles », a-t-il assuré. En réponse à cette stratégie, 82 % des consommateurs sondés ont opté pour une réduction de la consommation de ces produits et certains sont allés jusqu’à les boycotter.

Quel sera l’impact sur la santé de ces Français ?

Jérôme Fourquet explique encore que « les habitudes et les comportements » sont « en train de s’ancrer ». « Tous ces petits renoncements du quotidien que l’on pensait temporaires avec l’inflation deviennent finalement durables », poursuit-il, pointant que ce phénomène « induit des inquiétudes psychologiques et un sentiment de déclassement ».

Le quotidien francilien souligne que malgré un ralentissement de l’inflation par rapport à l’an dernier, on est toujours dans une hausse des prix. L’enquête montre que le panier de dépenses moyen des foyers modestes est passé de 311 euros par mois en 2023 à 345 euros par mois depuis le début de l’année.

Vincent Brassart, le président de la Tablée des chefs, indique auprès de nos confrères que « les restrictions deviennent la norme pour de nombreux Français ». Il craint que ces nouvelles habitudes alimentaires jouent un rôle négatif sur la santé de ces personnes. « Même si manger moins de viande ou de poisson n’est pas un mal, limiter les fruits et légumes et supprimer des aliments qui permettent de manger équilibré risque à long terme d’avoir de lourdes conséquences sur la santé des Français », déplore-t-il en faisant référence à l’obésité, l’hypertension et le diabète. Selon lui, « les pouvoirs publics doivent se saisir de ce sujet car, demain, il n’y aura pas assez d’argent pour soigner tout le monde ».

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