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L’Espagne expulsée de l’OTAN ? L’avertissement de Donald Trump qui secoue Madrid

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Le président américain Donald Trump dans le Bureau ovale de la Maison-Blanche, le 6 octobre 2025, à Washington D.C.

Photo: Anna Moneymaker/Getty Images

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Durée de lecture: 7 Min.

Dans un geste qui résonne comme un coup de tonnerre dans les couloirs de Bruxelles et de Washington, le président américain Donald Trump a publiquement proposé l’expulsion de l’Espagne de l’OTAN.
La raison : le refus persistant du gouvernement de Pedro Sánchez d’augmenter les dépenses de défense à 5 % du PIB, un seuil convenu par l’Alliance lors du sommet de La Haye le 25 juin dernier.
Cette déclaration, prononcée jeudi lors d’une conférence de presse à la Maison-Blanche aux côtés du président finlandais Alexander Stubb, n’est pas un coup de tête isolé, mais l’aboutissement d’une politique trumpiste qui privilégie l’équité dans la défense collective et qui, en fait, a renforcé l’OTAN face à des menaces telles que l’agression russe en Ukraine.
Alors que M. Trump fait l’éloge d’alliés tels que la Finlande — qui a récemment rejoint l’organisation en avril 2023 et qui consacre déjà plus de 2 % de son PIB à la défense —, partageant une frontière de 1340 km avec la Russie, l’Espagne apparaît comme le seul pays à la traîne dans l’engagement atlantique.
« J’ai demandé qu’ils paient 5 %, et non 2 %, et la plupart pensaient que cela n’allait pas se faire, mais cela a été approuvé à la quasi-unanimité. Un pays était à la traîne : l’Espagne. […]. Franchement, ils devraient peut-être être expulsés de l’OTAN », a déclaré Donald Trump avec sa franchise habituelle.

Pedro Sánchez contre l’OTAN

Le président du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, lors du sommet des dirigeants de l’OTAN à La Haye, aux Pays-Bas, le 25 juin 2025. (JOHN THYS/AFP via Getty Images)

Le contexte est dévastateur pour le gouvernement Sánchez.
Lors du sommet de La Haye, les 32 alliés, dont l’Espagne, ont signé une déclaration historique qui les oblige à investir 5 % de leur PIB annuel dans la défense et la sécurité : 3,5 % dans les dépenses militaires strictes (armes, salaires, missions) et 1,5 % supplémentaire dans des capacités connexes telles que la cyberdéfense et les infrastructures critiques.
Cependant, Pedro Sánchez s’est immédiatement démarqué, défendant un plafond de 2,1 % qu’il a qualifié de « réaliste, suffisant et compatible » avec le modèle social espagnol.
En 2023, l’Espagne n’a consacré que 1,24 % de son PIB à la défense, soit environ 17,2 milliards d’euros, se classant ainsi à la dernière place parmi les 31 alliés européens et le Canada. Pour 2025, l’Alliance estime que ce chiffre passera à 33,123 milliards d’euros, atteignant 2 % pour la première fois.
Toutefois, cela reste insuffisant : la Pologne investit 4,07 %, l’Estonie 3,41 % et les États-Unis 3,19 %, des chiffres qui ont permis à l’OTAN d’ajouter 605,2 milliards d’euros (700 milliards de dollars) supplémentaires au cours de la dernière décennie.

L’isolement de l’Espagne

La politique étrangère de M. Sánchez isole l’Espagne de ses alliés historiques.
Lors du sommet de La Haye, Pedro Sánchez s’est tenu à distance de dirigeants tels que MM. Trump, Macron ou Merz, et son accord parallèle avec M. Rutte — un échange de lettres garantissant une « flexibilité souveraine » — a été considéré à Washington comme une manœuvre détournée.
Le résultat : une crise de confiance que Donald Trump a élevée au rang de menace existentielle.
L’expulsion n’est pas prévue dans le Traité de l’Atlantique Nord de 1949 (l’article 13 ne régit que les départs volontaires), mais elle pourrait se concrétiser sous la forme d’un boycott de l’article 5 (défense mutuelle), laissant l’Espagne sans protection en cas d’agression.
Ainsi, la proposition de Donald Trump ne remet pas seulement en cause l’adhésion de l’Espagne à l’OTAN, mais révèle également une fracture profonde au sein de l’Alliance. L’insistance de M. Trump sur les 5 % n’est pas arbitraire ; elle répond à une stratégie de dissuasion face à des puissances telles que la Russie et la Chine, où les dépenses de défense ont doublé au cours de la dernière décennie.
Pour l’Espagne, le coût du non-respect de cet objectif pourrait être catastrophique : perte d’accès au partage de renseignements, réduction des missions conjointes et, dans le pire des cas, un isolement stratégique qui affaiblirait sa position sur le flanc sud de l’OTAN.
Ce scénario n’est pas hypothétique ; le précédent turc avec la Syrie en 2020, où l’OTAN a limité son soutien à la Turquie en raison de divergences stratégiques, sert d’avertissement.

La Chine ou l’OTAN ? Le virage de M. Sánchez vers la Chine a déclenché l’alarme

La politique étrangère de Pedro Sánchez a non seulement tendu les relations avec l’OTAN, mais elle a également éloigné l’Espagne de ses alliés historiques.
Un exemple clair de cette dérive est l’exclusion de l’Espagne des derniers sommets organisés par l’OTAN sur la situation en Ukraine, un fait qui souligne la marginalisation croissante de Madrid sur la scène internationale.
Cette tendance s’inscrit dans un mouvement de rapprochement avec la Chine, érodant les alliances traditionnelles atlantiques et européennes — en privilégiant les relations avec Pékin —, ce qui suscite l’inquiétude des partenaires historiques de Madrid.

L’avenir de l’Espagne en jeu

La proposition de Donald Trump n’est pas un caprice, mais une stratégie visant à garantir que l’OTAN reste une alliance viable face à des menaces réelles.
Pour l’Espagne, le défi n’est pas seulement financier, mais aussi stratégique. Les 5 % ne sont pas une fin en soi, mais un moyen de garantir la sécurité collective, la dissuasion et la prospérité économique.
Avec sa politique étrangère erratique, Pedro Sánchez met en péril non seulement l’adhésion de l’Espagne à l’OTAN, mais aussi son rôle mondial dans un monde de plus en plus polarisé.