L’esprit de charité dans la Chine antique

29 décembre 2015 17:50 Mis à jour: 14 mars 2016 19:43

Alors que les festivités de fin d’années se transforment souvent en indigestion alimentaire aussi bien que matérielle, par la profusion de jouets dans les magasins, les écarts alimentaires de Noël et l’abus des boissons aux réveillons, c’est l’occasion de réfléchir au sens de ces fêtes qui est aussi de rassembler les personnes isolées pour partager avec elles la chaleur d’un foyer.

Pourtant Noël est aussi l’occasion de rassembler les personnes isolées et de partager avec elles la chaleur d’un foyer. Dans le contexte de la culture traditionnelle chinoise, l’accent a toujours été mis sur la bonté envers son prochain, et cela, en toutes circonstances.

Un ancien dicton enseignait il y a plus de 2000 ans « qu’avoir des citoyens vertueux, aimables envers leur prochain, c’est un précieux trésor précieux pour un pays. »

Ces mots ne sont pas seulement l’expression des aspirations des Chinois de l’Antiquité d’entretenir de bonnes relations mutuelles dans leur propre pays. Ils expriment aussi le souhait d’un peuple pour un monde en paix, où les relations harmonieuses et unies seraient cultivées par l’ensemble des nations.

Venir en aide à ceux qui souffrent dans leurs difficultés et gagner la sympathie de son prochain, c’est suivre le Tao ; ceux qui suivent le Tao seront bénis

antique dicton chinois.

Un autre dicton de la même période : « Venir en aide à ceux qui souffrent dans leurs difficultés et gagner la sympathie de son prochain, c’est suivre le Tao. Ceux qui suivent le Tao seront bénis. »

Beaucoup d’évènements historiques de l’ancienne Chine rapportent la noblesse de caractère de ses personnages, dont la bonté a fait toute la différence sur leur adversaire moins fortuné. Leur cœur n’était pas focalisé sur eux-même mais préoccupé à satisfaire le bien-être d’autrui. Leur compassion les rendait aidant envers leur prochain, y compris en leur donnant les moyens par lesquels ils pourraient s’aider eux-même. En retour, les bienfaiteurs recevaient des grâces et la bonne fortune dans leur vie.

Voici trois histoires révélant la sagesse qui se cache derrière la gentillesse.

Les raviolis de la gentillesse et de la santé

Les raviolis chinois, appelés aussi « jiaozi », sont une nourriture très appréciée depuis environ 2000 ans. Selon la croyance populaire, les raviolis ont été inventés par Zhang Zhongjing, un éminent médecin et gouverneur de conté, réputé pour sa gentillesse. Il a vécu sous la dynastie des Han orientaux (25-220).

Alors que Zhang avait pris sa retraite et qu’il retournait dans sa ville natale, il a été attristé de voir autant de pauvres gens, vivant dans des conditions de vie très dure. L’hiver, beaucoup souffraient d’engelures sévères aux oreilles. Zhang a trouvé un moyen de leur porter secours.

Selon la croyance populaire, les raviolis ont été inventés par Zhang Zhongjing, un éminent médecin et gouverneur de conté, réputé pour sa gentillesse. Il a vécu sous la dynastie des Han orientaux (25-220). (Fotolia)
Selon la croyance populaire, les raviolis ont été inventés par Zhang Zhongjing, un éminent médecin et gouverneur de conté, réputé pour sa gentillesse. Il a vécu sous la dynastie des Han orientaux (25-220). (Fotolia)

Il a inventé un remède appelé la soupe « qui chasse le froid des oreilles délicates ». La recette est constituée de mouton haché, de piment fort et d’herbes médicinales efficaces pour renforcer le système immunitaire du corps afin de résister au froid. Sous forme de farce, ces aliments étaient enveloppés dans une fine pâte dont la forme rappelait celle d’une oreille humaine. Ils étaient ensuite cuits dans de l’eau bouillante.

Ce type de raviolis s’est popularisé aussi sous le nom de « jiao’er », qui signifie littéralement « délicate oreille ». Celui qui mangeait sur une longue période ces jiao’er, servis dans un bol de soupe chaude, verrait certainement ces engelures d’oreilles guéries.

Zhang a fourni ce remède aux nécessiteux pendant l’hiver et jusqu’au nouvel an chinois, lorsque le temps commence à se radoucir. C’était alors le moment où l’on se préparait au printemps et aux travaux de plantations dans les champs.

Plus tard, les Chinois ont commencé à reproduire des raviolis similaires aux jiaozi, qui étaient devenus une nourriture populaire au point d’en trouver toute l’année, et plus spécialement entre le solstice d’hiver et le réveillon du nouvel an chinois.

La charité envers ses prochains

Zi Rudao a vécu sous la dynastie Yuan (1279-1368). Il est resté une figure historique pour ses actions charitables.

Lorsque certains de ses compagnons de village traversaient des périodes difficiles et s’appauvrissaient, Zi leur donnait un bout de terrain en propriété qu’ils pourraient en retour louer à des fermiers. Cela leur fournissait un moyen de subsistance. Zi ne réclamait pas sa terre en retour, pas avant que ces villageois mourraient de leur bel âge.

Il y a eu une année où s’est répandue une épidémie dans le village de Zi. On disait que le seul moyen de se soigner était de manger une variété de melon dont la particularité était de provoquer une transpiration excessive. Par ce biais, le corps se purgeait et se débarrassait de la maladie.

Apprenant cela, Zi s’est mis à la recherche de ces melons en grande quantité pour les distribuer aux villageois. Malgré le risque de contracter l’épidémie, Zi ne s’est pas inquiété pour sa santé et est allé livrer personnellement les melons à chaque foyer, sauvant ainsi de nombreuses vies.

Zi était aussi réputé pour avancer des céréales à ceux qui étaient dans le besoin, à la période printanière. Il ne demandait aucun intérêt en retour et n’acceptait le paiement qu’après la récolte. Si l’année connaissait une maigre récolte et que les emprunteurs n’avaient pas assez de céréales pour rembourser leurs dettes, Zi brûlait simplement le papier où apparaissait le prêt et leur disait de ne plus s’en faire à propos du remboursement.

Zi disait souvent à sa famille : « La raison pour laquelle nous stockons les céréales est de nous épargner de la famine. Également, si nous connaissons une année de maigre récolte, nous devons pouvoir aider celui qui est le moins fortuné. »

Le ciel protège les généreuses « deux moitiés de gourde »

Une autre histoire de générosité parle d’un homme riche, surnommé Yang, qui était toujours heureux de venir en aide aux autres.

Yang était très enthousiaste pour fournir des céréales aux villageois dans le besoin, sans en attendre le remboursement. Son souhait était de leur permettre d’améliorer leur condition grâce à leurs efforts personnels. Cependant, il avait compris le principe fondamental que les villageois lui affirmaient, à savoir que c’était juste de rembourser sa dette.

Alors une idée lui est venue. Yang a coupé une gourde en deux, afin d’avoir deux récipients pour mesurer les céréales. Il a volontairement coupé la gourde en deux moitiés inégales, une grosse et l’autre plus petite. Lorsqu’il avançait des céréales à quelqu’un, il utilisait la grande mesure. Lorsqu’il acceptait son remboursement, il utilisait la petite mesure pour avoir en retour.

Yang a coupé une gourde en deux moitiés inégales. Il utilisait la plus grande pour avancer des céréales à quelqu'un et la plus petite lorsqu'il acceptait d'être remboursé, recevant ainsi beaucoup que ce qu'il avait donné. (Epoch Times)
Yang a coupé une gourde en deux moitiés inégales. Il utilisait la plus grande pour avancer des céréales à quelqu’un et la plus petite lorsqu’il acceptait d’être remboursé, recevant ainsi beaucoup que ce qu’il avait donné. (Epoch Times)

Lorsque les villageois ont réalisé que Yang avait donné beaucoup plus que ce qu’il avait reçu en retour, ils l’ont respectueusement surnommé « Les deux moitiés de gourdes ».

Un jour d’automne, à l’époque des moissons, alors que Yang était dans la vulnérabilité de l’âge avec ses 80 ans, en s’aidant de sa cane il s’est rendu sur ses champs de blé pour vérifier l’état de ses plants. Soudain, le tonnerre et les éclairs ont annoncé l’approche d’un gros orage.

Yang a estimé que, malheureusement, il ne serait pas capable de rejoindre sa maison à temps. Il a pensé que ce serait le dernier jour de sa vie, aussi il s’est allongé paisiblement dans le champ en attendant la fin.

Des années plus tard, vieux et vulnérable, Yang a été protégé par les cieux alors qu'il était pris dans un violent orage. (Epoch Times)
Des années plus tard, vieux et vulnérable, Yang a été protégé par les cieux alors qu’il était pris dans un violent orage. (Epoch Times)

À ce moment, il a entendu une voix majestueuse venir des cieux qui ordonnait : « Dieu du tonnerre, Déesse des éclairs, Dragon de l’eau, écoutez ceci : pas une seule goutte de pluie n’est autorisée à tomber sur Deux moitiés de gourdes et ses champs. »

L’orage est alors arrivé, battant la campagne avec une forte tempête et des pluies torrentielles. Cet épisode a duré longtemps. Une fois fini, Yang s’est lentement relevé pour jeter un coup d’oeil autour de lui. Finalement, pas une seule goutte n’était tombée sur lui et ses champs. Par contre, les champs de blé environnants étaient tous couchés, baignant dans la boue.

La famille de Yang, inquiète, était partie à sa recherche et ont été estomaqués de le découvrir sain et sauf, et encore plus de le voir complètement sec.

Yang et sa famille a exprimé une profonde gratitude envers le ciel pour l'avoir protéger, lui et son champ, pendant l'orage. (Epoch Times)
Yang et sa famille a exprimé une profonde gratitude envers le ciel pour l’avoir protéger, lui et son champ, pendant l’orage. (Epoch Times)

Yang leur a raconté ce qu’il s’était passé. La famille entière s’est agenouillée ensemble pour exprimer leur sincère gratitude pour les grâces accordées par le ciel.

Le véritable esprit de la saison

La gentillesse innée de l’homme ne se reflète pas seulement dans des histoires de ce genre. Beaucoup d’entre nous seront capables de penser à aider notre entourage.

Leur compassion les ont amené à aider leur prochain. En retour ils ont reçu des grâces et la bonne fortune dans leur vie.

Peut-être qu’à travers ces actes de gentillesse et de charité qui reflète le véritable esprit de la saison hivernale, nous pouvons contribuer à apporter plus de bonté dans le monde. Laissons l’éclat chaleureux se répandre dans cette période spéciale de l’année, laissons-le illuminer des problèmes même plus difficiles qui durent depuis longtemps.

En se reliant à la sagesse de la gentillesse, on peut alors se relier à soi, à notre communauté, et à notre nation bénie à son tour de prospérité et de joie sur le chemin d’un avenir meilleur.

Version anglaise : The Spirit of Giving and Charity in Ancient China

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