L’essence de la féminité dans la Chine ancienne

7 décembre 2016 14:26 Mis à jour: 28 janvier 2017 22:28

Dans la culture chinoise, la famille est considérée comme la fondation de la société. Elle communique des valeurs essentielles qui forment la base d’une coexistence sociale harmonieuse et maintiennent ainsi un état de justice et un équilibre dans l’univers.

Les fondations de la moralité de la famille traditionnelle chinoise sont basées sur le confucianisme. Les Chinois pensent que le mariage est une combinaison de la moralité et de l’engagement, comprenant les valeurs de l’élégance, du devoir, de l’affection et de l’amour. Dans ce contrat sacré, la femme prend un rôle central et proéminent. Être respectueuse, gentille, aimable et agréable devient le devoir et la tâche la plus importante pour une femme, là où repose également sa vraie nature – le Yin.

Dans la pensée orientale, le Yin et le Yang font partis de l’ordre naturel de notre univers. Tout comme le ciel et la terre, le soleil et la lune, la lumière et l’obscurité, l’homme et la femme ont une mission équivalente de vivre en harmonie avec l’ordre cosmique.

Ban Zhao, un historien de la dynastie des Han orientaux (206 av. J.-C. à 220 apr. J.-C.) a résumé la connaissance et l’expérience de son premier livre sur les principes de la femme « Nu Jie » (traduit par « Principes Féminins »), comme étant l’œuvre de sa vie. Il explique dans ce livre que les caractères du Yin et du Yang sont différents, et que le comportement d’un homme et d’une femme doit également être différent. Le Yang a un caractère de force et de sincérité, tandis que le Yin est caractérisé par la sensibilité et la douceur. L’homme est ainsi admiré pour sa force et sa splendeur, tandis que les femmes ont la beauté et la douceur.

Sur la beauté

Lorsque qu’on parle de la beauté à notre époque, on pense généralement à une femme mince et belle, avec une belle silhouette. Cela se limite pourtant aux aspects superficiels de la beauté et de la tendresse féminine. Nous perdons alors de vue le fait que le beau véritable vient de la beauté de l’âme.

Dame de jade, reproduction d'une peinture murale du Palais Yongle de la province du Shanxi, Chine (Zhang Cuying)
Dame de jade, reproduction d’une peinture murale du Palais Yongle de la province du Shanxi, Chine. (Zhang Cuying)

Le célèbre écrivain chinois Cai Yong (132-192) a écrit sur l’éducation de sa fille dans ses « Leçons pour les Femmes » qu’il n’avait pas d’objection à ce que sa fille s’habille élégamment ou utilise du maquillage. Il pensait en réalité que les femmes devraient utiliser raisonnablement le maquillage, ainsi que laver et faire briller leurs cheveux pour se montrer en société. De l’autre côté, il fait remarquer qu’il est plus important de cultiver sa beauté intérieure que d’améliorer sa beauté extérieure. Dans « Leçons pour les Femmes », il déclare : « Tout comme la tête et le visage, le cœur fait également partie de la beauté. Si un jour vous ne vous lavez pas le visage, la saleté s’accumulera dessus. Mais si un jour vous ne cultivez pas la bonté du cœur, de mauvaises pensées trouveront leurs chemins dans votre cœur. Tout le monde sait comment embellir son visage, mais tout le monde ne sait pas cultiver la bonté du cœur. »

« En vous regardant simplement dans le miroir, pensez que votre cœur est pur. En mettant du parfum, ayez la paix et la tranquillité dans votre cœur. Lorsque vous vous faites belle, pensez que votre tempérament est pur. lorsque vous vous lavez les cheveux, pensez que votre conscience est calme. Lorsque vous vous coiffez, pensez que votre esprit est aussi sincère et élégant que votre coiffure. Lorsque vos cheveux sont finalement arrangés, pensez que votre cœur a été mis en ordre. »

La beauté d’une femme était par conséquent d’être aimable et décente. À partir de la dynastie Zhou (1050 av. J.-C. à 256 av. J.-C.), le peuple chinois attendait des femmes d’êtres riches en quatre vertus : le caractère moral ou la vertu féminine (婦德), l’habileté féminine ou la diligence au travail (婦功), l’élocution féminine (婦言) et l’apparence féminine (婦容). Il s’agissait des quatre vertus que possédait une femme extraordinaire de cette époque.

Il est plus loin commenté dans ce livre : « Une femme n’a pas besoin de talent extraordinaire, mais les conversations entre les femmes doivent nécessairement être instructives et non frivoles. L’essence d’une femme n’inclut pas un beau visage ou une silhouette parfaite, mais le travail d’une femme devrait être plus efficace et plus adroit que d’autres travaux. »

« Paisiblement conserver la chasteté, cultiver la prudence dans le comportement ; dans les mouvements refléter la modestie, choisir délibérément ses mots, s’éloigner du vulgaire, ne pas s’exprimer par pur plaisir et ne pas s’épuiser par trop de divertissement est la vertu d’une femme. »

« Ne pas garder le ridicule de la rhétorique ou l’éclat de rire, ainsi que préserver la pureté et l’ordre sont les caractères du travail d’une femme. Ces qualifications forment la plus haute vertu d’une femme. Aucune femme ne devrait se passer de ces vertus. »

(Cuiying Zhang)
(Zhang Cuying)

L’essence de la féminité

De nos jours, nous considérons la représentation traditionnelle de la femme comme étant soumise à l’autorité, et le voyons comme une contradiction à la notion de la femme moderne vigoureuse et libérée. Du point de vue de l’ancienne Chine cependant, l’image moderne de la femme semblerait s’opposer à une vision falsifiée de l’image de la femme traditionnelle, négligeant sa nature originelle bienveillante. En le considérant du point de vue de la forme, c’est comme si le Yin et le Yang étaient interchangés, les hommes ayant souvent une attitude plus féminine tandis que de nombreuses femmes ont un fort caractère teinté de masculinité.

À l’apogée de l’ancienne Chine néanmoins, les femmes n’étaient pas soumises à l’autorité. Elles étaient clairement conscientes du fait qu’en exprimant leur caractère, cela ne voulait pas forcément dire que celui-ci devait être dur. Une femme devait utiliser sa sagesse pour remplir son rôle de maintenir l’équilibre dans la famille et dans la société, promouvoir sa nature bienveillante et se comporter comme une femme aimable et gracieuse. Dans l’ancienne Chine, les femmes étaient reconnues lorsqu’elles étaient polies et agréables, et suivaient ainsi ce principe universel.

Lorsque les femme donnent de l’importance à la force, leur côté positif en souffre également et leur capacité à soutenir la famille s’en trouve diminuée. Elles sont en même temps de plus en plus atteintes négativement. En perdant par exemple le caractère Yin et en développant des traits de caractère Yang, il n’y aura plus d’harmonie dans la famille. Une femme ayant développé son côté Yang aura également du mal à gagner le respect et l’amour d’un homme, deux personnalités Yang au même endroit attirant la mésentente. Un vieux proverbe dit : « Lorsque deux tigres se battent, il y a des blessés ». Pour la même raison adviennent d’innombrables divorces et séparations dans les familles ; pavant également la route à une perte de la compréhension de l’équilibre, entre les opposés de l’homme et de la femme, qui a été fixé. Il en résulte qu’il est souvent difficile d’obtenir de bons résultats en cohabitant.

L’homme et la femme remplissent des rôles clairement définis. La culture traditionnelle chinoise nous offre un bon exemple pour le comprendre. Ce n’est que lorsque chaque sexe maintient son essence qu’il y aura un équilibre harmonieux et un développement mutuel. La famille, le pays et la société pourront alors s’épanouir en harmonie.

Version allemande : Die wahre Essenz des Yin

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