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L’essor du charbon sous Donald Trump gagne en intensité avec l’attribution d’offres et l’ouverture de terres

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Des tas de charbon attendent d’être chargés dans des camions à la mine de Sufco, à 50 kilomètres à l’est de Salina, dans l’Utah, le 28 mai 2014.

Photo: George Frey/Getty Images

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Durée de lecture: 9 Min.

La volonté de l’administration Trump de relancer la production américaine de charbon gagne en intensité, avec des offres de concessions attribuées en Alabama et dans l’Utah, de nouveaux permis miniers délivrés dans le Tennessee et le Wyoming, et l’ouverture fin septembre de plus de 13,1 millions d’acres (1 acre = 0,4 hectare) du domaine minier fédéral à l’extraction dans six États de l’Ouest.
Les décrets présidentiels de janvier signés par Donald Trump — « Déclaration d’urgence nationale sur l’énergie » et « Libérer l’énergie américaine » — ainsi que l’action exécutive d’avril « Revitaliser la belle industrie américaine du charbon propre » ont assoupli les réglementations, rationalisé les procédures d’autorisation et classé le charbon, roche sédimentaire, comme un minerai critique.
Ces directives et mesures sont mises en œuvre dans le cadre du budget fédéral 2026, la loi One Big Beautiful Bill Act (Loi sur un grand et beau projet de loi, ndlr) promulguée le 4 juillet, en tant que leviers clés pour accroître la production d’énergie face à l’envolée de la demande d’électricité, portée notamment par l’intelligence artificielle et le développement des centres de données.
Les États-Unis disposent des plus grandes réserves mondiales de charbon, mais l’utilisation du charbon dans la production d’électricité a chuté spectaculairement, passant de 45 % en 2010 à 10 % en 2024, comme le documente l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA).
Selon le Rapport annuel sur le charbon d’octobre 2024 de l’agence, qui cartographie le secteur jusqu’au 31 décembre de l’année précédente, si le nombre de mines de charbon en activité à l’échelle nationale est passé de 548 à 560 en 2023, il reste très inférieur aux 853 sites actifs de 2015.
Malgré l’ouverture de 12 mines en 2023 et l’augmentation de 1894 salariés, portant la main-d’œuvre totale du charbon à 45.476 — ils étaient plus de 880.000 mineurs en 1923 — la production de charbon a reculé à 512 tonnes en 2024, soit le plus faible niveau national depuis 1964.
Cette tendance semble toutefois s’inverser, notamment grâce à la réduction par l’administration Trump des redevances — partagées à parts égales entre l’État fédéral et les États — de 12,5 % à 7 % pour le charbon extrait et vendu depuis le domaine minier fédéral — quelque 700 millions d’acres de ressources du sous-sol détenues par le gouvernement américain —, au travers d’une série de ventes de concessions et de nouveaux permis miniers.
Le Bureau of Land Management (BLM : Bureau de gestion des terres) du département de l’Intérieur, qui organise les ventes de concessions du domaine minier fédéral à partir de 3 dollars l’acre, a attribué des offres à des mines existantes dans le Dakota du Nord et le Wyoming pour s’étendre sur des terrains adjacents et prolonger leur durée d’exploitation.
Le 30 septembre, le BLM a annoncé que Warrior Met Coal Mining avait obtenu l’accès à quelque 53 millions de tonnes de charbon métallurgique sur 14.050 acres dans le comté de Tuscaloosa, en Alabama, pour une enchère de 46 millions de dollars.
Le 1er octobre, le BLM a réceptionné des offres scellées pour louer 120 acres estimés à 858.000 tonnes de charbon sur le périmètre de Little Eccles Federal Coal Lease, près de la mine de Skyline, dans le comté d’Emery, Utah ; aucune attribution n’avait été annoncée au 4 octobre.
Parmi les autres mises en concurrence du domaine houiller fédéral, figure une échéance au 6 octobre pour un périmètre de 1.262 acres dans le comté de Big Horn, Montana, estimé à 167,5 millions de tonnes de charbon, jouxtant la mine de Spring Creek de la Navajo Transitional Energy Co.
En juillet, le BLM a annoncé un nouveau projet d’exploration de charbon dans l’Utah — le premier sur des terres fédérales à l’échelle nationale depuis 2019 —, mené par Canyon Fuel Co. pour évaluer le potentiel de 9.276 acres dans le comté de Sanpete.
Également en juillet, l’agence a approuvé le projet de Hurricane Creek Mining visant à ouvrir une mine à ciel ouvert de 635 acres sur d’anciens terrains miniers de Bryson Mountain, dans le comté de Claiborne à l’est du Tennessee, pour extraire 1,8 million de tonnes de charbon sur dix ans.
Plus tôt en 2025, le BLM a soutenu le projet de Brook Mine de Ramaco Resources, près de Sheridan, dans le nord-centre du Wyoming, première nouvelle mine de charbon de l’État en 50 ans et première mine d’éléments de terres rares aux États-Unis en plus de 70 ans.

Ramaco Resources prévoit d’extraire du charbon et plus de 450 tonnes de terres rares de sa mine de Brook, de 4 500 acres, près de Ranchester, dans le Wyoming. (John Haughey/Epoch Times)

Tripler l’accès

En vertu de la loi One Big Beautiful Bill Act, le département de l’Intérieur devait ouvrir 4 millions d’acres du domaine minier à l’extraction de charbon sous 90 jours.
Le 29 septembre, le département a annoncé avoir devancé l’échéance d’une semaine et triplé l’accès aux ressources fédérales prévu par la loi, en ouvrant 13,1 millions d’acres au développement houiller dans le Montana, le Dakota du Nord, le Wyoming, le Nouveau-Mexique, l’Utah et le Colorado.
Le 1er octobre, le BLM a publié la liste complète, accompagnée de cartes, des zones désormais ouvertes à l’attribution de concessions de charbon ; un avis au Federal Register daté du 2 octobre précise la procédure d’enchères.
À la différence de la plupart des concessions attribuées depuis le printemps, près de 85 % de ces terres — 11 millions d’acres sur 13,1 millions — relèvent du « split estate », où l’État fédéral détient les droits miniers du sous-sol, tandis que la surface appartient à des privés ou aux États.
Sur les 13,1 millions d’acres, 1,96 million sont gérés par le BLM et 65.000 acres par l’U.S. Army Corps of Engineers (Corps des ingénieurs de l’armée américaine) ; ces périmètres, souvent proches de mines existantes, devraient susciter l’intérêt le plus immédiat.
Les sept blocs ouverts à l’extraction de charbon comprennent quatre zones relevant de plans de gestion des ressources (RMP : resource management plan) du BLM.
La première, le RMP de Miles City, couvre 6,7 millions d’acres dans le Montana, dont 1,1 million d’acres de terres fédérales et 5,6 millions d’acres en split estate.
Le RMP du Dakota du Nord s’étend sur 3,79 millions d’acres, dont 30.000 acres de terres gérées par le BLM, 65.000 acres relevant de l’Army Corps of Engineers, et 3,7 millions d’acres en split estate.
Le RMP de Buffalo couvre 2,1 millions d’acres dans le Powder River Basin — où plus de 40 % du charbon américain est produit —, dont 400.000 acres de terres fédérales et 1,7 million d’acres en split estate.
Le RMP de Rock Springs comprend 100.000 acres de terres fédérales dans l’ouest du Wyoming, jouxtant la mine de Black Butte, qui a obtenu le 9 septembre l’aval du BLM pour accéder à 9,2 millions de tonnes supplémentaires jusqu’en 2039 dans le cadre d’un bail existant qui devait expirer en 2028 ; la mine de Black Butte est en activité depuis 1977 et approvisionne la centrale de Jim Bridger ; l’extension pourrait presque doubler l’effectif actuel de 56 salariés à temps plein.
Les trois blocs ne relevant pas de RMP comprennent 200.000 acres de terres fédérales au Nouveau-Mexique, sans split estate ; une étendue de 160.000 acres près du Dinosaur National Monument, à la frontière ouest du Colorado avec l’Utah, comprenant 100.000 acres de terres fédérales et 60.000 acres en split estate ; et 48 000 acres dans l’Utah, dont 19.000 acres en split estate à proximité des parcs nationaux de Zion, Bryce Canyon et Capitol Reef.
John Haughey est journaliste depuis 1978 et possède une vaste expérience des collectivités locales, des législatures d'État, de la croissance et du développement. Diplômé de l'université du Wyoming, c'est un vétéran de la marine qui a combattu en mer pendant trois déploiements à bord du USS Constellation. Il a été reporter pour des quotidiens en Californie, à Washington, dans le Wyoming, à New York et en Floride, et rédacteur pour des publications commerciales basées à Manhattan.

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