L’État le plus peuplé d’Australie adopte un projet de loi sur l’avortement après une tentative infructueuse en 2017

Par Melanie Sun
28 septembre 2019 16:12 Mis à jour: 28 septembre 2019 16:12

Après huit semaines d’intenses débats parlementaires et de manifestations publiques, l’État le plus peuplé d’Australie, la Nouvelle-Galles du Sud, a adopté un projet de loi sur l’avortement qui va supprimer l’avortement des lois pénales de l’État, « décriminalisant » une procédure qui avait été rendue légale en 1971.

La Loi de 2019 portant sur la réforme de la loi sur l’avortement a franchi son dernier obstacle le 26 septembre à la Chambre basse après un débat marathon à la Chambre haute le 25 septembre où elle a eu près de 40 heures de discussion. Les députés libéraux et travaillistes ont eu droit à un vote de conscience sur le projet de loi.

Les longs débats suscités par les parlementaires préoccupés par l’absence de garanties pour protéger la vie de l’enfant à naître ont fait de ce projet de loi le troisième plus long débat de la Chambre d’examen de l’État.

Un projet de loi similaire sur l’avortement, présenté par Mehreen Faruqi, sénateur des verts de la Nouvelle-Galles du Sud, a été débattu, mais a échoué en 2017 après que plus de 56 000 personnes eurent signé une pétition contre lui.

Pour marquer leur opposition au projet de loi, dix membres de la Chambre haute – Matthew Mason-Cox et Lou Amato de la Chambre libérale et du parti libéral, Courtney Houssos, Greg Donnelly et Shaoquett Moselmane de la Labour, Mark Latham et Rod Roberts de la One Nation, Robert Borsak et Mark Banasiak, Shooters, pêcheurs et agriculteurs et Fred Nile, démocrates chrétiens, ont déposé leurs noms dans le cadre d’une manifestation qu’ils avaient remise au gouverneur, avec l’espoir que celui-ci bloque le projet de loi. Mais en fin de compte, leur dernière tentative a échoué.

Le projet de loi, présenté au Parlement en août par le député indépendant progressiste Alex Greenwich, permettra maintenant des avortements allant jusqu’à 22 semaines, soit cinq mois et demi, et jusqu’à la naissance si deux médecins y consentent.

Un amendement adopté par la Chambre haute reconnaît que les médecins pratiquant des avortements après 22 semaines pourraient demander l’avis d’une équipe multidisciplinaire ou d’un comité consultatif hospitalier.

Des femmes qui ont eu de mauvaises expériences avec l’avortement, des militantes anti-avortement, des groupes religieux et plusieurs députés se sont opposés au projet de loi, soulevant des préoccupations au sujet des droits de l’enfant à naître, des avortements tardifs, des avortements sélectifs selon le sexe, de la vente de parties de bébé avorté, des objections de conscience des médecins et du fait qu’il ne prévoyait pas de processus appropriés pour la consultation communautaire.

La députée travailliste Penny Sharpe, co-commanditaire du projet de loi, a déclaré qu’il s’agissait d’un « grand pas en avant pour les femmes en Nouvelle-Galles du Sud. »

La députée libérale Tanya Davies, une opposante énergique au projet de loi, a déclaré qu’elle était « très affectée. » Mme Davies, ainsi que deux autres membres du Parti libéral, avaient menacé de lancer une contestation à la direction du projet de loi, citant le « processus imparfait » par lequel ce projet de loi « extrême » avait été adopté à toute vapeur au Parlement.

L’archevêque catholique de Sydney, Mgr Anthony Fisher, a décrit le vote comme « un jour très sombre pour la Nouvelle-Galles du Sud. »

« La nouvelle loi sur l’avortement est une défaite pour l’humanité, » a-t-il déclaré dans un communiqué.

« Depuis l’abolition de la peine capitale en Nouvelle-Galles du Sud en 1955, c’est le seul meurtre délibéré jamais légalisé dans notre État. »

Le projet de loi est présenté quelques jours après que le président américain Donald Trump a déclaré dans son discours à la 74e session de l’Assemblée générale des Nations unies que les projets soutenus par l’ONU visaient à « affirmer un droit mondial à l’avortement sur demande financé par les contribuables, jusqu’au moment de l’exécution ».

« Les bureaucrates du monde entier n’ont absolument pas à attaquer la souveraineté des nations qui souhaitent protéger la vie d’innocents, » avait dit M. Trump, sans plus de détails.

Les avortements ont été tout récemment « décriminalisés » en Australie-Occidentale, à Victoria, en Tasmanie, au Queensland, dans le Territoire du Nord et dans le Territoire de la capitale australienne (ACT), et sont légaux pour certaines raisons médicales en Australie-Méridionale.

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