L’ex-champion du monde d’échecs et militant russe demande d’agir contre les violateurs des droits de l’homme

Par Daniel Y. Teng
1 juillet 2020 19:11 Mis à jour: 1 juillet 2020 19:11

Garry Kasparov, l’ex-champion du monde d’échecs russe qui est aujourd’hui président de la Fondation des droits de l’homme, a déclaré lors d’une audition au Sénat australien que les sanctions de type Magnitsky sont une « médecine préventive » contre les auteurs de violations des droits de l’homme et les régimes autoritaires.

« Savoir qu’elles existent, savoir que le monde libre est prêt à les utiliser est un puissant moyen de dissuasion », a-t-il précisé.

S’exprimant sur son expérience en Russie et sur ses affrontements avec le régime de Vladimir Poutine, M. Kasparov a expliqué : « Plus il y a de pays qui se joignent pour former une coalition contre la dictature de Poutine, plus il y a de chances que ce régime ne fasse pas quelque chose de vraiment dramatique. »

Garry Kasparov, grand maître d’échecs, ancien champion du monde d’échecs et un des leaders de l’opposition politique russe, joue des parties d’échecs simultanées à Porto Alegre lors de sa visite au Brésil, le 6 septembre 2011. (Jefferson Bernardes/AFP via Getty Images)

La commission permanente mixte des affaires étrangères, de la défense et du commerce d’Australie mène une enquête pour savoir si l’Australie devrait mettre en œuvre des lois similaires à la loi Magnitsky appliquée aux États-Unis.

Cette loi porte le nom de l’avocat russe Sergei Magnitsky qui a dénoncé une fraude fiscale commise par des responsables russes pour un montant de 230 millions de dollars. Il a ensuite été emprisonné, torturé et est mort en 2009 après avoir passé un an dans une prison de Moscou.

La loi cible les personnes impliquées dans des violations des droits de l’homme. Les sanctions comprennent le gel des avoirs des fonctionnaires et l’interdiction de voyager dans tel ou tel pays pour le fonctionnaire en question ainsi que pour les membres de sa famille.

En Australie, des demandes ont été lancées en faveur de l’application de sanctions visant les responsables chinois, notamment à la lumière des récentes manifestations de Hong Kong et la nouvelle loi sur la sécurité nationale adoptée par le régime chinois. Dans l’un de ces tweets, il a écrit :

« Il y a 31 ans aujourd’hui, la Chine a massacré des manifestants pro-démocratie. Aujourd’hui, Pékin est prêt à écraser Hong Kong libre au vu et au su du monde entier. Leur combat est notre combat. Mon article dans The Bulwark

Garry Kasparov a fait valoir qu’une loi Magnitsky serait bien adaptée pour contrer les actions des régimes autoritaires modernes.

« Nous disons en Russie que chaque pays a sa propre mafia, mais en Russie la mafia a son propre pays. »

« C’est une sorte de modèle moderne pour les autres dictatures, car les dictatures modernes – je dis qu’elles sont des combinaisons impies de Karl Marx et Adam Smith », a-t-il martelé.

Karl Marx est le fondateur du communisme et Adam Smith est le fondateur du capitalisme de marché libre.

« Ils nationalisent les dépenses et privatisent les profits. Donc, si les sanctions sont privées et non nationales, elles ont un effet maximal », a constaté M. Kasparov.

En même temps, il a mis en garde contre le besoin de cohérence dans l’application des sanctions, indiquant que l’approche européenne envers la Russie a été fragmentaire et inefficace contre le régime de Poutine :

« Lorsqu’on regarde les relations globales entre le régime de Poutine et le monde libre, il y a peu de raisons de s’inquiéter pour Poutine, car après ce qui s’est passé en 2014, quand la Russie a annexé le territoire d’un pays voisin – la première fois depuis qu’Adolf Hitler l’a fait en Europe… le monde libre n’a presque rien fait. »

Des policiers anti-émeute russes arrêtent l’ex-champion du monde d’échecs Garry Kasparov devant un tribunal à Moscou, le 17 août 2012. (Andrey Smirnov/AFP/GettyImages)

« Bien qu’il y ait eu quelques sanctions, elles ont été trop faibles. Par exemple, la quantité de gaz que l’Allemagne a acheté à la Russie a doublé », a poursuivi M. Kasparov en faisant référence à l’accord de 2018 de l’Allemagne visant à étendre le gazoduc Nordstream depuis la Russie – le projet auquel Donald Trump s’est opposé fermement. Trump a fait valoir que la dépendance accrue à l’égard de la Russie rendait l’Europe vulnérable.

« Je pense que le problème est que Poutine ne croit pas qu’une politique basée sur des sanctions soit cohérente et qu’il pense qu’il peut toujours trouver un moyen de diviser toute coalition qui est formée contre ses politiques impérialistes », a déclaré M. Kasparov.

Considéré comme l’un des plus grands joueurs d’échecs de tous les temps, Kasparov a grandi dans l’ancienne Union soviétique et a été formé dans le système d’enseignement des échecs parrainé par l’État. Il a été champion du monde de 1986 à 2005.

Après sa retraite, il s’est engagé dans la politique et a créé des coalitions en opposition à Vladimir Poutine.

Garry Kasparov s’est régulièrement prononcé contre la politique de la Russie, de la Chine, contre le communisme et le socialisme. Dans l’un de ces tweets, il a écrit :

« La gauche appelle cela le socialisme quand il y a encore assez d’argent pour le peuple et pour voler. Quand l’argent commence à manquer, ils continuent à voler tandis que le peuple est réduit à la famine. Puis la gauche dit qu’elle n’était pas assez socialiste et blâme les États-Unis. »

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