Emmanuel Macron affiche le virage vert de son quinquennat devant la Mer de Glace

Par Epoch Times avec AFP
13 février 2020 14:55 Mis à jour: 13 février 2020 15:50

Emmanuel Macron a longuement parcouru jeudi matin le glacier de la Mer de Glace privée de neige cette année. Une visite symbolique pour amorcer le virage écologique de son quinquennat.

En tenue de ski bleu foncé, le président de la République a écouté le terrible inventaire: la glace recule de 8 à 10 mètres par an, environ 2 kilomètres depuis 1850. Il a perdu 120 mètres d’épaisseur en un siècle.

Devant l’alternance de roches grises et de glace vive bleutée, Emmanuel Macron lâche: « c’est vertigineux quand on le voit ». « Le glacier rend visible l’invisible », répond le glaciologue Luc Moreau.

Alors qu’il doit lancer jeudi l’Office français de la biodiversité (OFB), le président français a dîné mercredi soir avec des sommités comme le célèbre climatologue Jean Jouzel, la biologiste Camille Parmesan et la spécialiste de la biodiversité Anne Larigauderie, de l’IPBES, qui a publié l’an dernier un rapport glaçant sur la disparition des espèces.

Autour de la table se trouvaient aussi des dirigeants d’associations comme Michel Dubromel, président de France Nature Environnement, et des personnalités, dont l’explorateur-aventurier Mike Horn.

Emmanuel Macron veut faire de l’écologie une des deux priorités de sa fin de quinquennat, engluée dans la réforme des retraites. A un mois des municipales, le chef de l’Etat met l’accent sur un sujet désormais incontournable dans les urnes.

Pour ouvrir ce chapitre, il a présidé mercredi à l’Elysée un Conseil de défense écologique. A la sortie, Elisabeth Borne, ministre de la Transition écologique, a confirmé une extension des parcs naturels et des mesures d’adaptation aux inondations.

L’Etat s’engage aussi à des pratiques éco-responsables : forfait annuel de 200 euros pour inciter les fonctionnaires au vélo ou au covoiturage, arrêt des achats d’objets en plastique à usage unique, parkings à vélos et bornes électriques sur ses sites. Le Conseil a également annoncé la création d’une aire protégée du site du mont Blanc d’ici la fin de l’année. Des mesures que les associations écologistes ont globalement jugé insuffisantes.

Un écosystème menacé par la surfréquentation touristique et la pollution du tunnel du Mont Blanc

Le président doit redescendre à Chamonix pour détailler des mesures de protection du Mont Blanc (4.809 m) et de son écosystème, menacés par la surfréquentation et les incivilités.

Ces derniers étés, plusieurs incongruités ou dégradations ont émaillé les ascensions du Mont Blanc, dont les pentes attirent chaque année 20.000 visiteurs: l’atterrissage d’un avion de tourisme non loin du sommet, un Britannique qui avait monté un rameur sans réussir à le redescendre, des Lettons qui avaient tenté de monter un mât de 10 mètres pour y faire flotter leur drapeau…

Les autorités avaient déjà décidé de rendre obligatoire la réservation en refuge, pour lutter contre les bivouacs sauvages.

Emmanuel Macron s’arrêtera ensuite à Saint-Gervais-les-Bains, pour déjeuner avec les élus locaux qui veulent l’interpeller sur la pollution dans la vallée de l’Arve, entraînée par le passage de trop nombreux poids lourds et du chauffage au bois.

Laurent Wauquiez, président de région, avec le maire de Chamonix Eric Fournier, soutenu par LREM, lui ont demandé de réglementer les camions les plus polluants dans le tunnel du Mont Blanc et de développer le ferroviaire dans la vallée.

« Je ne peux pas interdire aux camions de passer », a répondu le chef de l’Etat au Dauphiné Libéré, préconisant une politique européenne de renouvellement du parc, pour éviter de pénaliser les seuls routiers français.

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