Madagascar: une loi pour castrer chirurgicalement les violeurs d’enfants « face à la recrudescence du viol »

Par Epoch Times avec AFP
1 mars 2024 09:25 Mis à jour: 20 mars 2024 00:51

Face à la recrudescence du viol, Madagascar a voté un texte de loi pour imposer des peines de castration chirurgicale ou chimique aux violeurs de mineurs condamnés.

Le texte avait été adopté début février par l’Assemblée nationale, puis par le Sénat, et a été validé vendredi dernier par la Haute cour constitutionnelle (HCC).

Selon l’amendement consulté par l’AFP début février, une peine de castration chirurgicale était prévue « à l’encontre des auteurs de viol commis sur un enfant de moins de dix ans » et une castration chimique si les victimes étaient âgées de 13 à 18 ans.

La Haute cour constitutionnelle est allée plus loin, décidant que les violeurs d’enfants de moins de 10 ans seront « toujours » castrés chirurgicalement.

Pour les victimes plus âgées, la sanction sera laissée à l’appréciation des juges, rapporte Le Monde.

Alors que le gouvernement réclamait une gradation selon l’âge des victimes, la Haute cour constitutionnelle a estimé que « la castration chimique ayant un caractère temporaire et réversible », elle va à l’encontre de la volonté de « neutraliser définitivement les prédateurs sexuels et de diminuer le risque de récidive ».

« Un pays souverain qui a parfaitement le droit de modifier ses lois »

Amnesty International a appelé Antananarivo à « abroger » ce texte, affirmant que la castration chimique ou chirurgicale « constitue un traitement cruel, inhumain et dégradant » et « ne résoudra pas » la question des viols d’enfants. Cette mesure n’est par ailleurs, toujours selon l’ONG, « pas compatible avec les dispositions constitutionnelles malgaches contre la torture et les mauvais traitements, ainsi qu’avec les normes régionales et internationales relatives aux droits humains ».

Madagascar, grande île de l’océan Indien, « est un pays souverain qui a parfaitement le droit de modifier ses lois » dans l’intérêt général, a défendu la ministre de la Justice, Landy Mbolatiana Randriamanantenasoa, auprès de l’AFP vendredi. « Face à la recrudescence du viol, il a fallu agir » pour « freiner » le phénomène, a-t-elle ajouté, précisant que l’an dernier 600 cas de viols de mineurs avaient été recensés. « Avant, la peine minimum était de cinq ans » de prison. « On a rajouté une peine complémentaire de castration », qui sera prononcée par le juge en complément, a-t-elle précisé.

Jessica Lolonirina Nivoseheno, du mouvement « Women Break the Silence », estime qu’il existe une « culture du viol » dans l’île, où beaucoup de cas « se règlent en famille et à l’amiable », et que les mesures de castration pourraient se montrer « dissuasives ».

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