Mandat d’arrêt contre Riad Salamé: le Liban a reçu la notice rouge d’Interpol

Par Epoch Times avec AFP
20 mai 2023 11:40 Mis à jour: 20 mai 2023 11:42

Le Liban a reçu la notice rouge d’Interpol, basée sur le mandat d’arrêt international émis par la justice française, visant le gouverneur de la Banque centrale Riad Salamé, a indiqué vendredi une source judiciaire à l’AFP.

M. Salamé, soupçonné de s’être constitué un riche patrimoine immobilier et bancaire en Europe via un montage financier complexe et un détournement massif de fonds publics libanais, ne s’était pas présenté mardi au tribunal judiciaire de Paris où il était convoqué.

Une juge française avait par conséquent délivré un mandat d’arrêt international à son encontre. « Le bureau d’Interpol au Liban a reçu jeudi soir une copie de la notice rouge portant sur une demande d’arrestation de M. Salamé pour qu’il soit livré aux autorités françaises », a précisé cette source à l’AFP.

« Le Liban n’extrade pas ses ressortissants vers d’autres pays »

Elle a cependant rappelé que « le Liban n’extrade pas ses ressortissants vers d’autres pays ». La même procédure avait déjà visé Carlos Ghosn, ancien patron de l’alliance automobile Renault-Nissan, qui vit à Beyrouth depuis sa fuite rocambolesque du Japon fin 2019.

La source judiciaire a expliqué que M. Salamé serait « jugé au Liban » si la justice locale décide que les accusations de blanchiment d’argent et d’enrichissement illicite sont fondées. Elle a précisé que le puissant gouverneur de la Banque du Liban (BDL) devrait être convoqué la semaine prochaine par le procureur général Ghassan Oueidate, qui l’auditionnera afin de « décider si les preuves contre lui sont suffisantes pour l’inculper et le juger ». Le gouverneur, qui est très lié à la classe politique, continue d’assumer ses fonctions à la tête de la BDL.

Dans ses premières déclarations depuis l’émission du mandat d’arrêt international, M. Salamé a affirmé à la chaîne saoudienne al-Hadath jeudi soir qu’il avait « la conscience tranquille ». « Les accusations me visant sont infondées. Si un jugement prouvant que je suis coupable est prononcé, je démissionnerai de mes fonctions », a dit le gouverneur dont le mandat à la tête de la BDL expire en juillet.

Accusé de corruption depuis 1993

Depuis mardi, les responsables libanais gardent un silence embarrassé sur cette affaire alors que plusieurs députés d’opposition ont réclamé qu’il soit démis de ces fonctions. À la tête de la BDL depuis 1993, M. Salamé, 72 ans, est accusé dans son pays de corruption et d’être l’un des principaux responsables de la grave crise financière qui frappe le Liban depuis l’automne 2019. Depuis le début de l’année, des juges européens se sont rendus à trois reprises au Liban pour l’interroger, ainsi que ses proches.

En mars 2022, la France, l’Allemagne et le Luxembourg avaient gelé 120 millions d’euros d’avoirs libanais soupçonnés d’appartenir à M. Salamé.

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