Marseille : la Bonne Mère retrouve enfin l’éclat de sa couronne redorée à l’or fin
Des techniciens réinstallent la couronne de la statue de la Vierge Marie qui trône au sommet de la basilique Notre-Dame de la Garde, connue des habitants sous le nom de Bonne Mère, à Marseille, le 17 octobre 2025, à l'issue de travaux de restauration.
Photo: CHRISTOPHE SIMON/AFP via Getty Images
Vendredi matin, Marseille retenait son souffle. Dans une opération d’hélitreuillage captivante, la couronne redorée de la Bonne Mère a été réinstallée au sommet de la basilique Notre-Dame de la Garde, marquant symboliquement l’achèvement d’un chantier de restauration monumentale.
Les curieux massés au pied du sanctuaire ont assisté à ce moment magique où l’emblème tutélaire de la deuxième ville de France retrouvait sa place. « Il s’agit du couronnement de la Vierge Marie, mais aussi du couronnement du chantier », s’est enthousiasmé le père Olivier Spinosa, recteur du lieu de culte, conscient de l’importance symbolique de cette finalisation.
Une opération précise et délicate
La couronne qui a survolé Marseille n’est pas un simple ornement : avec ses 150 kilos et son diamètre de 1,50 mètre, elle représente un véritable défi logistique. Après avoir été entièrement redorée à l’or fin, elle a été minutieusement placée dans une caisse en bois, solidement sanglée, puis transportée par hélicoptère. Une fois parvenue au sommet, des artisans ont posé un joint en plomb pour garantir l’étanchéité, avant de visser délicatement la couronne sur la tête de la statue monumentale de la Vierge à l’Enfant. Chaque geste était calculé, chaque mouvement préparé, témoignant du professionnalisme des équipes mobilisées.
Pour la première fois depuis 1870
Le 13 août dernier, la couronne a quitté son perchoir pour la première fois depuis 1870 — une date chargée d’histoire. Cette absence prolongée était justifiée : la couronne devait subir une restauration minutieuse confiée à un compagnon chaudronnier aixois, avant d’être redorée par les artisans prestigieux des Ateliers Gohard. Xavier David, maître d’œuvre des travaux, a confirmé que « les derniers gestes des compagnons sont au sommet du clocher pour mettre leur dernière touche à la couronne de la Vierge ». Ce retour était attendu par les Marseillais comme celui d’une reine rentrant de voyage.
L’éclat retrouvé de Marseille
La redorure de la couronne s’inscrit dans un projet de restauration plus vaste. En septembre, près de 40 000 feuilles d’or ont été posées sur la statue elle-même, redonnant au monument l’éclat que le mistral, l’air marin et la pollution industrielle lui avaient progressivement ravi. Le chantier concerne aussi le piédestal, les anges et les façades — une transformation globale de ce emblème iconique.
Un investissement massif pour une fierté collective
Ces travaux d’envergure ne pouvaient se réaliser sans moyens considérables. Le diocèse de Marseille, propriétaire du site, avait lancé une campagne de dons permettant aux particuliers de financer symboliquement une feuille d’or. L’enveloppe totale s’élève à environ 2,8 millions d’euros, dont 2,2 millions dédiés à la dorure seule. Un investissement qui reflète l’importance culturelle et spirituelle de ce monument pour la cité phocéenne.
Les derniers préparatifs avant la réouverture
Bientôt, les échafaudages disparaîtront et les Marseillais retrouveront une vue dégagée sur leur basilique. La fin complète des opérations est prévue pour le 7 décembre, date qui clôturera officiellement ce chantier de restauration sans précédent. La Bonne Mère, veillant depuis les hauteurs, brillera alors d’un nouvel éclat, prête à illuminer Marseille pour les générations à venir.
Avec AFP
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