Mehdi Kerkouche: le chorégraphe à l’ascension fulgurante qui a séduit la scène française

Par Epoch Times avec AFP
7 janvier 2023 12:00 Mis à jour: 7 janvier 2023 12:32

Tout en mouvement: Mehdi Kerkouche, qui a connu une ascension fulgurante ces dernières années, dirige un Centre chorégraphique national, accompagne Angèle dans sa tournée et présente un nouveau spectacle.

Danseur depuis l’âge de six ans, révélé en ligne lors du confinement, ce boulimique de la création, sollicité il y a deux ans par l’Opéra de Paris, rêve d’un monde où la danse serait accessible à tous.

« Moi, ministre de l’Éducation, j’imposerais la danse sans hésiter dans toutes les écoles ! », plaisante l’artiste de 36 ans. « On doit permettre aux gens de continuer de rêver et de s’évader ».

D’origine algérienne et issu d’un milieu modeste, il a lui-même commencé à rêver de danse en se rendant au Théâtre de Suresnes Jean Vilar (Hauts-de-Seine), situé tout près de sa maison d’enfance, à Rueil-Malmaison.

« L’un des premiers spectacles que je suis allé voir ? C’était ici ! », à l’époque où ses parents n’avaient pas les moyens de financer ce genre de sorties, se souvient le chorégraphe aux cheveux bouclés.

Son « Portrait »

C’est précisément dans ce théâtre qu’il a inauguré vendredi le Festival Suresnes Cités Danse avec « Portrait », sa dernière création, après neuf semaines de répétitions.

Un « Portrait » à plusieurs visages, celui d’une famille. Neuf danseurs de tous âges et horizons, vêtus de nuances de gris pour incarner un mélange générationnel sur la musique envoûtante de Lucie Antunes.

« Ils se retrouvent autour d’une table et doivent converser malgré tout. Pour moi, c’est exactement ce qui se passe dans une famille », explique-t-il.

La création s’est révélée « très étrange, et hyper intime », d’autant qu’il est retourné travailler dans sa chambre d’enfant et s’est inspiré de son vécu pour parler de sentiments universels tels que le rejet ou l’absence.

« C’est en se mettant à nu qu’en tant qu’artiste on est dans le vrai ».

Danse comme un détachement vital

Tout au long de sa « success story », Mehdi Kerkouche n’a cessé de défendre la danse comme un « lâcher prise vital » pour la société.

Mû par cette volonté, le chorégraphe a pris début janvier la direction du Centre chorégraphique national (CCN) de Créteil et du Val-de-Marne et dit embrasser ses nouvelles responsabilités avec « confiance » et « ambition ».

Son projet artistique est simple: « Je vais continuer à développer tout ce que j’ai fait avec ma compagnie EMKA », créée en 2017, déclare-t-il.

A savoir, « mettre en lumière des artistes, tant confirmés qu’émergents, pour rendre accessible la création à tous », mais aussi « accompagner les chorégraphes qui ont besoin de développer leurs travaux mais qui n’ont pas forcément les outils ».

Dans un premier temps, il reconduira le festival « On danse chez vous ! », dont la dernière édition a été marquée par des danses improvisées et des cours de danse.

Révélé en ligne lors du confinement

Mehdi Kerkouche s’est fait connaître lors du confinement, lorsque ses montages vidéo ont fait le buzz sur les réseaux sociaux. Il a organisé un marathon de danse en ligne qui a récolté 15.000 euros pour la Fondation des hôpitaux de Paris et a reçu un coup de fil de Brigitte Macron pour le féliciter.

Artiste au goût du jour, il entrevoit naturellement son projet tant « dans le vivant que dans le virtuel » sur les quatre ans à venir, la durée de sa mission, qu’il entend prendre « à bras-le-corps ».

Il collabore également avec des stars de la chanson comme Angèle, qu’il accompagne sur la tournée de son dernier album « Nonante-Cinq ». Les chorégraphies des Victoires de la musique classique ou des César 2022, c’est aussi lui.

Cette belle ascension, il la doit à la danse, mais pas seulement. « Je suis juste très curieux et passionné. Et tout ce que j’ai traversé dans ma carrière, à savoir la comédie musicale, le hip-hop, le chant ou la pédagogie, ont construit l’artiste pluridisciplinaire que je suis aujourd’hui », détaille-t-il.

Et c’est en l’occurrence maintenant, à cette place, qu’il dit se sentir « au bon endroit ».

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