L’après-midi du 2 octobre, He Fangmei, mère d’un enfant à qui l’on a injecté un vaccin défectueux, a éclaboussé d’encre les plaques de porte de son gouvernement local de comté pour exprimer sa frustration face au refus des autorités de tenir les fabricants de vaccins responsables.
Elle est originaire du comté de Hui, dans la province du Henan. Fangmei a été arrêtée par la police locale, étant soupçonnée de « se quereller et de provoquer des troubles », et a été condamnée à une détention administrative de 10 jours. Cependant, elle n’a pas été exécutée en raison de sa grossesse.
Au cours de la dernière décennie, plusieurs sociétés pharmaceutiques en Chine – et les autorités locales ferment les yeux – ont été critiquées pour avoir administré des vaccins défectueux à des enfants, ce qui a entraîné des problèmes de santé permanents.
Les parents des enfants handicapés ont adressé une pétition aux autorités gouvernementales pour que les fabricants soient tenus responsables et aident les enfants à obtenir un traitement et une indemnisation. Cependant, les préoccupations des parents ont été réprimées, les autorités cherchant à étouffer toute dissidence.
En 2018, la fille de He Fangmei a reçu un vaccin Bio-Buper fabriqué par l’Institut des produits biologiques de Wuhan, qui lui a causé un handicap permanent. Dans sa quête de justice pour sa fille, He Fangmei a été suivie et surveillée par la police, arrêtée et emprisonnée par les autorités locales.
Les médias d’État chinois ont récemment rapporté que la même société pharmaceutique mène actuellement des essais pour le vaccin Covid-19.
Aujourd’hui enceinte de 5 mois de son deuxième enfant, Fangmei a posté une vidéo d’elle protestant sur Twitter. La police locale a monté la garde à sa porte 24 heures après sa sortie de prison et l’a empêchée d’emmener sa fille à Pékin pour un traitement médical, a-t-elle déclaré. « Y a-t-il une quelconque valeur à l’existence d’un tel gouvernement ? » s’interroge-t-elle dans la vidéo.
La vidéo de He Fangmei sur Twitter a attiré l’attention et le soutien de nombreux internautes. Certains internautes ont déclaré : « Trop, c’est trop pour dissuader les gens de chercher un traitement médical. »
« Bravo ! Le gouvernement ne fait rien. Il se dérobera même à ses responsabilités si quelque chose se produit », a écrit un autre.
« Si vous n’avez pas fait de pétition pour protéger vos droits dans ce pays, vous ne connaissez pas l’obscurité du système administratif et judiciaire, vous ne savez pas que vous continuerez à vous retrouver dans une impasse alors que vous avez raison. Vous ne savez pas que vous avez vécu dans le mensonge », a encore déclaré un autre auteur.
Les internautes ont également exprimé leurs inquiétudes quant à sa sécurité. Une heure après l’interview, Epoch Times l’a recontactée, mais personne n’a répondu au téléphone.
L’activiste Yang Zhanqing a ensuite posté deux photos d’avis officiels sur Twitter, montrant que He Fangmei avait été arrêtée et détenue par la police municipale de Huixian pour « recherche et provocation de troubles ».
据网友发的图片显示，因孩子注射疫苗致残常年讨不到说法愤而向当地政府牌子泼墨的疫苗受害者家属何方美已被辉县市公安局以“寻衅滋事”传唤、拘留。她好像已怀孕5个月了。 pic.twitter.com/vESD2CBnLA
— 杨占青 (@yangzhanqing) October 2, 2020
À la veille de la « Fête nationale » chinoise, l’anniversaire de la prise de pouvoir par le Parti communiste, les parents des victimes du vaccin ont manifesté devant le bureau de la Commission de la santé de Pékin et ont crié des slogans.
Yang Zhanqing a déclaré qu’il est maintenant très difficile pour les parents d’entrer à Pékin et d’adresser des pétitions aux autorités. Ils risquent également d’être arrêtés. Chaque mot que les parents crient pour interpeler Pékin est au prix de leur liberté, a déclaré Zhang.
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