Dans les situations de fin de vie, la solitude des personnes âgées en Ehpad peut prendre des dimensions encore plus dramatiques à cause des mesures sanitaires en vigueur. Une Bretonne, dont le père montre des signes d’apathie, réclame un droit de visite exceptionnel dans ces situations.
« Papa n’entend pas bien et ne voit pas bien, et il est vraiment grabataire », explique cette femme qui a voulu garder l’anonymat, à l’antenne de France 3.
Pour elle, « une visite de 30 minutes maximum par semaine avec des vitres et une distance de sécurité très maximale… au point qu’on utilise des micros pour se parler » est loin d’être satisfaisante puisqu’elle ne sait même pas « si il a eu la conscience à un moment où on était là. »
« Il a bien entendu des choses, il nous a semblé à certains moments, le temps de la visite », reconnaît cette dame. « Pour autant, notre présence n’était pas réelle. »
En plus de cette triste expérience marquée par le silence du papa, la femme dénonce les conditions carcérales dans lesquelles elle peut le voir : « Utiliser le terme de parloir et de droit de visite pour des résidents en Ehpad, moi ça m’a juste évoqué la prison. »
La Bretonne aimerait simplement pouvoir réconforter son père autant qu’elle-même grâce à la communication tactile, seul véritable moyen de communiquer avec lui à ce stade de la vie.
« Mieux vaut qu’il meure entouré, tant pis : on fait des gros câlins… mais c’est la vraie vie. Quel goût peut-elle avoir la vie quand on reste dans sa chambre toute la journée ? » questionne la femme, qui demande au gouvernement de prendre ses responsabilités afin qu’il « ne laisse plus nos aînés tout seuls dans leur coin, et mourir seuls. »
« Il vaut peut-être mieux mourir avec le covid, mais mourir entouré, que d’être délaissé comme ça… », suggère la Bretonne, qui rappelle que son père a été honnête et a travaillé toute sa vie. « On se demande ce qu’il a fait pour mériter ça, vraiment… », se désole-t-elle.
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