La métacognition peut réduire la « crise de la cognition »

Par Brendan Conway Smith
20 novembre 2021 18:35 Mis à jour: 20 novembre 2021 18:37

En ces temps de rencontres virtuelles, de surcharge de nouvelles négatives et d’incertitude généralisée, il est juste de dire que les temps sont durs pour nos cerveaux. Si vous vous sentez mal dans votre tête, vous êtes peut-être en pleine « crise de la cognition » ou sur le point d’y plonger. Mais ne vous inquiétez pas, vous n’êtes pas seul.

Notre monde est confronté à une crise mondiale de la santé mentale sans précédent. Selon le neuroscientifique et neurologue Adam Gazzaley, il s’agit d’un problème de « cerveaux anciens dans un monde de haute technologie ».

Nos cerveaux se sont adaptés à un environnement très différent, et nos instincts biologiques ont du mal à suivre le rythme d’une mer d’informations, de stimulations artificielles ou de manipulations changeantes sur les smartphones. Cette situation a contribué à une augmentation mondiale de l’anxiété, de la dépression, de la dépendance et des troubles cognitifs.

Comme c’est généralement le cas, la technologie arrive en premier… à la société de s’adapter ensuite. Force est de constater que pour survivre et prospérer dans le monde moderne, le cerveau doit être très opérationnel. Il faut donc « apprendre à apprendre », faire un travail de « cognition sur la cognition », ce qui nous amène à la science de « métacognition ».

Qu’est-ce que la métacognition ?

La métacognition est un terme sophistiqué pour désigner quelque chose que nous connaissons tous et que nous faisons tous des centaines de fois par jour. Vous est-il déjà arrivé d’essayer de concentrer votre attention et de sentir qu’il est temps de vous débarrasser de votre téléphone pour y parvenir ? On reconnaît à ce moment là qu’on est dans un certain état mental et on souhaiterait pouvoir canaliser son esprit. Voilà un processus de métacognition, de « pensée sur ses propres pensées ».

La métacognition est l’étude scientifique de la manière dont l’esprit peut être conscient de sa propre activité et la maîtriser. Comprendre le fonctionnement de l’esprit nous donne un aperçu de la façon dont nous pouvons mieux l’utiliser – comme un guide d’instruction adapté à notre psyché personnelle.

Nous avons tous un système immunitaire qui nous protège au quotidien. Nous comprenons vaguement pourquoi nous devons nous laver les mains, essuyer le plan de travail de la cuisine. Mais la science de l’immunologie nous permet de mieux comprendre notre système immunitaire et nous pouvons, à notre tour, mettre à profit ces connaissances.

Dans un sens similaire, la science de la métacognition offre une connaissance plus approfondie de la manière dont l’esprit peut comprendre et contrôler ses propres processus. Grâce à ces recherches, les scientifiques espèrent développer les outils nécessaires pour surmonter la crise actuelle de la santé mentale.

Le développement discret de la recherche métacognitive

Un effet secondaire unique de la technologie moderne est que les applications, les jeux, les médias sociaux et le contenu en ligne peuvent détourner les voies d’apprentissage du cerveau humain. En conséquence, nous sommes de plus en plus à même d’avoir des comportements compulsifs, de problèmes d’attention et des problèmes émotionnels.

La pandémie n’a fait qu’aggraver cet état de fait. Elle a poussé de nombreuses personnes à l’isolement social et a contribué à une dépendance encore plus grande aux appareils pour l’interaction sociale et le divertissement.

Cette situation s’est ajoutée au tsunami mondial des problèmes de santé mentale débilitants, qui touche plus de 500 millions de personnes et dont le coût financier se chiffre en milliards.

Mais il y a une bonne nouvelle : la développement sans heurts de la recherche métacognitive.

Des décennies d’études empiriques ont montré que la métacognition est efficace pour réduire les comportements de dépendance et améliorer le bien-être émotionnel. La formation métacognitive a démontré des avantages significatifs en thérapie, dans l’éducation ou en entreprise. Les outils permettant d’aider les gens à s’engager dans leurs propres pensées et émotions dans la thérapie cognitivo-comportementale sont particulièrement efficaces.

La métacognition est un concept flou. Une métaphore pratique consiste à considérer le cerveau comme un ordinateur, comportant à la foi des éléments matériels (hardware) et des programmes (software). Le hardware comprend les neurones et leur interconnexions tandis que nos pensées, nos sentiments et nos conversations avec les autres sont de l’ordre du software. Nous commençons seulement à comprendre comment le hardware et le software interagissent. Ainsi, lorsque quelque chose ne va pas dans notre cerveau, nous ne savons pas comment le réparer. Heureusement, à l’aide de l’informatique, des progrès ont été réalisés pour clarifier ce sujet.

Les succès de la thérapie métacognitive

Les modélisations cognitive du laboratoire de l’Université Carleton sont des simulations informatiques de la cognition. Les stratégies métacognitives peuvent être considérées comme une sorte de logiciel mental qui peut aider à améliorer notre fonctionnement cognitif.

Il est intéressant d’examiner les succès de la thérapie métacognitive. Elle est unique dans le sens où elle implique le développement de croyances métacognitives bénéfiques. Dans de nombreux cas, elle s’est avérée plus efficace que la thérapie cognitivo- comportementale, une autre approche dominante adoptée par les thérapeutes.

Nous sommes déjà conscients de la plupart de ces outils. Et pourtant, nos esprits pratiques ont besoin de preuves avant de les adopter. L’amélioration de l’attention par l’entraînement mental ou la pratique de la méditation fonctionne. De même, les stratégies proposées par la thérapie cognitivo-comportementale sont parmi les plus efficaces pour apprendre la régulation des émotions. La pratique de la « pleine conscience détachée » est particulièrement utile pour traiter la dépression et l’anxiété. Les stratégies de mémorisation se sont également avérées productives, notamment la célèbre technique du palais mental.

Il est temps de prendre soin de notre esprit

Pour surmonter la crise cognitive, il faut en partie contourner la recherche automatique du plaisir à laquelle l’esprit tend constamment. En nous-même, nous pouvons éviter de tomber dans le piège de la gratification instantanée en faisant attention aux informations et aux divertissements que nous consommons. Dans notre environnement, nous pouvons créer un cadre physique qui améliore notre efficacité et notre bien-être mental. Les logiciels de blocage des distractions ne sont qu’un exemple de ce que nous pouvons faire à cette fin.

Nous faisons de l’exercice, contrôlons ce que nous mangeons et achetons des chaises de bureau ergonomiques pour prendre soin de notre corps – il est grand temps que nous prenions également soin de notre esprit. Il existe tellement d’initiatives dont l’efficacité a été prouvée que nous pouvons mettre en place pour élaborer une boîte à outils complète et personnalisée d’habitudes et de stratégies mentales. Cela nous permettra de mieux gérer nos pensées, notre attention et nos émotions, et d’améliorer ainsi tous les aspects de notre vie.

Tout comme notre santé dépend du bon entretien de notre systèmes physiques, notre cognition dépend du contrôle de nos états psychologiques. Pour résoudre la crise de la cognition, il faut que nous soyons plus astucieux en ce qui concerne notre propre esprit, et il n’y a jamais eu de moment plus opportun pour le faire.


Rejoignez Epoch Times sur Telegram pour une information libre et non censurée :
? t.me/Epochtimesfrance

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.