Nantes : des patrons laissent les clés de leurs bureaux à des sans-abri le soir et le week-end

Par Nathalie Dieul
21 janvier 2021 05:51 Mis à jour: 21 janvier 2021 05:51

Les bureaux des entreprises sont chauffés et vides la nuit et le week-end, alors qu’ils disposent de tout le confort nécessaire. Pourquoi ne pas permettre à des sans-abri d’en profiter ? C’est l’idée qu’a eue le dirigeant de l’entreprise Nobilito à Nantes. L’association les Bureaux du cœur est née de son initiative.

« Partant du constat que nos bureaux sont en partie chauffés le soir et le week-end, qu’ils sont équipés de moyens de cuisine et de sanitaires (WC, lavabos, souvent douche), il est apparu aux dirigeants du CJD Nantes qu’il était simple d’accueillir des personnes en précarité dans leurs locaux une fois que ceux-ci ne sont plus utilisés », explique Pierre-Yves Loäec, patron de Nobilito, en entrevue à Actu Nantes.

Lorsqu’il est devenu président du Centre des jeunes dirigeants d’entreprises de Nantes (CDJ Nantes), M. Loäec a lancé une idée aux autres membres. L’initiative s’est concrétisée fin 2019 avec le lancement de l’association les Bureaux du cœur, qui regroupe une quinzaine d’entrepreneurs nantais. L’« aventure humaine » pouvait commencer.

Trois personnes en grande précarité ont ainsi été hébergées par la petite structure depuis sa création. Chaque invité dispose ainsi d’un logement chaque soir à partir de 18 h et doit le quitter à 8 h 30 le lendemain matin, en plus de pouvoir y passer le week-end.

La personne hébergée doit certes respecter certaines règles, mais « il n’y a aucune contrepartie. On ne lui demande pas de donner un coup de main pour le ménage par exemple », détaille le chef d’entreprise.

Ce sont des associations qui identifient les personnes en grande précarité, mais « proches de la réinsertion », selon le média Care News. Elles ne doivent par exemple pas avoir de problèmes d’hygiène avancés, de psychiatrie ou d’addiction.

« Ici, on ne me juge pas par rapport aux difficultés que j’ai eu par le passé. On me pousse vers le haut, ça m’encourage à aller de l’avant », apprécie Souleymanne Diarra, qui bénéficie actuellement de l’hébergement chez Nobolito après avoir été à la rue pendant deux ans. « Le matin, lorsque les salariés arrivent, c’est convivial et ça donne la pêche ! »

Les dirigeants y trouvent aussi leur compte puisque bien souvent, il s’agit d’entreprises qui n’ont pas les moyens de faire du mécénat financier. En aménageant très sommairement leurs espaces de travail, ils disposent d’un « moyen de donner du sens à [leur] action sans mettre la main au portefeuille », assure le patron de Nobolito.

De plus, la société toute entière  bénéficie de cette bonne action. Rien qu’avec les deux premières personnes hébergées pendant six mois par les Bureaux du cœur, l’association estime que 10 000 euros en lits d’hébergement d’urgence ont été économisés.

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