Un collègue s’est récemment approché de moi en roulant les épaules. Il écoutait la radio. Il écoute souvent du rock, de la pop, du jazz, n’importe quoi. La musique est quelque chose dont il a besoin dans sa vie, il l’a dit plus d’une fois. Mais quelque chose d’étrange lui est arrivé récemment : il s’est assis devant un orchestre symphonique, et toute cette tension familière qui s’était accumulée dans son cou, son dos et ses épaules ont fondu.
« C’est incroyable », explique-t-il, les épaules encore en mouvement, comme étonné de voir à quel point il était facile de se débarrasser de sa douleur et de sa tension. Il a poursuivi en me disant qu’un de ses amis médecins avait récemment corroboré sa théorie : que la musique vous harmonise de l’intérieur vers l’extérieur, jusqu’à soulager les maux.
Ils n’ont pas tort : selon Spotify, les psychologues et les chercheurs disent que nous avons une préférence pour la musique d’environ 120-130 battements par minute (bpm), qui est juste au-dessus de la fréquence cardiaque moyenne au repos (60-100 bpm). Ce tempo a tendance à se retrouver dans des morceaux rythmés avec un rythme prévisible et régulier. Et ce tempo n’est même pas pour les pistes d’entraînement, qui ont tendance à rouler encore plus vite. Une musique optimiste peut vous encourager à continuer quand l’épuisement frappe, plutôt que d’abandonner.
Il y a une autre couche à cela, si l’on considère la sagesse séculaire.
Les anciens Chinois, les anciens Égyptiens, Platon et même l’illustre roi Louis XIV, mécène des arts, adhéraient tous à l’idée universelle que la musique reliait l’homme au cosmos – que la musique, de tous arts, pouvait parler directement à l’âme et devait donc être utilisée au mieux. Eux aussi croyaient que la musique guérissait.
La médecine traditionnelle chinoise a un système qui examine les cinq organes principaux, et l’ancienne échelle pentatonique chinoise (cinq notes) était destinée à s’aligner sur ces cinq organes. Les anciens médecins chinois ont écrit des traités sur ces relations, et donc l’idée que la musique pouvait « guérir » en mettant ces systèmes en harmonie et en les alignant correctement a été entendue dans un sens littéral.
Ralentir avec la musique
Nous ne courons pas toujours, et nous ne voulons pas toujours continuer, aller de l’avant, aller de l’avant avec le travail incessant et chargé de la journée. Et parfois même, cette application de méditation sur votre téléphone ou le fait de savoir que vous n’avez besoin de vous vider la tête que pendant 15 minutes ne vous aide pas à faire le premier pas.
Mais la musique résonne en nous, et la musique live peut nous traverser, nous frapper de plein fouet avec des ondes sonores et nous plonger dans l’harmonie.
On pourrait supposer que cet effet est purement subjectif – que la musique que nous aimons le plus nous affectera le plus (ou vice versa). Mais non, les compositeurs suggèrent depuis longtemps que cette réponse suscitée peut être intentionnelle.
Un exemple qui me frappe est le compositeur classique Jing Xian. Elle est devenue une joueuse de pipa professionnelle à l’âge de 15 ans et est devenue une compositrice primée. De là, elle s’est concentrée sur sa carrière et s’est fait un nom.
« J’étais une vraie vantarde », disait-elle il y a quelques années dans un mini-documentaire (ci-dessous) sur la musique de Shen Yun Performing Arts. Mais son introduction à Shen Yun et aux valeurs traditionnelles chinoises qui sont au cœur de la compagnie de danse lui a fait réexaminer ses intentions artistiques.
« Les anciens disaient que le sage jouait de la musique selon le ciel », expliqua Jing. « C’était l’approche traditionnelle de la culture chinoise. »
À la lumière de la découverte et de l’étude de cette culture traditionnelle, Jing a dit : « Maintenant, je m’intéresse davantage à ce dont le public a vraiment besoin. »
« Maintenant, quand j’écris, j’essaie de trouver l’harmonie avec le ciel », dit-elle, évoquant les maîtres connus comme Bach, comme Haydn, comme Beethoven. Le langage classique est riche, avec des rythmes, des harmonies et des structures variés, construits de manière à se résoudre avant que la musique ne se termine, nous mettant en paix.
Mais ce qui rend l’exemple de Jing vraiment étonnant, ce n’est pas seulement son changement de philosophie, mais aussi la popularité avérée de cette musique.
La musique de Shen Yun apaise l’âme
Shen Yun est une compagnie de danse classique chinoise, et pour ceux qui n’ont pas assisté à l’un de ses spectacles, l’un des (nombreux) aspects notables est que chacune de ses six compagnies en tournée voyage avec un orchestre complet. Toute la musique est originale et nouvelle à chaque saison. Shen Yun a réussi d’une manière ou d’une autre à combiner la musique traditionnelle chinoise avec la symphonie classique occidentale en obtenant un bel effet, et vous pouvez difficilement quitter un spectacle sans entendre le public s’enquérir de la musique, dans le hall après coup. La compagnie a pris de l’ampleur, de même que le nombre de représentations, puis l’orchestre aussi.
En raison de la demande populaire, l’orchestre, qui accompagne les différentes compagnies de danse en tournée, se produit désormais seul en tournée. Depuis ses débuts au Carnegie Hall en 2012, l’Orchestre symphonique Shen Yun a été reçu par des salles combles et des ovations debout.
L’ensemble a combiné l’art presque perdu de la musique traditionnelle chinoise avec le poids de la musique classique occidentale, et c’est après de tels concerts que les spectateurs repartent avec un poids levé de leurs épaules et une démarche légère.
Le canon classique est plein d’exemples comme ceux-ci. George Frideric Handel a écrit un jour : « Je serais désolé si je ne faisais que les divertir, je veux les rendre meilleurs. » Et n’y a-t-il pas une œuvre de musique classique plus reconnue que son Messie ? Un chef de chœur m’a dit un jour que si le bonheur pouvait être mis en bouteille, ce serait le son du chœur d’Hallelujah.
Au cœur de Shen Yun, les artistes de la compagnie visent à suivre les principes de la culture traditionnelle chinoise : l’harmonie entre ciel, homme et terre. Ils visent à le montrer à travers les histoires, à travers chaque mouvement de la danse et à travers chaque note de la musique. Le caractère chinois pour « médecine » est littéralement construit sur le caractère pour « musique ».
La musique peut être utilisée pour créer de nombreux états émotionnels, et les compositeurs de Shen Yun cherchent à apaiser la psyché.
L’orchestre vient d’entamer une nouvelle tournée mondiale le 13 septembre, en commençant par l’Asie. Chaque année, l’orchestre visite de plus en plus de nouvelles villes. Le 7 octobre, ce sera au Carnegie Hall à New York, avant de partir pour d’autres villes des États-Unis.
Pour ceux qui habitent à proximité d’un spectacle, jetez un coup d’oeil ici pour vous réserver une place (en anglais). Pour le reste d’entre nous, peut-être prendrez-vous un moment pour conclure cet article sur le dernier débat politique exaspérant de l’heure, et écouterez-vous une chaîne de radio classique pendant un petit moment pour vous en remettre.
Références :
- Mini-documentaire La musique de Shen Yun :
https://youtu.be/hpIe1Zbs-qw - JABR, Ferris (Consulté le 18 septembre 2018), « Let’s Get Physical: The Psychology of Effective Workout Music », dans Scientific american, (en ligne), https://www.scientificamerican.com/article/psychology-workout-music/
- Tournée de l’orchestre Shen Yun (site en anglais et en différentes langues asiatiques)
2018 https://www.shenyun.com/symphony/tickets
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Des passants marchent vers le son d’une mélodie dans la rue.
Quand ils voient une petite fille, ils se mettent à filmer
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