Netanyahu refuse les «pauses humanitaires» proposées par les États-Unis sans «la libération des otages» enlevés par le Hamas

Par Vincent Solacroup
3 novembre 2023 17:15 Mis à jour: 3 novembre 2023 17:18

Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, en visite en Israël, a plaidé vendredi pour des « pauses humanitaires » et appelé à « faire plus » pour protéger la population de Gaza. Mais Israël s’y refuse tant que les otages n’auront pas été libérés. Le chef du Hezbollah libanais, Hassan Nasrallah, a accusé les États-Unis d’être « entièrement responsables » de cette guerre dans son discours.

À Tel-Aviv, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a affirmé qu’il fallait « faire plus » pour protéger les civils, lors de sa deuxième tournée au Proche-Orient depuis le début de cette guerre qui a déjà fait des milliers de morts. Il a plaidé pour des « pauses humanitaires » afin de permettre « une distribution plus efficace et soutenue de l’aide », lors d’un entretien avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. « Israël ne sera jamais seul », a-t-il par ailleurs rappelé, après avoir assuré son allié avait « le droit mais aussi l’obligation de se défendre ».

Les États-Unis « entièrement responsables » de cette guerre

Le puissant chef du Hezbollah libanais, Hassan Nasrallah, allié du Hamas et soutenu par l’Iran, a lui accusé les États-Unis d’être « entièrement responsables » de cette guerre déclenchée le 7 octobre par l’attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien contre Israël, qui suscite des craintes d’un embrasement régional. « Nous sommes prêts à faire face à votre flotte » en Méditerranée, a-t-il ajouté. Dans son premier discours depuis le 7 octobre, il a mis en garde Israël contre la « folie » d’attaquer le Liban et affirmé que l’arrêt de « l’agression contre Gaza » empêcherait une guerre régionale.

Pas de « trêve temporaire » à Gaza sans « la libération des otages »

Israël refuse cependant toute « trêve temporaire » à Gaza sans « la libération des otages » enlevés par le Hamas, a réaffirmé M. Netanyahu. Israël, qui a promis « d’anéantir » le Hamas, avait annoncé jeudi soir être parvenu à encercler la ville de Gaza, où des quartiers entiers sont transformés en champs de ruines. En visite jeudi sur une base militaire près de Tel-Aviv, Benjamin Netanyahu s’était félicité de « succès impressionnants » sur le terrain, mais avait aussi reconnu que l’opération était « difficile » et qu’Israël enregistrait des « pertes douloureuses ». La branche armée du Hamas avait prévenu jeudi les Israéliens qu’ils devaient s’attendre à voir revenir des soldats « dans des sacs noirs ». L’armée mène depuis une semaine des combats au sol acharnés, accompagnés de bombardements, dans le nord de la bande de Gaza afin d’y détruire les infrastructures du Hamas.

Plusieurs bombardements ont frappé le territoire palestinien vendredi, selon un journaliste de l’AFP, et dans la journée, des tirs de mitrailleuses résonnaient dans la ville de Gaza. Le Croissant-rouge palestinien a fait état de frappes incessantes aux abords de l’hôpital Al-Qods, semant la panique parmi les 14.000 civils qui y ont trouvé refuge.

Jeudi, selon l’ONU, 60 Palestiniens blessés ainsi que quelque 400 étrangers avaient pu quitter Gaza vers l’Egypte via le poste-frontière de Rafah, seule fenêtre sur le monde pour le territoire. Le poste-frontière devait rouvrir vendredi.

La visite de M. Blinken, qui doit se poursuivre en Jordanie, intervient à un moment où les craintes d’un embrasement sont au plus haut.

Les échanges de tirs sont quotidiens à la frontière entre Israël et le sud du Liban, où le Hezbollah est très présent. Ces accrochages ont fait 72 morts dans le sud du Liban depuis le 7 octobre, selon un décompte de l’AFP, dont 54 combattants du Hezbollah. Six soldats et un civil ont été tués du côté israélien, selon les autorités.

La guerre a aussi exacerbé les tensions en Cisjordanie occupée, où plus de 140 Palestiniens ont été tués depuis le 7 octobre par des tirs de soldats ou de colons israéliens, selon l’Autorité palestinienne. Vendredi, des centaines de personnes se sont réunies à Ramallah en soutien à Gaza, devant des haut-parleurs crachant des chants nationalistes, selon des images de l’AFP.

Depuis le 9 octobre, le « siège complet » imposé par Israël à la bande de Gaza prive la population de livraisons d’eau, de nourriture et d’électricité. L’agence de l’ONU chargée de la coordination humanitaire (Ocha) a estimé vendredi les besoins en aide pour la population de Gaza et de Cisjordanie occupée, soit environ 2,7 millions de personnes, à 1,2 milliard de dollars jusqu’à la fin de l’année. Plus de 370 camions d’aide humanitaire sont arrivés depuis le 21 octobre selon l’ONU, qui réclame une aide plus massive.

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