Nicolas Jarossay, l’Atlantique au bout de la rame

17 décembre 2015 17:09 Mis à jour: 17 décembre 2015 17:09

À quelles difficultés vous attendez-vous ?

J’ai une grosse préparation physique et technique, mais il y a des choses qu’on ne peut pas vraiment préparer. La solitude… cela peut compliquer les choses. Si la tête suit, il peut y avoir un problème médical, un problème de matériel, la météo ou l’océan qui refusent de me laisser traverser.

Si je rencontre des courants contraires, j’ai une ancre flottante qui me permettra de limiter la dérive, de perdre moins de temps. Et surtout, en cas de tempête, ça permet d’empêcher le bateau de partir dans tous les sens et les que vagues passent par-dessus. Pour le système anticollision, j’ai un radar qui reçoit mais qui n’émet pas, ce qui veut dire que je peux détecter les bateaux, et que c’est à moi de faire attention et de les prévenir de ma présence. Et sur le pont, je suis toujours relié à la ligne de vie, je suis toujours attaché, c’est la règle numéro 1.

Que pensez-vous de l’expérience du docteur Lombard qui a prouvé que l’organisme pouvait survivre en haute mer, en traversant lui-même l’Atlantique en ne buvant que de l’eau de mer ?

Moi, je vais ramer huit heures par jour ! (rires) Mais c’est rigolo, cela me rappelle quelque chose. Le service du Docteur Mathieu Coulange, à l’hôpital Sainte-Marguerite de Marseille : ce sont tous des médecins spécialisés dans ce qui est survie en mer et dans les milieux difficiles. Ils ont accepté de me préparer. Je me demandais pourquoi ils s’intéressaient à moi. Récemment, ils sont passés dans le magazine de la Santé sur France 5, et j’ai compris ! Aujourd’hui, ils n’ont plus le droit de mettre les gens dans une situation de survie. Donc en amont, ils m’aident à me préparer et en retour, ils compareront mes résultats à ceux de Lombard, en espérant que ca fera progresser la survie en mer.

Quels sont les enjeux de la traversée ?

Cela fait cinq ans que j’ai créé une antenne de l’association « Rêves » à Martigues. En dehors du sport je ne savais pas du tout que le projet allait m’amener à cela. En tant que bénévole, j’ai recherché des contacts, des fonds pour encadrer les enfants malades. Ici, j’aimerais leur verser 10% et les mettre en avant.

Il y a aussi un enjeu environnemental. Je vais obtenir des données pour le centre océanographique de Marseille. Ils n’arrivent pas avoir de relevés fiables, donc ils vont me donner une sonde mesurant la salinité et la température de l’eau, ainsi qu’un GPS. Ce sont des données importantes parce qu’ils n’ont aucun retour sur cet océan. On ne paye jamais les bateaux pour faire ce genre de choses, et malgré les outils technologiques, on ne pourra jamais remplacer l’oeil et la sensibilité humaine.

Combien vous coûte ce projet ?

Au départ, on cherchait 110 000 euros. Là on est à peu près à 60 000, il me manque 15 000 pour être bien. Il y a encore de la place sur mon esquif pour de nouveaux partenaires, j’espère que certaines sociétés vont vouloir se joindre à l’aventure et apposer leur logo.

Aujourd’hui, la seule préparation est un travail à temps complet. Mais le plus dur, ça a été de récolter les fonds. La traversée du désert avant la traversée de la mer (rires).

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