Nissan investira jusqu’à 600 millions d’euros dans Ampere, la future filiale électrique de Renault

Par Epoch Times avec AFP
26 juillet 2023 17:40 Mis à jour: 26 juillet 2023 17:41

Après des mois de retard, Renault et Nissan ont signé mercredi les accords définitifs refondant leur alliance, avec notamment un investissement de 600 millions d’euros maximum du constructeur japonais dans Ampere, la future filiale électrique du français.

Au moment de l’annonce de ce nouvel accord-cadre en février dernier, Nissan s’était engagé à prendre jusqu’à 15% d’Ampere, mais sans donner de montant. Celui-ci s’avère inférieur à ce qui était initialement attendu.

Cela « complète et renforce l’effort continu de Nissan dans l’électrique en Europe et va permettre de réaliser de nombreuses synergies », s’est toutefois félicité le directeur général du constructeur japonais Makoto Uchida, cité dans un communiqué des deux groupes.

Le président-directeur général de Nissan Motor, Makoto Uchida. (Photo KAZUHIRO NOGI/AFP via Getty Images)

Ampere va rassembler les activités électriques de Renault et regrouper ainsi 10.000 salariés en France. Cette nouvelle société doit être introduite en Bourse début 2024. La conclusion des accords avec Renault avait été notamment retardée par le souci de Nissan d’encadrer strictement la future utilisation de ses brevets par Ampere.

Les négociations ont aussi été ralenties par des tensions au sommet de Nissan ces derniers mois, lesquelles ont abouti fin juin au départ de plusieurs membres de son conseil d’administration, dont le directeur opérationnel Ashwani Gupta.

Discuter d’un avenir commun

Les tergiversations de Nissan provenaient d’un manque de « courage de changer » au sein du groupe japonais, a estimé mercredi M. Uchida lors d’une conférence de presse. « Il nous a fallu un peu de temps pour tirer un trait sur le passé et nous concentrer sur la discussion de notre avenir » commun, a-t-il reconnu.

Comme prévu en février, le nouvel accord comprend aussi un rééquilibrage à terme des participations croisées entre Renault et Nissan, à 15% chacun du capital de l’autre. Le groupe français détient actuellement 43,4% du japonais, alors que celui-ci ne possède que 15% de Renault.

Les conseils d’administration du constructeur Renault et son partenaire Nissan ont approuvé une refonte majeure de leur alliance, après des mois de négociations en février . (Photo DANIEL LEAL/AFP via Getty Images)

Le déséquilibre de cette union a été une source récurrente de tensions par le passé, qui avaient atteint leur paroxysme avec l’éviction spectaculaire du patron de l’alliance Carlos Ghosn fin 2018, arrêté au Japon pour malversations financières présumées et qui a fui un an plus tard au Liban.

Les nouveaux accords « renforcent notre partenariat de longue date et maximiseront la valeur pour chaque membre de l’alliance. Ils jettent également les bases d’une nouvelle gouvernance équilibrée, équitable et efficace », a souligné mercredi le président de Renault et de l’alliance Jean-Dominique Senard dans le communiqué commun.

Luca de Meo, directeur général de Renault. (Photo DANIEL LEAL/AFP via Getty Images)

Ces accords « nous donnent l’agilité stratégique dont nous avons plus que jamais besoin dans l’environnement (automobile, NDLR) actuel qui évolue rapidement. Nous sommes tous engagés avec le même état d’esprit », a assuré dans le même communiqué Luca de Meo, le directeur général de Renault, stratège de la profonde transformation du groupe et futur patron d’Ampere.

Nissan réhausse ses prévisions 

Nissan a également publié mercredi des résultats trimestriels en forte hausse et réhaussé ses prévisions pour son exercice 2023/24 entamé le 1er avril. Le groupe anticipe désormais un bénéfice net annuel de 340 milliards de yens (2,2 milliards d’euros au cours actuel), ce qui reviendrait à un bond de 53,2% sur un an. Il a aussi relevé ses prévisions de bénéfice opérationnel et de chiffre d’affaires, qui devrait grimper de 18,9% sur un an.

La reprise de la production et des ventes du groupe au Japon et en Amérique du Nord a été « particulièrement notable » sur le trimestre écoulé, et Nissan veut « maintenir cette dynamique » au cours des prochains trimestres, a commenté M. Uchida. Sur son premier trimestre, son bénéfice net a totalisé 105,5 milliards de yens, un résultat plus que doublé sur un an, et son chiffre d’affaires a bondi de 36,5%.

Pékin est le gros bémol des performances de Nissan, qui anticipe désormais une chute de 23,4% de ses ventes en volume en 2023/24 sur ce marché crucial pour lui. Le groupe a par conséquent abaissé sa prévision annuelle de ventes mondiales en volume à 3,7 millions d’unités (+12% sur un an), contre un objectif de 4 millions d’unités formulé en mai.

« Comme l’environnement de marché en Chine change drastiquement et que la concurrence y devient plus féroce » avec le triomphe de marques locales en pointe dans l’électrique, « il sera difficile de rebâtir notre activité (locale, NDLR) du jour au lendemain », a prévenu M. Uchida.

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