Combien de fois se sent-on mieux après avoir parlé à un ami de confiance, quelqu’un à qui on peut se confier entièrement et honnêtement ? Ce sont ces choses qui nous aident à faire face et à améliorer notre santé mentale.
Alors devons-nous changer notre orientation et rechercher quelque chose de plus positif pour nous rappeler que la joie existe toujours ? Car la joie est ce dont nous avons besoin.
La perspective orientale de la joie
En médecine chinoise, la joie est l’émotion associée au cœur. Notre capacité à ressentir la joie ouvertement et honnêtement reflète directement l’énergie de notre cœur. Ce lien prend tout son sens quand on pense à l’endroit de notre corps où nous ressentons la joie. Lorsque l’on voit un enfant maîtriser une nouvelle compétence, qu’on rentre à la maison après une longue journée et qu’un animal de compagnie est heureux de nous voir, ou qu’on atteint un objectif qui a demandé des mois ou des années, nous ressentons généralement ce sentiment de joie au plus profond de notre poitrine, dans notre cœur.
Dans la philosophie orientale, la joie est un état mental sain qui favorise le fonctionnement efficace de nos organes internes et un état émotionnel équilibré. La joie apaise et détend l’esprit, renforce le système immunitaire et provoque la relaxation et le ralentissement du corps. La joie est un aspect crucial d’un corps sain et d’une vie pleine de sens. Notre capacité à ressentir la joie signifie que nous avons un cœur et une essence sains et équilibrés.
Le cœur a une composante spirituelle appelée le shen. Le shen est difficile à expliquer car il ne peut être ni vu, ni touché, ni mesuré. C’est la partie de nous qui devient conscience, éveil, inspiration et, plus tard dans la vie, sagesse. Le shen est notre capacité à ressentir la joie, l’émerveillement, l’amour et l’enchantement, et il nous guide sur notre chemin de vie. Il incarne notre vraie nature et nous aide à la réaliser.
Notre capacité à ressentir la joie représente un cœur et un shen sains. Lorsqu’une personne manque de joie dans sa vie ou ne peut pas ressentir la joie qui l’entoure, nous examinons le cœur et suspectons une altération du shen ou de l’esprit de cette personne. Et ces problèmes sont courants en ce moment. Voici quelques symptômes d’un déséquilibre du cœur ou de problèmes de shen :
• Insomnie.
• Sommeil perturbé par les rêves.
• Palpitations.
• Anxiété.
• Problèmes de concentration.
• Être facilement surpris.
• Incapacité à communiquer clairement.
• Être excessivement bavard.
• Sentiment de déconnexion.
Il est intéressant de noter que ces symptômes sont fréquents après un traumatisme, affectant directement le cœur et l’esprit.
La science de la joie
La joie, semble-t-il, est quelque chose que même la science commence à explorer. La psychologie positive, un mouvement relativement nouveau né à la fin des années 1990, étudie réellement la joie et ses effets. La psychologie positive met l’accent sur les influences positives dans la vie et se concentre sur les forces d’une personne plutôt que sur ses faiblesses. C’est l’étude scientifique de ce qui rend la vie digne d’être vécue.
Un article du Harvard Magazine de Craig Lambert intitulé La science du bonheur explique que « pendant une grande partie de son histoire, la psychologie a semblé obsédée par les défauts et la pathologie humains ». « L’idée même de psychothérapie, formalisée pour la première fois par Freud, repose sur une vision des êtres humains comme des créatures troublées ayant besoin d’être réparées. »
L’article poursuit : « Bien qu’elle ne nie pas les défauts de l’humanité, la nouvelle approche des psychologues positifs recommande de se concentrer sur les forces et les vertus des personnes comme point de départ. »
Il semble que la science rattrape enfin ce que de nombreuses traditions anciennes ont toujours cru.
Dans la médecine orientale, les forces et les vertus humaines sont notre point de départ. Nous sommes beauté, perfection et joie manifestes. C’est ainsi que nous sommes créés et que nous venons au monde. Les névroses, les maladies et les affections sont considérées comme une séparation de notre vraie nature – la façon dont le monde physique nous dit que nous ne sommes pas alignés avec notre moi authentique.
La joie, contrairement au bonheur, ne concerne pas uniquement soi-même. La joie est une question de connexion. Beethoven connaissait peu le bonheur, mais il connaissait la joie. Les mystiques ont lié la joie à la connexion avec une puissance supérieure à eux-mêmes.
Trouver la joie dans la vie de tous les jours
Les trois religions principales (je préfère les considérer comme des philosophies) de la Chine – le taoïsme, le bouddhisme et le confucianisme – prônent toutes la retenue en matière d’émotions et chacune a contribué à la médecine chinoise. Cette idée de modération est un fil conducteur qui traverse toute la théorie médicale orientale. L’importance de la modération mérite d’être soulignée à une époque d’extrêmes.
Cela dit, rechercher la joie est une quête qui en vaut la peine. Et les limites à la trouver ne sont que celles de notre imagination. Une façon de le découvrir par soi-même est de tourner son attention vers l’intérieur et de réfléchir à ce qui apporte de la joie.
Voici quelques exemples qui pourraient nous inspirer :
• Passer du temps avec des amis.
• Nos enfants.
• Être dans la nature.
• Écrire ou lire.
• Danser, chanter ou peindre.
• Aider les autres ou faire du bénévolat.
• Écouter de la musique.
• Cuisiner pour soi-même ou pour quelqu’un d’autre.
• Jardiner ou construire quelque chose.
Il y a toujours eu de tout temps de nombreuses histoires inspirantes de façons créatives dont les gens apportent de la joie dans leur vie et celle des autres. Si on n’est pas sûr de savoir comment trouver la joie dans sa propre vie, on peut en apporter à quelqu’un d’autre. Ce don fonctionne parce que l’acte apporte également de la joie.
Alors, trouvons la joie dans le monde et dans la vie, puis répandons-la autant que possible. La joie est une façon de nous rassembler à nouveau et, en même temps, de nourrir nos cœurs.
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