Il n’y a pas de meilleur temps pour être entrepreneur

7 juin 2017 11:00 Mis à jour: 11 juin 2017 20:16

La piqûre de l’entrepreneuriat se répand au Canada. Le pays en a grand besoin alors que la main-d’œuvre et l’économie doivent s’adapter aux changements technologiques.

La façon de travailler des gens maintenant est différente de la génération précédente. La conciliation travail-vie est plus fluide. L’économie du partage, ou à la demande, fournit une autre perspective de la manière dont les gens perçoivent le travail.

« J’ai grandi dans un monde où je prévoyais travailler pour la même compagnie durant 30 ans», raconte Tony Bailetti, professeur à la Sprott School of Business de l’Université Carleton. Il est aussi directeur du programme de maîtrise en gestion de l’innovation technologique à l’université.

« Mes enfants sont dans la quarantaine, ils ont cinq ou six emplois, et c’est tout à fait normal pour eux. Ainsi va le monde. »

Une fois que vous avez ces habiletés entrepreneuriales, vous vous sentez libéré.

 – Tony Bailetti, Université Carleton

En raison des avancées technologiques et de l’automatisation actuelles, M. Bailetti explique que le développement des qualités entrepreneuriales nous permet d’accomplir ce qui était impossible auparavant. Il avance même le terme émancipation, généralement associé à la sociologie.

« Une fois que vous avez ces habiletés entrepreneuriales, vous vous sentez libéré », mentionne-t-il. Une fois libéré, un individu n’est pas attaché à un emploi qui deviendra désuet en raison de changements technologiques.

Les habiletés entrepreneuriales ont trait à l’innovation, à la créativité et au leadership. Des programmes en entrepreneuriat sont maintenant offerts dans plusieurs universités et collèges au Canada.

Les habiletés d’entrepreneur englobent l’innovation, la créativité, le leadership et être capable de faire des liens pour résoudre des problèmes. (Amen Clinic/Flickr)

Une étude de Shopify a révélé que trois Canadiens sur dix ont démarré leur propre entreprise et 53 % estiment que l’entrepreneuriat est une option pour eux à l’avenir. Le sondage démontre également que les Canadiens croient que les entrepreneurs sont essentiels à l’économie en créant des emplois, en innovant, en augmentant le revenu intérieur et en générant un changement social.

« Notre objectif est de faciliter le commerce pour tout le monde et de produire plus d’entrepreneurs dans le monde », a indiqué Harley Finkelstein, chef des opérations de Shopify, lors d’une allocution au sujet de l’innovation au Canada le 15 mai à Ottawa.

Les petites entreprises sont un moteur important de création d’emplois. Entre 2005 et 2015, 88 % des 1,2 million d’emplois créés étaient attribuables aux petites entreprises selon le rapport Principales statistiques relatives aux petites entreprises de juin 2016 d’Innovation, Sciences et Développement économique Canada.

C’est tout à fait sensé que la taille des entreprises continue à diminuer, selon M. Bailetti, alors qu’il est de plus en plus facile d’externaliser certaines fonctions.

« Je dois seulement concevoir les choses qui me distinguent, plutôt que tout le reste qui peut être obtenu dans un marché assez ouvert », ajoute-t-il.

Se lancer

Il n’y a pas de meilleur moment qu’aujourd’hui pour démarrer une entreprise, particulièrement dans le domaine des technologies.

« En 2017, le coût de l’échec pour l’entrepreneuriat n’a jamais été aussi près de zéro », affirme M. Finkelstein. « La technologie a complètement levé la barrière à l’entrée de l’entrepreneuriat d’une manière jamais vue auparavant », ajoute-t-il.

Avec les avancées en technologie du web, la présence grandissante d’incubateurs et d’accélérateurs d’entreprises et la poussée du gouvernement pour l’innovation, le système de soutien aux entrepreneurs s’améliore sans cesse.

« Si nous trouvons un moyen d’avoir des gens plus entreprenants, je pense que nous aurons une économie plus dynamique », estime l’entrepreneur aguerri Daniel Debow.

M. Bailetti mentionne que la technologie qui peut changer rapidement est construite sur des blocs pré-existants qui ne changent pas aussi rapidement. De nos jours, les entrepreneurs en technologie n’ont pas nécessairement besoin de partir de zéro.

Une visite d’un laboratoire de robotique. L’automatisation menace plusieurs emplois à faible niveau de compétences, mais le Canada bénéficiera des avancées technologiques à long terme. (Photonart/Wikimedia Commons)

Fonder des entreprises qui peuvent croître et, en retour, créer des emplois est très positif pour l’économie. Selon M. Bailetti, ce qui distingue les entreprises qui prospèrent de celles qui ferment leurs portes après quelques années est leur raison d’être initiale : celles qui ont été créées pour répondre à une question mondiale font mieux.

Il souscrit à la théorie de « glocalisation ». « Invente une meilleure trappe à souris et mondialise-la », dit-il. Les exemples de glocalisation par les grandes entreprises sont bien connus, comme les chaînes de restauration rapide qui offrent différents produits dans différentes régions ou les fabricants de machines à laver qui considèrent le type de vêtements portés dans une région.

« Nous aurons besoin de gens avec des habiletés techniques poussées pour programmer et réparer la technologie. Nous aurons aussi besoin de gens pour effectuer des tâches qui ne peuvent être répliquées par une machine parce qu’elles nécessitent la créativité, le jugement intuitif, l’inspiration ou simplement une touche humaine », a récemment déclaré Carolyn Wilkins, première sous-gouverneure de la Banque du Canada, lors d’une allocution devant la Chambre de commerce de Toronto.

Selon une étude de McKinsey, environ 60 % de tous les emplois ont au moins 30 % d’activités qui peuvent être automatisées en se basant sur les technologies actuellement disponibles.

Si ce n’était pas des avancées technologiques, nous habiterions dans des grottes et mourrions avant l’âge de 25 ans.

– Tony Bailetti, Université Carleton

La firme de consultation McKinsey prévoit qu’il faudrait attendre au moins deux décennies pour que l’automatisation atteigne 50 % des emplois aujourd’hui.

Un tel changement n’est pas unique dans l’histoire du Canada. L’emploi dans le secteur agricole a chuté radicalement, soit de près de la moitié de la main-d’œuvre en 1881, au quart en 1941, à 2 % en 2001, selon Statistique Canada.

« Si ce n’était pas des avancées technologiques, nous habiterions dans des grottes et mourrions avant l’âge de 25 ans », remarque M. Bailetti.

Les habiletés dont la main-d’œuvre a besoin changent à mesure que de nouvelles technologies sont adoptées. Graduellement, le niveau de vie, la productivité et le rendement économique augmentent.

« Je pense que chaque fois qu’il y a un changement technologique, les gens qui n’ont pas d’habiletés entrepreneuriales souffrent le plus. Ça ne fait aucun doute », conclut M. Bailetti.

Version originale : No Better Time to Be an Entrepreneur

 

 

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