« On veut vivre de notre métier ! » : des agriculteurs désespérés s’en prennent à un supermarché du Cotentin

Par Nathalie Dieul
12 février 2022 09:53 Mis à jour: 12 février 2022 10:06

Une action menée par une quinzaine de membres des syndicats FDSEA et Jeunes agriculteurs les a menés à l’intérieur de l’Intermarché des Pieux (Cotentin) ce mercredi 9 février en après‑midi. Dans le calme, ils ont jeté les bouteilles de lait qui étaient en rayon sur le sol, afin de manifester contre une promotion équivalant à brader le fruit de leur travail.

Lorsqu’ils ont jeté les bouteilles de lait par terre, les clients les ont approuvés, rapporte La Presse de la Manche. « On veut vivre de notre métier ! », s’est exclamé l’un des agriculteurs, en colère par rapport au prix du lait.

L’action menée par les agriculteurs aux Pieux n’en est qu’une parmi bien d’autres, mises en place par les deux syndicats agricoles majoritaires dans le département, la FDSEA et Jeunes agriculteurs (JA). En cause : une promotion sur le prix de la brique de lait, affichée à 54 centimes.

« Les grandes surfaces ne vendent pas à perte, nous si… », se désole Jean‑François Osmond, vice‑président des JA de la Manche. « À 54 centimes la brique de lait, il est impossible de rémunérer correctement le producteur », ajoute‑t‑il.

Les agriculteurs ont mené, ce mercredi après‑midi, une nouvelle action dans un supermarché de la Manche. pic.twitter.com/jalF6QC0Tl

— La Presse de la Manche (@LaPresseManche) February 9, 2022

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Une promotion qui ne passe pas en période de négociations

Ce vendredi 11 février, c’est dans les rayons de l’hypermarché Leclerc à Vire Normandie (Calvados) qu’une dizaine d’agriculteurs affiliés à la FDSEA ont dénoncé les pratiques de la grande distribution, indique Ouest‑France.

« Nous sommes en pleine négociation annuelle avec la grande distribution pour déterminer le prix de nos produits dans les magasins. Elle nous annonce une baisse de 15 % du prix, ce qui va se traduire par une baisse de notre rémunération », fulmine un des agriculteurs.

La période de négociations doit s’achever le 28 février prochain. « Pour respecter la loi Egalim 2, pour rémunérer correctement le producteur, il faut que la brique de lait ne soit pas vendue moins de 75 centimes. En dessous, c’est techniquement impossible », assure Jean‑François Osmond.

D’ici la fin des négociations, les agriculteurs vont très probablement continuer à multiplier leurs actions et ce, pas seulement en Normandie. Par exemple, ce vendredi 11 février, une initiative de la FDSEA et des JA a abouti à un déversement de plusieurs tonnes de fumier devant l’Intermarché de Mirecourt dans les Vosges, selon France Bleu.

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