Paris: huit personnes jugées pour des fraudes aux virements durant le confinement

Par Epoch Times avec AFP
6 janvier 2024 14:05 Mis à jour: 6 janvier 2024 14:11

Durant la période de confinement, les personnes recevaient de la documentation sur du matériel médical puis passaient commande. Mais ne recevaient jamais le matériel. Huit personnes sont jugées à Paris.

Huit personnes, dont cinq ont été extradées par Israël, sont jugées à partir de lundi au tribunal correctionnel de Paris pour des escroqueries aux virements commises pendant le premier confinement imposé lors de la pandémie de Covid-19. Les huit suspects – six hommes et deux femmes – comparaîtront, selon les personnes, pour escroqueries ou tentatives d’escroqueries en bande organisée, blanchiment en bande organisée ou encore association de malfaiteurs. Le procès, prévu sur six demi-journées, doit s’achever le 26 janvier.

L’affaire commence en mars 2020, au début du confinement, quand plusieurs plaintes sont déposées par des entreprises ou des entités œuvrant dans le domaine de la santé, selon l’ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel dont l’AFP a eu connaissance.

À chaque fois le même schéma, d’arnaque au faux ordre de virement (FOVI), est décrit : les plaignants recevaient d’abord de la documentation sur des produits en vente tels que des masques FFP2, des gants ou du gel hydroalcoolique. Ils étaient ensuite démarchés par téléphone, par des personnes utilisant de faux noms et se réclamant d’entités fictives, et incités à passer commande, mais ne recevaient jamais le matériel.

Plus de 330.000 euros

Les fonds versés étaient virés sur des comptes ouverts à l’étranger via des identités usurpées. Au total, le préjudice des faits dénoncés a été évalué à 330.252 euros, selon l’ordonnance.

À partir de juin 2020, alors que la pénurie de matériel médical ou paramédical n’était plus d’actualité, les escrocs passaient à un autre type de fraude : ils contactaient des entreprises en se faisant passer pour des fonctionnaires de l’administration fiscale et leur demandaient les noms de leurs principaux fournisseurs.

Ils recontactaient ensuite ces entreprises en se faisant passer pour leurs fournisseurs, pour procéder à l’escroquerie « au changement de RIB » (relevé d’identité bancaire). Mais aucun préjudice n’était à déplorer, les enquêteurs ayant placé sous écoute les lignes utilisées par les escrocs et prévenu les sociétés des manœuvres dont elles faisaient l’objet.

Israël extrade les prévenus

Quatre hommes et une femme, « membres du call center » situé à Netanya, en Israël, selon l’ordonnance, ont finalement été interpellés fin juin-début juillet 2020 par les autorités israéliennes, puis extradées vers la France et mises en examen. « Cela signifie que la coopération judiciaire fonctionne », souligne Me David-Olivier Kaminski, qui défend deux des prévenus. « À la différence de la France qui n’extrade pas ses ressortissants, Israël a extradé les siens », observe-t-il.

Trois autres personnes, soupçonnées du blanchiment de ces escroqueries, et dont deux vivaient à l’étranger, ont été mises en examen en avril et juin 2023 par les magistrats instructeurs. Ces trois suspects ont nié avoir eu conscience de participer à des manœuvres frauduleuses. « On comprend que les faits puissent choquer mais il ne faut pas que la morale se substitue à la justice », met en garde Me Philippe Ohayon, avocat d’un autre prévenu.

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