Le PCC fait le ménage alors que l’attention du monde entier continue de porter sur le prélèvement forcé d’organes

La campagne « anti-corruption » ne signifie pas la fin des prélèvements d'organes

Par Justin Zhang
28 septembre 2022 18:30 Mis à jour: 28 septembre 2022 18:30

Depuis le début de l’année 2022, le système médical chinois a vu des dizaines de personnes être licenciées en raison d’une vaste campagne « anti-corruption ». Le nettoyage a touché de nombreux responsables au sein du gouvernement et des hôpitaux cliniques. Cette situation survient alors que l’attention du monde entier se porte sur le prélèvement forcé d’organes par le Parti communiste chinois (PCC).

Le commentateur politique japonais Chao Jie a déclaré à The Epoch Times que « le prélèvement d’organes à vif dépasse les limites de la moralité humaine. La purge des responsables du système de santé aujourd’hui peut également être considérée comme une sorte de châtiment. »

Pendant le mandat de l’ancien dirigeant chinois Jiang Zemin (1993-2003), le PCC a commencé à persécuter brutalement la communauté du Falun Gong, ce qui a alimenté une expansion rapide de l’industrie de la transplantation d’organes humains.

Le Falun Dafa, également connu sous le nom de Falun Gong, est une discipline spirituelle qui implique des exercices de méditation et un ensemble d’enseignements moraux centrés sur les principes de vérité, de compassion et de tolérance. Sa popularité s’est accrue en Chine dans les années 1990 et on estime qu’elle comptait entre 70 et 100 millions de pratiquants à la fin de la décennie. Considérant cette popularité comme une menace, le dirigeant de l’époque, Jiang, a lancé une vaste campagne de persécution contre le Falun Gong afin d’éliminer cette pratique.

En 2000, dans le cadre de cette campagne de répression, le PCC a commencé à prélever et à vendre systématiquement les organes des pratiquants de Falun Gong détenus. Le système médical a été profondément impliqué dans le prélèvement forcé d’organes. Dans les années qui ont suivi, le système médical du PCC a considérablement réduit le temps nécessaire à la recherche d’un organe de donneur approprié à quelques jours ou semaines seulement. Pendant ce temps, aux États-Unis, la période d’attente pour un cœur peut aller de 180 jours à des années.

Le PCC fait le ménage dans l’industrie médicale

Après son arrivée au pouvoir en 2012, Xi Jinping a lancé une campagne « anti-corruption » pour purger la faction de son rival Jiang Zemin. Ces dernières années, de nombreux responsables médicaux associés à la faction de Jiang ont commencé à perdre leur emploi.

De janvier à août de cette année, le nettoyage du système médical du PCC a conduit au licenciement de dizaines de hauts fonctionnaires – de l’administration médicale centrale aux hôpitaux cliniques de base et aux départements médicaux des gouvernements locaux.

Parmi les personnes licenciées figure Chao Baohua, directeur du Comité de prévention et de contrôle des accidents vasculaires cérébraux et deuxième inspecteur de la Commission nationale de la santé. Il a été emmené pour enquête le 29 juillet. Les raisons précises n’ont pas été annoncées.

Wang Binquan, ancien directeur du premier hôpital de l’université de médecine de Shanxi, a été exclu du Parti et de la fonction publique le 22 juillet. Il a été accusé d’avoir commis de graves violations de ses obligations et d’avoir accepté divers pots-de-vin.

Zhang Zhikuan, secrétaire du Parti et directeur de l’Administration des aliments et des médicaments de Pékin, a été placé sous enquête de supervision, a indiqué le gouvernement chinois le 27 mars. Il est soupçonné de graves violations.

Zhou Jin, ancien directeur du premier hôpital de l’université de médecine de Harbin, a été exclu du Parti le 23 juin. Une longue liste d’accusations a été dressée à son encontre, parmi lesquelles des « transactions entre pouvoir et argent » et « pouvoir et sexe », ainsi que d’énormes pots-de-vin.

Les prélèvements d’organes forcés continuent d’attirer l’attention du monde entier

Bien que cette campagne « anti-corruption » renforcée puisse laisser penser le contraire, le prélèvement forcé d’organes se poursuit et reste au centre de l’attention mondiale.

La longue histoire du PCC en matière de prélèvement d’organes sur les pratiquants de Falun Gong est bien connue en dehors de la Chine. Une analyse publiée dans le numéro du 28 juillet de la revue anglaise Cambridge Quarterly of Healthcare Ethics suggère que la Chine viole les critères de détermination de la mort cérébrale avant le prélèvement d’organes.

Intitulé « Cases Abusing Brain Death Definition in Organ Procurement in China », l’article cite des revues médicales chinoises qui décrivent des méthodes d’obtention d’organes et conclut que certains donneurs n’étaient ni en état de mort cérébrale ni en état de mort cardiaque lorsque le prélèvement d’organes a commencé.

L’article fait référence à une méthode de prélèvement d’organes dans laquelle les médecins provoquent un arrêt cardiaque afin d’effectuer une résection cardiaque sur des personnes dont le cœur est pleinement fonctionnel. On peut y lire : « Ces donneurs à cœur battant n’étaient pas des donneurs d’organes à cœur battant en état de mort cérébrale. Cela signifie que l’état de ces donneurs ne répondait ni aux critères de la mort cérébrale ni à ceux de la mort cardiaque. En d’autres termes, les ‘organes du donneur’ pourraient bien avoir été obtenus dans ces cas sur des êtres humains vivants. »

Une période d’attente courte et révélatrice

La courte période d’attente pour les organes en Chine est considérée par beaucoup comme un signe que les personnes sont détenues pour que leurs organes puissent être prélevés sur demande.

Prenons l’exemple de Mu Jiangang, professeur à l’université de Lanzhou. Le 8 avril de cette année, il a été victime d’une crise cardiaque soudaine et a été admis à l’hôpital pour des soins d’urgence. Les médecins ont ensuite déterminé qu’il avait besoin d’une transplantation cardiaque après l’échec d’un stent cardiaque récemment inséré.

Le 6 mai, M. Mu a été transféré au Wuhan Union Hospital, l’un des meilleurs centres de transplantation d’organes de Chine. Il a rapidement été inscrit sur la liste d’attente pour une transplantation cardiaque. Quatre jours plus tard, la transplantation cardiaque de Mu était terminée.

Surabondance d’organes

En plus du temps d’attente exceptionnellement court en Chine pour obtenir un organe approprié, certains patients greffés chinois se voient proposer plusieurs organes simultanément.

En juin 2020, Sun Lingling, une ressortissante chinoise de 24 ans vivant au Japon, a été envoyée par avion Wuhan Union Hospital en Chine pour une transplantation cardiaque. En dix jours, l’hôpital a trouvé quatre candidats cardiaques appropriés.

Le premier cœur est devenu disponible le 16 juin, mais le chirurgien chargé de l’opération a décidé que son artère coronaire ne convenait pas. Le cœur a été rejeté. Le deuxième cœur a été reçu le 19 juin mais a également été rejeté car Sun Lingling était fiévreuse ce jour-là et l’intervention a dû être reportée.

Deux autres cœurs sont arrivés à l’hôpital le 25 juin. Le chirurgien en a sélectionné un et a rejeté l’autre car il n’était pas suffisamment solide.

Le Dr Torsten Trey, directeur exécutif de l’association Doctors against Forced Organ Harvesting, a déclaré à The Epoch Times que la disponibilité immédiate non pas d’un, mais de quatre cœurs pour un patient transplanté dépassait « toute imagination ». Pourtant, de tels cas se produisent quotidiennement en Chine.

Le cas de Mu Jiangang a été rapporté par les médias chinois parce que ses collègues collectaient des fonds pour couvrir le coût de son opération. L’histoire de Sun Lingling a été rapportée à titre de propagande chinoise, pour illustrer la supériorité supposée du régime sur le Japon. Les médias officiels ont publié des gros titres vantant l’attente très courte de Lingling pour une transplantation, comparée à la longue période d’attente au Japon.

Ellen Wan a contribué à cet article.

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.