Pékin condamne une pratiquante de Falun Gong à huit ans de prison à l’approche des Jeux olympiques

Par Rita Li
22 janvier 2022 05:45 Mis à jour: 24 janvier 2022 17:01

Un tribunal de Pékin a condamné une pratiquante de Falun Gong à huit ans de prison à l’approche des Jeux olympiques d’hiver de 2022.

Selon Wu Shaoping, avocat chinois spécialisé dans la défense des droits de l’homme et résidant aux États‑Unis, cette lourde condamnation met une nouvelle fois en lumière les violations des droits de l’homme commises par le Parti communiste chinois (PCC), qui cherche à renforcer son image politique lors des prochains Jeux.

« Le Comité international olympique devrait ouvrir les yeux sur la situation actuelle des droits de l’homme en Chine sous le Parti communiste chinois et ne devrait pas continuer à coopérer avec lui », a déclaré M. Wu à Epoch Times.

« C’est une honte pour le CIO. »

Xu Na, une artiste peintre de natures mortes âgée de 53 ans, originaire de Pékin, fait partie des 11 citoyens chinois qui ont été détenus en juillet 2020 pour avoir fourni des photos et des informations à l’édition en langue chinoise d’Epoch Times au début de l’épidémie de Covid‑19 en Chine.

Tous sont des pratiquants de Falun Gong. Le Falun Gong est une discipline spirituelle fondée sur les principes fondamentaux de la vérité, de la compassion et de la tolérance. En 1999, entre 70 et 100 millions de personnes le pratiquaient en Chine. À cette époque, le régime chinois a considéré la popularité de cette pratique comme une menace et a lancé une campagne de persécution à l’échelle nationale pour l’éradiquer.

« Xu Na et les autres sont non seulement innocents mais [ils ont surtout] du mérite », a affirmé son avocat, Xie Yanyi, qui a été empêché de défendre sa cliente lors du procès du 15 octobre 2021.

Xu Na était attente de son procès depuis plus d’un an dans un centre de détention local, depuis l’arrestation des 11 personnes. Elle a été condamnée trois semaines seulement avant l’ouverture des Jeux olympiques d’hiver.

Des pratiquants de Falun Gong font des exercices lors d’un événement célébrant la Journée mondiale du Falun Dafa à Taipei, Taïwan, le 1er mai 2021. (Sun Hsiang-yi/Epoch Times)

Le 14 janvier, le tribunal a condamné Xu Na à 8 ans d’emprisonnement, soit la peine la plus longue des onze. Les autres ont été condamnés à des peines allant de 2 à 5 ans, selon l’avocat qui la représente.

La main de fer communiste avait déjà déchiré la famille de Xu Na quatorze ans auparavant, alors que le monde se préparait pour les Jeux de 2008.

La police de Pékin a arrêté Xu Na et son mari en janvier 2008 sous le prétexte d’un « contrôle olympique ».

Son mari, Yu Zhou, un musicien folklorique, a été torturé à mort pour ses convictions deux semaines après son arrestation, à l’âge de 42 ans. Xu Na n’a pas été autorisé à assister à ses funérailles et a ensuite été condamné à 3 ans d’emprisonnement.

Yu Zhou et Xu Na. (Minghui.org)

Ce qui est arrivé à ce couple devrait être plus que suffisant pour sensibiliser la communauté internationale, a déclaré Me Wu Shaoping.

Pékin est la première ville à accueillir à la fois les Jeux d’été et d’hiver, malgré les appels internationaux au boycott total en raison du bilan abyssal du PCC en matière de droits de l’homme, qui devrait disqualifier la Chine en tant que pays hôte.

« Chaque injustice dans ce monde, même si elle est lointaine, est toujours pertinente pour vous, car elle torture toujours votre conscience », a écrit Xu Na dans une déclaration personnelle.

Elle ne peut pas oublier la terrible douleur qu’elle a ressentie pendant sa détention prolongée à Pékin, selon sa déclaration, rappelant les jours sombres qu’elle a traversés.

« Vivre est pire que mourir », a déclaré Xu Na à propos des cinq premières années de détention qu’elle a endurées, à partir de 2001. Ensuite, à 32 ans, elle a subi de nombreuses tortures cruelles. Au total, elle a passé environ 10 ans derrière les barreaux.

« Comme j’aurais aimé être à Auschwitz plutôt que dans une prison chinoise. Dans les chambres à gaz nazies, on pouvait mourir rapidement », a déclaré Xu Na dans le communiqué. « Le but du [crime] contre l’humanité des nazis était de détruire le corps juif, alors que le but [du PCC] est de détruire l’esprit humain, la conscience. »

Lorsqu’elle a refusé d’abandonner sa foi sous la torture, un policier lui a dit d’un air sérieux : « Je devrais demander une craniotomie et t’enlever le cerveau. »

« Le PCC a violé les normes internationales en matière de droits de l’homme », a déclaré Me Wu, avocat spécialisé dans les droits de l’homme, en appelant à boycotter les Jeux olympiques de Pékin, qui doivent débuter le 4 février.

Le ministère des Affaires étrangères des États‑Unis a exprimé son inquiétude pour les 11 citoyens chinois, dont Xu Na, dans un mail adressé à Epoch Times en août dernier.

« Les États‑Unis somment le gouvernement [de la République populaire de Chine] de libérer les journalistes et leurs contacts détenus pour leurs reportages sur les restrictions Covid‑19 et de cesser d’essayer de réduire au silence ceux qui cherchent à rapporter la vérité », selon un porte‑parole.

Le Comité pour la protection des journalistes, un groupe de défense des journalistes basé à New York, a également appelé à une libération immédiate et à l’abandon de toutes les charges, dans un communiqué publié en août.

Le rédacteur en chef du magazine Bitter Winter, Massimo Introvigne, a parlé de l’arrestation dans une interview précédente, affirmant que le régime a davantage peur de la vérité et de l’information libre que des armes.

Les pays qui ont annoncé un boycott diplomatique des Jeux sont les États‑Unis, l’Australie, le Royaume‑Uni, le Canada, la Lituanie, la Belgique, le Danemark et l’Estonie.


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