Un père est reconnu coupable d’avoir organisé une attaque à l’acide contre son fils de trois ans pour favoriser ses chances d’obtenir la garde de l’enfant

Par Simon Veazey
8 mars 2019 18:34 Mis à jour: 7 novembre 2019 19:05

ATTENTION : CET ARTICLE CONTIENT UNE SCÈNE VIDÉO SUSCEPTIBLE DE HEURTER LA SENSIBILITÉ DE CERTAINS LECTEURS.

Un père a été reconnu coupable d’avoir organisé une attaque à l’acide contre son fils de 3 ans dans un supermarché britannique très fréquenté, selon des informations locales.

Afin de protéger l’identité du garçon, le nom de l’homme de 40 ans ne peut être révélé, selon le London Evening Standard.

Ce dernier a été reconnu coupable le 6 mars, ainsi que cinq autres hommes reconnus coupables d’avoir aidé à l’attaque à l’acide sulfurique contre le garçon, qui a subi de graves brûlures au visage et aux bras.

Le père a organisé l’attaque en juillet dernier, lors d’un litige de garde avec son ex-épouse, dans le but d’infliger des blessures au garçon et ainsi prouver que la mère n’était pas une mère responsable.

Cependant, à l’aide d’images de vidéosurveillance, les enquêteurs ont traqué les auteurs et ont retracé un lien entre le crime et lui.

La vidéo de surveillance du supermarché montre le garçon en train de regarder des ballons de football avec son frère, alors que l’un des hommes passe devant lui et lui jette quelque chose à la figure.

Image de vidéosurveillance du magasin Home Bargains prise juste avant qu’un garçon de 3 ans ne se fasse asperger d’acide, alors qu’il regardait des ballons de football, en juillet 2018. (Police de Mercia Ouest)

Le père du garçon, originaire d’Afghanistan mais vivant dans les West Midlands, a organisé l’attaque après que sa femme l’eut quitté en 2016, emmenant leurs enfants avec elle.

Au cours du procès, le procureur a déclaré que l’homme cherchait à obtenir un meilleur accès aux enfants, mais son épouse s’est opposée à la demande, selon la BBC.

Après l’attaque, le garçon a crié « J’ai mal » encore et encore, a-t-on dit au jury, selon la BBC.

Depuis lors, il s’est « bien rétabli », a été informé le tribunal.

Les sept accusés, dont une femme dont la culpabilité est toujours en cours d’examen, ont tous plaidé non coupable.

Les cinq hommes condamnés étaient Adam Cech, Jan Dudi, Norbert Pulko, Jabar Paktia et Saied Hussini.

Quatre des hommes condamnés pour une attaque à l’acide sur un enfant de 3 ans : Jaba Paktia (en haut à gauche), Jan Dudi (en haut à droite), Norbert Pulko (en bas à gauche), Saied Hussini (en bas à droite). (Police de Mercia Ouest)

Les images de surveillance montrent Adam Cech, l’un des cinq co-conspirateurs, lançant du liquide.

Ce dernier a admis au tribunal avoir éclaboussé le garçon, mais qu’un autre accusé l’avait menacé avec une arme à balles BB et l’avait fait viser l’enfant. Il a affirmé qu’il ne savait pas que la bouteille qu’on lui avait donnée contenait un produit chimique ou de l’acide.

Des images de vidéosurveillance diffusées montrent les suspects d’une attaque à l’aide d’une substance corrosive sur un garçon de 3 ans à Worcester, Royaume-Uni, le 21 juillet 2018. (Police de Mercia Ouest)

La cour a visionné une vidéo du magasin Home Bargains dans la ville de Worcester, où l’on peut voir les cinq hommes se déplacer dans les allées, alors que le garçon et son frère regardent des ballons de football.

Vidéo de surveillance du magasin Home Bargains de Worcester montrant le moment où un garçon de 3 ans s’est fait asperger d’acide, en juillet 2018. (Police de Mercia Ouest)

Tandis que le garçon marche doucement, Chech tend la main et asperge un liquide vers le visage du garçon.

Les attaques à l’acide sont devenues plus fréquentes ces dernières années au Royaume-Uni, dans ce qui semble être une tendance assez unique en comparaison d’autres pays développés.

Selon les experts, le nombre croissant d’attaques semble être dû au fait que des gangs de l’est de Londres troquent des couteaux contre de l’acide et profitent de failles juridiques pour se forger une réputation redoutable.

Le nombre d’attaques à Londres impliquant des liquides corrosifs est passé de 261 en 2015 à 454 en 2016, soit un bond de 74 %.

Depuis longtemps, les attaques à l’acide sont des phénomènes courants en Asie du Sud-Est, en Asie du Sud et au Moyen-Orient et sont à la hausse dans certains pays en développement.

Les trois quarts des attaques à l’acide connues de la police britannique ne font pas l’objet de poursuites judiciaires parce que de nombreuses victimes sont trop effrayées pour témoigner, a déclaré Simon Harding, maître de conférence en criminologie à l’Université de Middlesex, selon Epoch Times.

M. Harding affirme qu’il est très difficile de déterminer, en se référant aux chiffres disponibles, le nombre réel d’attaques ou leurs raisons précises, mais que ce phénomène semble être devenu « en vogue » dans la culture des gangs.

« Si vous regardez ailleurs dans le monde, ce sont généralement les hommes qui attaquent les femmes. En Inde et au Bangladesh, c’est souvent sous prétexte ‘d’honneur’, c’est-à-dire dans un contexte où les femmes sont attaquées pour avoir fait quelque chose que les hommes ou leurs familles croient les avoir déshonorées. »

Cependant, au Royaume-Uni, ce sont [le plus souvent] des hommes qui attaquent des hommes.

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