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Pharmaciens en grève : neuf pharmacies sur dix fermées samedi, selon un syndicat

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Photo: Nicolas Guyonnet / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

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Durée de lecture: 5 Min.

Neuf pharmacies sur dix seront fermées samedi, a anticipé jeudi un syndicat professionnel à l’origine de ce jour de mobilisation contre la baisse des remises commerciales sur les génériques décrétée par le gouvernement, une mesure dénoncée comme dangereuse pour l’avenir du réseau des officines.
« 92% des pharmacies françaises prévoient de fermer ce samedi 16 août », affirme l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (Uspo).
« Dans un grand nombre de territoires, 100% des pharmacies seront fermées », ajoute l’Uspo en s’appuyant sur un sondage réalisé du 12 au 13 août auquel ont répondu 4500 pharmacies d’officine, dont 58% non adhérentes à l’Uspo.
Sous le slogan « fermer un jour pour ne pas fermer pour toujours », cette action fait suite à la décision du gouvernement de réduire le plafond des remises sur les génériques, mesure actée par un arrêté publié le 6 août au Journal officiel.
Pourquoi les pharmaciens sont-ils en colère ?

Les laboratoires vendent les médicaments génériques aux pharmacies à un prix inférieur au prix de vente fixé par l’État. La différence de prix, appelée remise commerciale, constituent un élément de la rémunération des pharmaciens, représentant un tiers de leur marge.

À compter du 1er septembre, les remises seront plafonnées à 30% maximum du prix du générique, contre 40% actuellement. D’autres baisses successives sont programmées pour atteindre 20% en 2027.

Déclarées à l’Assurance maladie, les remises permettent aussi à l’État d’identifier les industriels ayant consenti des rabais, afin de leur imposer ensuite des baisses de prix et ainsi réduire les dépenses de santé.
La survie des officines de proximité en péril
L’Uspo demande « la suspension immédiate de cet arrêté, qui menace gravement la survie de milliers d’officines de proximité », en menaçant d’éventuelles « autres actions inédites » en septembre.
De son côté, la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), premier syndicat majoritaire, affirme que la diminution des remises commerciales pourrait déboucher sur la fermeture de 800 pharmacies et supprimer 20 000 emplois, selon le site Caducee. Car ces remises constituent une ressource vitale pour les pharmacies, en particulier pour les petites officines de proximité, qui assurent l’essentiel du maillage territorial.
Un risque d’aggravation des pénuries de médicaments
Les pharmaciens alertent sur un risque d’aggravation des pénuries de médicaments, les laboratoires étant incités à se tourner vers des marchés étrangers plus rémunérateurs pour les génériques.
« C’est la mort garantie des pharmacies qui sont fragiles », tandis que « les grosses pharmacies pourront résister dans un premier temps en licenciant du personnel », a déclaré à l’AFP Patrick Raymond, président de l’Uspo des Bouches-du-Rhône.
« On détruit le maillage au profit d’un cadeau fait à l’industrie pharmaceutique », dénonce-t-il. « Les génériqueurs vont vendre les médicaments sur les marchés qui paient mieux, voilà ce qui va se passer ».
Cette journée de fermeture placée entre un jour férié et un dimanche ne fait toutefois pas l’unanimité : la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), premier syndicat majoritaire, ne s’est pas associée à cet appel, estimant que nombre d’officines avaient de toute façon déjà prévu de fermer à cette date.
En revanche, l’intersyndicale (Uspo, FSPF, UNPF, Federgy, UDGPO) qui cherche à rallier l’opinion publique à sa cause, prévoit une fermeture des pharmacies le 18 septembre puis « tous les samedis à compter du 27 septembre ».
Dans un message publié sur leur site, les Écologistes ont apporté leur soutien aux pharmaciens, demandant « le retrait immédiat de cet arrêté et le retour aux négociations avec les syndicats de la profession ».
« J’appelle solennellement le Gouvernement à revenir sur cette décision », a affirmé sur X l’ancien ministre de la santé Aurélien Rousseau, alertant également sur la disparition de « milliers de pharmacie ».

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