Logo Epoch Times

Édouard Philippe entre en guerre ouverte avec Emmanuel Macron

top-article-image

Le président du parti Horizons, Edouard Philippe, à l'université d'été du Laboratoire de la République à Autun, le 29 août 2025.

Photo: OLIVIER CHASSIGNOLE/AFP via Getty Images

author-image
Partager un article

Durée de lecture: 4 Min.

Ce n’est plus un secret d’État : la relation entre Édouard Philippe et Emmanuel Macron s’est transformée en conflit ouvert. L’ancien Premier ministre ne mâche plus ses mots et demande au président de céder sa place avant la fin de son mandat.
Une trahison impensable venant du plus proche collaborateur du chef de l’État, qui l’avait nommé en 2017 pour fracturer la droite.
Les coups de semonce du maire du Havre
Édouard Philippe a frappé en deux temps. D’abord le 7 octobre sur RTL, en suggérant une démission anticipée du président. Puis jeudi sur France 2, en durcissant le ton : un départ « ordonné » est « la seule décision digne » qui permettrait d’éviter dix-huit mois de crise et d’instabilité. Un double coup de poing qui a plongé la macronie dans la stupeur.
À l’Élysée, c’est la débâcle
La réaction a été virulente. Au sommet de l’État, on dénonce une « déclaration irresponsable », « empreinte d’inélégance ». Certains compares la portée du message à celle de Jean-Luc Mélenchon. L’entourage du président est « sidéré », rappelant que cette prise de position aurait coûté au maire du Havre « 3 à 4% d’électeurs » en cas de candidature présidentielle. Quelques soutiens préfèrent la formule plus crue : « des rats qui quittent le navire ».
L’histoire qui change tout
Édouard Philippe ne joue pas sur l’improvisation. Il s’appuie sur un précédent prestigieux : Charles de Gaulle. Le fondateur de la Ve République avait lui aussi dû affronter des appels au départ. Battu lors d’un référendum en 1969, il avait finalement démissionné. Un parallèle qui résonne dangereusement aujourd’hui.
Entre ambition et sincérité
L’entourage d’ Édouard Philippe jure que c’est du pur civisme : avec une campagne plus longue, le nouveau président élu bénéficierait d’une majorité à l’Assemblée. Une logique qui ne convainc guère les détracteurs, voyant surtout l’opportunisme politique d’un candidat en perte de vitesse, paniqué à l’idée de disparaître avec la macronie.
Pourtant, un ministre reconnaît : « Il y a peut-être une forme d’opportunisme, mais je crois qu’il pense sincèrement que c’est la meilleure voie de sortie. »
Un ennemi bien plus dangereux que prévu
La vraie force de Philippe réside là : quand Marine Le Pen ou Jean-Luc Mélenchon appellent à la démission présidentielle, personne n’écoute vraiment. Quand c’est un homme de droite respectable, ancien Premier ministre, ancien élève du président lui-même ? C’est crédible. C’est inquiétant. C’est politique.
D’ailleurs, le moment choisi n’est pas anodin : Bruno Retailleau, l’étoile montante des Républicains, vient de connaître une sortie désastreuse du gouvernement Lecornu. Édouard Philippe, lui, remonte en puissance.
Horizons fracturé, enfants de parents divorcés
Au sein de son propre parti, Édouard Philippe ne fait pas l’unanimité. Ses troupes lui sont globalement fidèles, mais certains figurants du mouvement tremblent. La démission du président ? « Le pire des scénarios », murmure-t-on dans les couloirs d’Horizons. Entre le chef rebelle et le président en place, certains se sentent comme « des enfants de parents divorcés », impuissants et ballottés.
Avec AFP