Polémique sur une séquence de LCI suggérant des tests de vaccins en Afrique

Par Epoch Times avec AFP
3 avril 2020 13:46 Mis à jour: 4 avril 2020 10:58

Cet échange entre un directeur de recherche à l’Inserm et un chef de service de l’hôpital Cochin sur un vaccin contre le virus du PCC a provoqué une véritable polémique.

Une séquence sur LCI où un chercheur de l’Inserm et un chef de service de l’hôpital Cochin à Paris s’interrogent sur l’opportunité de tester un vaccin en Afrique dans le cadre du coronavirus a suscité la colère de nombreux internautes et organisations.

Dans cette séquence diffusée mercredi après-midi, Camille Locht, directeur de recherche à l’Inserm à Lille, est interrogé sur des recherches menées autour du vaccin BCG pour le Covid-19.

Invité en plateau, Jean-Paul Mira, chef de service de médecine intensive et réanimation à l’hôpital Cochin, lui demande alors : « Si je peux être provocateur, est-ce qu’on ne devrait pas faire cette étude en Afrique, où il n’y a pas de masques, pas de traitement, pas de réanimation, un peu comme c’est fait d’ailleurs sur certaines études avec le sida, ou chez les prostituées : on essaie des choses parce qu’on sait qu’elles sont hautement exposées. Qu’est-ce que vous en pensez ? »

Le chercheur lui répond : « Vous avez raison, d’ailleurs. On est en train de réfléchir en parallèle à une étude en Afrique avec le même type d’approche, ça n’empêche pas qu’on puisse réfléchir en parallèle a une étude en Europe et en Australie ».

Epoch Times qualifie le nouveau coronavirus, à l’origine de la maladie COVID-19, de « virus du PCC » parce que la dissimulation et la gestion déplorable du Parti communiste chinois ont permis au virus de se propager dans toute la Chine avant d’être transmis dans le monde entier.

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Le CSA saisi et une plainte pour diffamation raciale

« Nous attendons de la part de LCI une condamnation sans appel de ces propos inacceptables. Nous demandons à la Direction générale de la santé et à l’OMS de faire toute la lumière sur les pratiques évoquées », a réagi pour sa part le Parti socialiste.

De nombreux internautes ont également fait part de leur colère, en France et sur le continent africain.

Le Club des avocats au Maroc a ainsi annoncé sur sa page Facebook son intention de « porter plainte pour diffamation raciale ».

Contactée par l’agence France Presse (AFP), LCI (chaîne d’info du groupe TF1) ne commente pas et renvoie aux réponses de l’Inserm et de Jean-Paul Mira.

« Vidéo tronquée » pour l’Inserm

L’Inserm a publié de son côté un communiqué dans lequel il évoque une « vidéo tronquée  et qui fait l’objet d’interprétations erronées sur les réseaux sociaux ». « Des essais cliniques visant à tester l’efficacité du vaccin BCG contre le Covid-19 sont (…) sur le point d’être lancés dans les pays européens et en Australie. S’il y a bien une réflexion autour d’un déploiement en Afrique, il se ferait en parallèle de ces derniers.  L’Afrique ne doit pas être oubliée ni exclue des recherches, car la pandémie est globale », assure l’institut.

Jean-Paul Mira, qui a passé son compte Twitter en privé en raison des menaces et insultes qu’il reçoit depuis cette séquence, a déclaré au HuffingonPost être profondément heurté par les accusations à son encontre et s’excuse si ses mots n’ont pas été « clairs ».

« Pour illustrer cela j’ai donné l’exemple d’une étude faite pour protéger des prostituées en Afrique du Sud car un grand pourcentage de clients sont séropositifs donc elles sont très exposées (…) Les essais cliniques se font partout. Moins en Afrique ». « Depuis quatre semaines, je me bats contre le Covid-19. Le virus n’a pas de haine. Nous allons le vaincre car nous sommes unis dans les hôpitaux. Seule cette solidarité me permet d’être debout ce soir », a t-il expliqué au quotidien.

« Ces propos ne reflètent en rien ce que je suis »

L’Inserm a précisé que « les conditions dans lesquelles cette interview a été menée n’ont pas permis (à Camille Locht) de réagir correctement, il s’en excuse et tient à préciser qu’il n’a tenu aucun propos raciste. Le seul but de son intervention était de confirmer que l’épidémie a une ampleur mondiale et que tous les pays devront pouvoir bénéficier des fruits de la recherche ».

Dans un communiqué de l’AP-HP, M. Mira présente ses excuses. « Je veux présenter toutes mes excuses, demander à celles et à ceux qui ont été heurtés, choqués, qui se sont sentis insultés par des propos que j’ai maladroitement prononcés sur LCI cette semaine, leur présenter mes excuses les plus sincères, parce que ces propos ne reflètent en rien ce que je suis, ce que je fais au quotidien, depuis maintenant 30 ans », a t-il indiqué.

De son côté, l’AP-HP « prend acte de ces regrets et condamne toute prise de position qui, à tort ou à raison, pourrait être interprétée comme péjorative vis-à-vis de pays africains et s’engage à l’inverse à continuer à participer aux initiatives les plus utiles pour les soutenir d’un point de vue scientifique et médical ».

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