Patrick Balkany demande sa mise en liberté pour la seconde fois

Par Epoch Times avec AFP
5 novembre 2019 16:58 Mis à jour: 5 novembre 2019 19:35

Pour la seconde fois en quinze jours, Patrick Balkany est venu mardi demander sa mise en liberté devant la cour d’appel de Paris, après sa condamnation pour blanchiment de fraude fiscale à cinq ans de prison ferme et dix ans d’inéligibilité.

« On n’a plus un rond » et « aucune intention de fuir »: pour la deuxième fois en quinze jours, Patrick Balkany est venu mardi demander sa mise en liberté devant la cour d’appel de Paris, après sa condamnation dans le volet blanchiment de son procès.

Le maire LR de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), détenu à la prison parisienne de la Santé depuis le 13 septembre, sera fixé mercredi prochain.

Il est apparu la mine chiffonnée dans le box des prévenus, semblant flotter dans sa chemise grise. « Bien entendu, je me tiens à la disposition de la justice pour le procès en appel », a-t-il assuré au président, ajoutant »C’est comme la première, je souffre beaucoup ».

La cour d’appel de Paris a fait droit fin octobre à la première des deux demandes de mise en liberté formées par l’ancien député, condamné à quatre ans de prison pour fraude fiscale avec incarcération immédiate en septembre, puis à cinq ans de prison pour blanchiment aggravé avec un nouveau mandat de dépôt le 18 octobre.

Pour chacune de ses condamnations, Patrick Balkany, 71 ans, a déposé une demande de libération. Pour qu’il sorte de prison avant ses procès en appel, les juges doivent aussi accepter la seconde requête. Les deux affaires étant très liées, la première décision devrait toutefois donner le ton de la deuxième.

La cour d’appel avait considéré « fondée » la demande de l’élu et ordonné son placement sous contrôle judiciaire, avec plusieurs obligations : ne pas sortir du territoire, ne pas se rendre à Paris et plusieurs départements alentours – dont son département des Hauts-de-Seine -, mais aussi fixer sa résidence à Giverny (Eure), pointer une fois par semaine à la gendarmerie, remettre son passeport. Ceci « sous réserve » du paiement d’un cautionnement de 500 000 euros.

« De toutes façons, Giverny c’est ma résidence habituelle », commente Patrick Balkany, haussant les épaules. Et le passeport ? « Je l’ai retrouvé dans le dossier, mais il est périmé depuis juin 2019 », relève le président François Reygrobellet. « Ben ça ne m’étonne pas », rétorque l’élu.

« Vous contestez tout »

Le président veut savoir comment Patrick Balkany « se situe » par rapport à sa condamnation pour blanchiment de fraude fiscale, à « toutes ces sociétés à l’étranger… ». Le baron des Hauts-de-Seine retrouve un peu de sa superbe pour raconter, encore une fois, l’argent hérité de son père rescapé d’Auschwitz et placé en Suisse, sans vraiment répondre.

« Vous contestez tout », concernant aussi bien le blanchiment, pour lequel le maire a été condamné à 5 ans de prison et dix ans d’inéligibilité, que la corruption passive, pour laquelle il a été relaxé, résume le président, soucieux de ne rien oublier.

« 500 000 euros à trouver, c’est très difficile à trouver »

L’accusation s’est une nouvelle fois opposée à sa mise en liberté, arguant à nouveau d’un « risque de fuite possible, probable, prévisible » et jugeant « important de garantir sa représentation au procès en appel », dont la date n’est pas encore connue pour le volet blanchiment – l’appel du volet fraude fiscale est lui fixé au 11 décembre.

L’avocat de Patrick Balkany s’est emporté contre le traitement « absolument exceptionnel » réservé à son client. « Il n’a aucune raison de fuir. Qu’est-ce qu’il va faire ? Partir en cavale tout seul à 71 ans, pendant que Mme Balkany reste tranquillement à la maison ? Mais vous n’y croyez pas vous-même ! Et puis, vous avez entendu ce qu’a dit monsieur le Président ? Son passeport est périmé. Il va se mettre en cavale comme Dupont de Ligonnès ? », a grondé Me Eric Dupond-Moretti, plaidant pour une « justice apaisée » en appel, avec « des peines normales ».

Reprenant la parole après son conseil, Patrick Balkany a renchéri : « 500 000 euros à trouver, c’est très difficile à trouver. Nous, on n’a plus un rond. Rien. Ni en France, ni à l’étranger », a-t-il dit, égrenant l’ensemble des biens et avoirs familiaux saisis.

« En France, on nous saisit tout au fur et à mesure, c’est pour ça qu’on ne peut pas se faire prêter de l’argent par des amis ou la famille. Je crains que malgré la brillante plaidoirie de mon avocat, je sois obligé de rester au trou, car je ne vois pas comment réunir cet argent », ajoute, comme désabusé, l’élu des Hauts-de-Seine.

L’audience est levée, la décision est mise en délibéré au 13 novembre prochain.

 

 

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.