Le 11 juin, le général Dan Caine, président du Comité des chefs d’état-major interarmées, a déclaré aux sénateurs américains qu’il ne croit pas que Vladimir Poutine se limiterait à l’Ukraine s’il réussissait à conquérir ce pays.
M. Caine l’a fait valoir lors d’un témoignage devant la sous-commission sénatoriale des attributions budgétaires pour la défense, où il est apparu aux côtés du secrétaire à la Défense, Pete Hegseth, pour aborder la situation militaire de l’Amérique et les menaces posées par ses adversaires.
Lorsque le sénateur républicain Lindsey Graham lui a demandé s’il pensait que Poutine arrêterait son agression aux frontières de l’Ukraine avec d’autres pays de l’Europe, le général a répondu : « Je ne pense pas. » Pete Hegseth, à qui la même question a été posée, a répondu de manière plus prudente : « Cela reste à voir. »
Le sénateur Graham, l’un des opposants déclarés des politiques du Kremlin, a rejeté la réponse de M. Hegseth.
« Cela ne reste pas à voir », a-t-il martelé. « [Poutine] dit à tout le monde ce qu’il veut faire », soulignant que la Russie stocke des quantités d’armes bien au-delà de ce dont elle a besoin pour mener la guerre en Ukraine.
Faisant un parallèle avec la période qui a précédé la Seconde Guerre mondiale, M. Graham a insisté sur le fait que l’Occident devait prendre les autocrates au mot. Hitler avait déclaré vouloir « tuer tous les Juifs », a-t-il rappelé, soulignant qu’à l’époque les dirigeants occidentaux avaient « mal évalué la situation » et ne l’avaient pas pris au sérieux, manquant ainsi l’occasion d’agir tôt et potentiellement d’éviter l’Holocauste.
« Le danger, c’est que quelque 50 millions de personnes soient tuées », a poursuivi Lindsey Graham. « Alors, ne faisons pas ça maintenant. »
Le sénateur républicain a également averti que les menaces de l’Iran de détruire Israël devaient être prises au sérieux. Il a souligné la poursuite par l’Iran de son programme d’armement nucléaire – le programme auquel, selon lui, les États-Unis doivent mettre un terme.
« L’Iran ne peut pas avoir d’armes nucléaires, car il les utilisera », a lancé M. Graham. « Ce sont des fous meurtriers, des nazis religieux. »
Abordant les menaces mondiales plus générales, Lindsey Graham a décrit la Chine comme une « puissance expansionniste » prête à s’emparer de Taïwan si elle n’en est pas dissuadée, et a averti que la Russie « démembrerait l’Ukraine et continuerait d’aller de plus en plus loin si nous ne l’arrêtons pas ».
Le sénateur Graham a défendu des sanctions sévères contre la Russie. Ensemble avec le sénateur démocrate Richard Blumenthal, il a récemment présenté un projet de loi visant à imposer des droits de douane de 500 % sur les produits provenant des pays qui achètent du pétrole, du gaz, de l’uranium et d’autres exportations russes. Le projet de loi est soutenu par plus de 80 sénateurs, ce qui laisse penser qu’il pourrait passer outre le veto présidentiel – la situation qui demande un soutien d’au moins deux tiers du Sénat américain composé de 100 membres.
Lors de l’audience de mercredi, Lindsey Graham a exhorté les sénateurs à l’adoption de ce projet de loi, affirmant qu’il contribuerait à « mettre un terme à la machine de guerre de Poutine » tout en envoyant un fort message dissuasif à la Chine et à l’Iran.
Donald Trump, qui tente de négocier la fin de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, est resté évasif sur le projet de loi de Graham/Blumenthal, indiquant aux journalistes fin mai qu’il devait l’examiner.
Le président américain s’est récemment entretenu avec Vladimir Poutine au sujet de la guerre en Ukraine lors d’un entretien téléphonique qui a duré plus d’une heure, mais qui n’a abouti à aucun progrès tangible vers un cessez-le-feu.
« Nous avons discuté de l’attaque menée par l’Ukraine contre les avions russes en stationnement, ainsi que de diverses autres attaques perpétrées par les deux camps », a écrit M. Trump sur Truth Social. « C’était une bonne conversation, mais pas une conversation qui mènera à une paix immédiate. »
Plus tard, le locataire de la Maison-Blanche a déclaré aux journalistes qu’il pensait que la Russie et l’Ukraine n’étaient peut-être pas sérieuses dans leur recherche de la paix à l’heure actuelle, les comparant à des enfants qui se battent dans un parc et qui ne veulent pas être séparés avant d’avoir épuisé leur colère.
Donald Trump a également dit avoir relayé cette analogie à Vladimir Poutine lors de leur entretien téléphonique.
« J’ai dit : ‘Monsieur le président, vous allez peut-être continuer à vous battre et à souffrir beaucoup’, car les deux parties souffrent avant que vous ne les sépariez, avant qu’elles ne puissent être séparées. On le voit au hockey, on le voit dans le sport. Les arbitres les laissent faire pendant quelques secondes, les laissent faire pendant un petit moment avant de les séparer. »
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, quant à lui, a rejeté la comparaison du président américain.
« Nous ne sommes pas, avec Poutine, des enfants dans une aire de jeux d’un parc », a-t-il martelé dans une interview à la chaîne ABC, décrivant le président russe comme « un meurtrier venu dans ce parc pour tuer les enfants ».
Dans le même temps, le Kremlin a confirmé que des discussions étaient en cours pour organiser un nouveau cycle de négociations entre les responsables russes et américains visant à améliorer les relations bilatérales.
L’ambassadeur russe aux États-Unis, Alexander Darchiev, a annoncé aux médias d’État qu’une réunion était prévue « très prochainement » à la suite des précédentes rencontres organisées dans des pays neutres. Le porte-parole du Kremlin, Dmitry Peskov, a laissé entendre que les préparatifs de cette réunion étaient en cours, mais a averti que de nombreuses questions restaient en suspens.
« Le dialogue se poursuit », a déclaré M. Peskov aux journalistes le 11 juin. « Tout est mené par les diplomates dans le cadre de l’accord conclu entre le président Poutine et le président Trump. Dans le même temps, il y a de nombreux points de friction », a-t-il précisé.
« On ne peut guère espérer une résolution rapide. »
Alors que M. Zelensky a accepté l’appel de M. Trump à un cessez-le-feu inconditionnel, M. Poutine ne l’a pas fait, formulant différentes demandes évasives.
Le vice-président américain, JD Vance, a récemment mentionné aux responsables européens de la Défense que M. Poutine « en demandait trop ». Par la suite, il a laissé entendre qu’il pensait que Poutine n’avait pas de stratégie qui lui permettrait de sortir de la guerre.
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