Prévenir l’espionnage chinois au Canada n’est pas du «racisme anti-asiatique»

Par Phil Gurski
11 août 2023 16:44 Mis à jour: 11 août 2023 16:47

Nous, les Canadiens, sommes reconnu pour nous excuser facilement, n’est-ce pas ? Il semble que nous nous excusions en toute occasion, que des excuses soient nécessaires ou pas. Je suppose que cela contribue à notre réputation mondiale de pays « gentil ».

Mais ne vous méprenez pas. Il y a bien des situations pour lesquelles le pardon est de mise. Par exemple, le traitement réservé aux Premières Nations pendant des décennies, en fait parti. Les pensionnats, les politiques d’exclusion et d’autres injustices ce doivent d’être reconnus et faire l’objet d’une conséquence.

Il est également arrivé que des gouvernements adoptent des comportements et élaborent des politiques que l’on ne peut que qualifier de fondamentalement racistes. L’internement des Ukrainiens lors de la Première Guerre mondiale (mon grand-père maternel, ayant émigré au Canada pendant cette guerre, pourrait en avoir été victime), celui des Italiens et des Japonais lors de la Seconde Guerre mondiale sont de bons exemples d’actions qui visaient des citoyens en raison de leur lignée et non de ce qu’ils avaient fait (ou prévoyaient de faire). Bien qu’il soit rarement judicieux de juger des événements passés à travers le prisme des normes modernes, et qu’il s’agissait après tout d’années de guerre, il ne fait aucun doute que ces décisions avaient des connotations racistes.

Une autre politique similaire est la Loi de l’immigration chinoise de 1923, qui a interdit à tous les immigrants chinois d’entrer au Canada pendant 24 ans. C’était à l’époque de la peur du « péril jaune », à la fin des années 1800 et au début des années 1900, et elle était alimentée par la conviction que les Chinois (et les Japonais) étaient des immigrés indésirables au Canada. En 2006, le Premier ministre de l’époque, Stephen Harper, a présenté des excuses pour ces restrictions, en effectuant des paiements symboliques aux contribuables survivants et aux conjoints des contribuables décédés. C’était la bonne chose à faire.

Plus récemment, le gouvernement de Justin Trudeau s’est fait entendre et a mis en garde contre une nouvelle vague de « racisme anti-asiatique » au Canada. Ces déclarations s’inscrivent dans le contexte d’une vague d’informations sur des renseignements secrets démontrant que la République populaire de Chine a tenté de manière flagrante d’interférer dans les élections fédérales de 2019 et 2021 afin de s’assurer que des députés plus « favorables » aux souhaits de la Chine soient élus (ou, plus précisément que des candidats connus pour leur attitude belliqueuse à l’égard de la Chine ne soient pas élus).

Même lorsque deux scientifiques ont été licenciés du Laboratoire national de microbiologie de Winnipeg, le Premier ministre a tenté de détourner les questions de l’opposition en accusant les députés de racisme. Aussi incroyable que cela puisse paraître, M. Trudeau et son cabinet semblent penser que les préoccupations en matière de renseignement sont en réalité motivées par l’intolérance à l’égard des personnes d’une race différente.

Le gouvernement mélange ainsi des pommes et des oranges ( les torchons et les serviettes). L’existence d’un sentiment anti-asiatique ne fait aucun doute ; le racisme est un problème partout, y compris au Canada. Mais l’inquiétude suscitée par l’espionnage de la RPC et l’ingérence étrangère dans notre processus démocratique n’est pas raciste – elle est légitime. Il est honteux que les libéraux tentent d’empêcher toute enquête sur ce que le gouvernement a fait ou n’a pas fait.

Et les efforts d’espionnage de la RPC pourraient encore s’aggraver.

Le ministère chinois de la Sécurité nationale a récemment annoncé que les citoyens chinois devraient participer au travail de contre-espionnage, notamment en créant des canaux permettant aux individus de signaler des activités suspectes avec à la clé des félicitations et des récompenses, ce qui a attiré l’attention de nombreuses personnes. À première vue, on pourrait considérer qu’il ne s’agit que d’un sage conseil interne par lequel les citoyens d’un pays aident simplement les agences de sécurité nationale à identifier les espions qui se trouvent dans leur arrière-cour. En effet, tous les services de renseignement dépendent essentiellement de l’aide apportée par les citoyens ordinaires.

Mais c’est de la RPC qu’il s’agit, un pays qui est devenu beaucoup plus agressif sur la scène internationale ces dernières années et qui ne voit aucun inconvénient à faire ce qu’il faut pour garantir ses intérêts (la surveillance et le harcèlement des dissidents à l’étranger en sont un excellent exemple). Il serait naïf de penser que les Chinois vivant à l’étranger ne sont pas ciblés par les organisations de sécurité de Pékin pour venir en aide à la « mère patrie ».

Heureusement pour nous, le SCRS et la GRC ont pour mandat d’enquêter sur ce type de menaces pour notre sécurité nationale. Malheureusement, ils manquent tous deux de ressources pour le faire, compte tenu de l’ampleur de la menace qui pèse sur la sécurité nationale.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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