Opinion
Répression des chrétiens en Chine : un christianisme aux « caractéristiques chinoises » ?
L’histoire du christianisme est complexe dans de nombreux pays d’Afrique et d’Asie. Dans certains, on l’associe à l’héritage du colonialisme et, parfois, la défiance ou l’hostilité dégénère en violence, y compris dans des démocraties comme l’Inde.

Le drapeau national chinois flotte devant l’église Saint Joseph, également connue sous le nom d’église catholique de Wangfujing, à Pékin, le 22 octobre 2020.
Photo: Greg Baker/AFP via Getty Images
La Chine, pour sa part, se distingue par l’emprise de son appareil étatique.
Si la présence chrétienne en Chine remonte au VIIIe siècle, la foi s’y est réellement enracinée avec l’arrivée des jésuites au XVIe siècle, puis la création de missions protestantes au XIXe siècle, qui ont favorisé l’essor d’Églises chinoises. Le pays compterait aujourd’hui jusqu’à 40 millions de chrétiens, même si les chiffres restent difficiles à établir.
Bien que minoritaire à l’échelle nationale, cette communauté retient l’attention des dirigeants — et pas pour de bonnes raisons. Il apparaît clairement que le gouvernement de Xi Jinping voit d’un mauvais œil les fidèles du Christ. Dans le cadre de la « sinisation » voulue par Xi, qui exige que tout se plie à sa vision du monde, les Églises doivent « adopter une vision correcte du pays », quoi que cela recouvre.
Pire encore, des pasteurs ont été arrêtés pour « usage illégal des réseaux en ligne » et, depuis un édit de septembre, le clergé n’a plus le droit de prêcher sur internet à moins que ses sermons ne « chérissent la patrie, soutiennent la direction du Parti communiste chinois et défendent le système socialiste ». On se demande bien de quel passage du Nouveau Testament cette exigence est tirée.
Tout cela est, hélas, cohérent avec les actes et la rhétorique de M. Xi. Autocrate incontesté, sa « pensée » est une lecture obligatoire pour tous les Chinois. Qu’on impose des exigences analogues à la communauté chrétienne ne surprendra personne.
Il importe de rappeler que la manière de faire de la Chine communiste n’est pas la nôtre en Occident. Liberté de pensée, de culte, d’association, accès à l’information, droit de manifester ou de s’opposer — toute forme d’indépendance est, peu ou prou, prohibée.
À ceux qui idéalisent la Chine, y voyant une alternative aux États‑Unis sur le plan économique ou, plus étrangement, comme l’antithèse d’une « puissance coloniale », ceci devrait rappeler que Pékin n’est pas ce qu’il prétend être. Toute opposition à Xi et au Parti communiste chinois est éliminée, purement et simplement.
Ces derniers temps, de nombreux reportages ont mis en lumière la persécution de chrétiens dans certaines régions d’Afrique. Les exactions contre ceux qui ne réclament que la liberté de pratiquer leur foi doivent être combattues.
La souffrance des croyants en Chine ne doit pas être oubliée non plus. Le régime de Pékin révèle, une fois encore, son vrai visage, et les preuves existent pour qui prend le temps de les rassembler. Heureusement, des médias (comme Epoch Times) diffusent ces informations auprès du grand public.
L’ignorance ne saurait justifier l’inaction. La répression par le PCC de toute minorité — chrétiens, Ouïghours, Tibétains, Falun Gong, etc. — doit être mise en lumière. C’est, tout simplement, la chose juste — et chrétienne — à faire.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

Phil Gurski ayant travaillé pendant 32 ans au sein des services de renseignement canadiens, est un spécialiste du terrorisme. Il est l'auteur de six ouvrages sur le terrorisme.
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