Professeur décapité : 7 individus dont 2 mineurs présentées à un juge antiterroriste

Figure également Brahim C., le parent d’élève qui a lancé la mobilisation contre le professeur Samuel Paty.

Sept individus, dont deux mineurs, ont été déférés dans la nuit de mardi à mercredi 21 octobre pour être présentés à un juge antiterroriste en vue de l’ouverture d’une information judiciaire et d’éventuelles mises en examen après l’assassinat le 16 octobre du professeur Samuel Paty, selon une  source judiciaire.

Parmi eux, figure Brahim C., le parent d’élève qui a lancé la mobilisation contre le professeur après deux cours sur la liberté d’expression dispensés par M. Paty les 5 et 6 octobre dans son collège de Conflans-Sainte-Honorine dans les Yvelines.

Messages échangés sur WhatsApp avec l’agresseur

Les enquêteurs antiterroristes, qui recherchent d’éventuelles complicités, s’intéressent notamment à des messages échangés sur WhatsApp entre ce père de famille et l’assaillant, Abdoullakh Anzorov, un réfugié d’origine russe tchétchène de 18 ans. Le sulfureux militant islamiste Abdelhakim Sefrioui, qui avait accompagné ce parent d’élève dans sa mobilisation, sera également présenté à un juge mercredi.

Sont également déférés deux mineurs soupçonnés d’avoir reçu de l’argent de l’assaillant en échange de renseignements sur la victime. Une source proche du dossier avait expliqué lundi que l’enseignant décapité avait été « désigné » à l’assaillant « par un ou plusieurs collégiens, a priori contre une rémunération ». Enfin, trois amis de l’assaillant, qui s’étaient livrés spontanément au commissariat d’Évreux vendredi soir, doivent eux aussi être présentés à un juge.

Selon une source proche du dossier, l’un d’entre eux est soupçonné d’avoir convoyé l’assaillant, tandis qu’un autre est suspecté de l’avoir accompagné lors de l’achat d’une arme qui a servi lors de son attentat.

Il était professeur d’histoire-géographie.
Il a été décapité en pleine rue, sur le sol français, pour avoir enseigné la liberté d’expression à des collégiens.
Il avait 47 ans.
Il était père de famille.
Il s’appelait Samuel Paty. pic.twitter.com/4hP76I1uVB

— Infos Françaises (@InfosFrancaises) October 17, 2020

Neuf gardes à vue levées

Les gardes à vue de neuf autres personnes ont en revanche été levées mardi soir, sans qu’elles fassent l’objet de poursuites à ce stade. Parmi ces personnes figurent trois collégiens, les parents, le grand-père et le petit frère du meurtrier, mais aussi la compagne de M. Sefrioui ainsi qu’un individu déjà condamné pour terrorisme et qui a été en contact avec l’assaillant.

Le vendredi 16 octobre vers 17H00, Abdoullakh Anzorov a décapité Samuel Paty, un professeur d’histoire-géographie âgé de 47 ans, à proximité du collège où il enseignait dans un quartier calme de Conflans-Sainte-Honorine, avant d’être tué de neuf balles par des policiers à 200 mètres de là. Ce professeur avait récemment montré des caricatures de Mahomet à ses élèves de 4e dans le cadre d’un cours sur la liberté d’expression. Le parquet antiterroriste doit tenir une conférence de presse à 14H30 mercredi à Paris.

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