Depuis le début décembre, 1 600 magasins de l’enseigne U proposent deux « heures calmes » chaque mardi entre 13 h 30 et 15 h 30. L’initiative a été mise en place spécifiquement pour les personnes autistes, cependant le personnel et la clientèle l’apprécient tout autant.
Intensité des lumières et ambiance sonore abaissées, bruits des scanners des caisses diminués : tout est pensé pour que l’environnement des supermarchés U soit plus agréable pour les personnes souffrant de troubles du spectre de l’autisme, qui sont généralement hypersensibles à la lumière comme aux sons.
« On baisse la luminosité du magasin, au niveau de l’éclairage on a un néon sur trois qui est éteint, on coupe la sonorisation et tout ce qui est annonce publicitaire. On baisse aussi le son des scanners au niveau des caisses », explique Christophe Richomme, directeur commercial de l’Hyper U de Châteaugiron, auprès de France 3.
Ces dispositifs permettent aux personnes autistes d’avoir un moment où ils peuvent aller faire des courses sans se sentir autant agressés par toutes ces lumières et ces sons, une réelle avancée, selon Denis Hue, président de l’association Goanag qui aide les adultes autistes.
Lui-même père d’un autiste qui souffre d’hyperacousie, il raconte : « Comme la plupart des autistes, il a des moments de crise où il est extraordinairement sensible à toutes les stimulations qu’il peut avoir. Ça peut être l’odorat, le toucher, ça peut être la lumière et le bruit. »
En tenant compte des sensibilités de son fils, M. Hue souligne que « se retrouver dans un magasin sans lumière, sans bruit, ça a tout de suite un impact où il sera moins sollicité, moins agressé par son entourage ».
Deux heures de calme par semaine dès ce mardi dans 1600 magasins U pour le confort des clients autistes
via @le_Parisien@ULesCommercants#autismehttps://t.co/v549fZmo1e— Alexis Duvauchelle (@Duvauchelle_A) 3 décembre 2019
Clients et employés heureux
L’initiative séduit bien des clients, comme Océane, 23 ans, qui a confié au Parisien : « Je me sens plus détendue, les gens sont plus respectueux, parlent moins fort… »
Quant aux employés, ils sont tout aussi positifs. « C’est un peu comme une pause. Quand tout se rallume d’un coup, c’est presque violent », reconnaît Camille, qui est agente d’accueil.
Même son de cloche à l’Hyper U de Châteaugiron, où Maryvonne, hôtesse, indique : « On s’en rend même plus compte, ici il y a un brouhaha permanent sauf que justement le mardi à ces heures-là, c’est silencieux. On a même envie de parler moins fort avec ce silence ! »
Les magasins U ont su séduire bien du monde grâce à cette initiative pleine de bienveillance et de compassion. David Teixeira, fondateur de l’association Eclosion bleue qui a pour mission d’aider les familles touchées par l’autisme, à l’origine du projet, rêve que celui-ci s’étende encore davantage que dans 1 600 magasins. « Pourquoi ne pas envisager des heures calmes ailleurs, notamment dans les administrations ? »
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