Le rapport du FMI révèle un grave problème de dette en Chine

19 décembre 2017 18:46 Mis à jour: 19 décembre 2017 18:46

Un rapport et un livre sur l’économie chinoise récemment publiés révèlent la gravité du problème de la dette chinoise.

Le 6 décembre dernier, le Fonds monétaire international (FMI) a publié son évaluation de la stabilité financière dans le monde, un document que le FMI rédige tous les cinq ans. Le rapport sur la Chine présente les détails de la gravité du problème de sa dette, qui est partagée entre le gouvernement central, les gouvernements locaux et les ménages et dépasse de 2,55 fois le PIB (produit intérieur brut) du pays. Le nouveau rapport constate une importante augmentation de cet indice en comparaison au rapport précédent, lorsque le niveau de la dette ne dépassait que 1,8 fois celui du PIB chinois.

Le siège du Fonds monétaire international (FMI) à Washington, le 5 avril 2016. (Karen Bleier / AFP / Getty Images)

La Banque mondiale n’a pas encore publié les chiffres sur le PIB chinois en 2017. Toutefois, He Weiwen, directeur adjoint du Centre pour la Chine et la mondialisation, un groupe d’experts basé à Pékin, a estimé que le PIB chinois pourrait atteindre en 2017 environ 82 000 milliards de yuans (près de 10 700 milliards d’euros), a annoncé le journal officiel chinois Quotidien du Peuple dans son article du 28 octobre. Selon les chiffres de la Banque mondiale, en 2016, le PIB chinois atteignait environ 9 480 milliards d’euros.

En se basant sur les estimations du PIB chinois du Centre pour la Chine et la mondialisation, ainsi que sur l’estimation du rapport dette / PIB du FMI, la dette nationale de la Chine s’élèverait cette année à 209 000 milliards de yuans (environ 27 285 milliards d’euros).

Dans son rapport, le FMI souligne que le taux d’accoissement de la dette était important au cours des six dernières années. En même temps, il met en garde contre la présence continue en Chine de services bancaires parallèles non réglementés, ainsi que les efforts du régime chinois visant à soutenir les entreprises « zombies » en faillite, contribuant ainsi à la crise du crédit.

Cheng Xiaonong, un économiste chinois basé aux États-Unis et qui vient de publier un nouveau livre sur l’économie chinoise, a déclaré dans un entretien avec Voice of America que le régime chinois a payé un lourd tribut pour maintenir un énorme appareil qu’il avait créé afin de surveiller et contrôler toute la société chinoise. Le simple fait de payer les employés des forces l’armée et de la sécurité publique coûte cher. D’après les estimations de Cheng Xiaonong, sur les 31 provinces et municipalités directement gouvernées en Chine, 25 sont endettées et survivent grâce aux fonds versés par les autorités centrales. Seules Shanghai, Pékin et les provinces du Guangdong, du Zhejiang, du Jiangsu et du Fujian affichent des résultats positifs, avec un excédent total de 3 000 milliards de yuans (390 milliards d’euros).

L’économiste Cheng Xiaonong. (Epoch Times)

Cheng Xiaonong a également souligné que lors des deux dernières décennies, la croissance rapide de l’économie chinoise avait été soutenue par des événements particuliers, comme l’investissement massif étranger suite à l’adhésion de la Chine à l’OMC (Organisation mondiale du commerce) et le boom immobilier chinois. En l’absence de futures sources de croissance exceptionnelle, Cheng Xiaonong prédit que la prospérité économique de la Chine serait de courte durée et que le pays entrerait dans une « phase normale ».

Annie Wu

Version anglaise

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.

EN CE MOMENT