RDC: sur les traces d’un des plus anciens foyers de peste au monde

Par Epoch Times avec AFP
6 mars 2021 14:30 Mis à jour: 6 mars 2021 14:49

Déjà confrontée à des épidémies multiples, la République démocratique du Congo abrite un des plus anciens foyers de peste au monde, dont l’activité semble s’accroître depuis fin 2020, dans une zone reculée, aux confins de l’Ouganda et du Soudan du Sud.

C’est en 1926 que le bacille a été identifié dans l’actuelle province de l’Ituri (Nord-Est). « Le foyer congolais est le plus ancien au monde », affirme la division provinciale de la santé

« La peste n’a jamais cessé de circuler depuis sa découverte. Elle va et vient. Mais il semble qu’elle soit de retour après 40 ans. Les habitants n’étaient pas préparés », analyse le docteur Anne Laudisoit, éco-épidémiologiste membre d’une équipe pluridisciplinaire dépêchée sur les lieux.

335 cas suspects enregistrés

Depuis le 15 novembre, 335 cas suspects ont été enregistrés, dont sept décès, selon les registres épidémiologiques consultés sur place.

La transmission à l’homme se fait via les puces infectées présentes sur les rongeurs, et les rats noirs en particulier.

Prélèvement d’échantillons sur un rat mort afin de confirmer la présence de peste bubonique en Ituri, le 28 février 2021. Photo par Caroline Thirion / AFP via Getty Images.

Les rats contaminent les foyers en pénétrant dans les maisons, attirés par la nourriture et les stocks de vivres.

La transmission par les puces et les rats

« La population est ignorante du danger que représentent les puces et les rats dans la transmission et le maintien de la peste », déplore le médecin congolais Michel Mandro, de la Division provinciale de la Santé (DSP).

Des pièges à puces ont été placés au sein des foyers, afin de pouvoir mener des analyses et confirmer la présence de la peste. Des prélèvements sont aussi effectués sur les cadavres de rats, autre indicateur potentiel de la maladie.

Des échantillons sont également prélevés sur des personnes présentant des symptômes de la peste bubonique (ganglions, fièvre…).

« Le laboratoire régional spécialisé pour les analyses de la souche, autrefois installé dans la province, n’est plus fonctionnel depuis plus de 30 ans. Ce qui oblige les acteurs sur le terrain à envoyer les échantillons à l’Institut national de recherche biomédicale à Kinshasa, à plus de 2.000 km », déplore le Dr Mandro.

Gérer plusieurs épidémies à la fois

Ces échantillons suspects de peste restent de ce fait non confirmés, signe que la recherche sur la maladie reste négligée en RDC, déplore une source scientifique.

Il est vrai que la peste est loin d’être la seule priorité sanitaire de la RDC, qui doit gérer plusieurs épidémies à la fois.

-Des pièges à puces ont été posés afin de réaliser des analyses et de confirmer la présence de la peste bubonique en Ituri, République démocratique du Congo le 25 février 2021. Photo par Caroline Thirion / AFP via Getty Images.

Le plus grand pays d’Afrique subsaharienne a relativement été épargné par l’épidémie de Covid-19 (26.340 cas depuis mars pour 2,3 millions d’habitants, dont plus de 19.000 dans la capitale Kinshasa).

Une nouvelle épidémie d’Ebola a été enregistrée en février dans la province du Nord-Kivu, voisine de l’Ituri. Quelques cas ont été répertoriés. Dans cette province, Ebola a tué plus de 2.000 personnes lors de la grande épidémie d’août 2018 à juin 2020.

Le pays a également été touchée par une épidémie de rougeole en 2020.

 

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