Le régime chinois renforce la censure en ligne et s’attaque aux influenceurs

18 mars 2023 21:50 Mis à jour: 19 mars 2023 12:17

L’administration du cyberespace (CAC) du régime communiste chinois a entamé une « purge » de deux mois. Elle vise le contrôle strict de la diffusion des informations sur l’internet chinois et un renforcement de la censure du journalisme citoyen en ligne. Cela a suscité un tollé parmi les internautes.

Le 15 mars, un influenceur populaire des médias sociaux chinois a été victime des nouvelles règles de censure renforcées.

Dans son « Avis sur la mise en œuvre de l’action spéciale de ‘purge et de rectification du chaos lié au journalisme citoyen’ », l’administration chinoise du cyberespace a annoncé le 12 mars qu’elle allait renforcer le contrôle et la gestion de toute la chaîne de l’information en ligne.

L’avis indique que l’administration du cyberespace consacrera des fonds au renforcement de la surveillance en ligne du journalisme dit citoyen. Elle se concentrera également sur le contrôle des « réseaux sociaux, des vidéos courtes, de la diffusion sur le web et d’autres types de plateformes en ligne », et « punira sévèrement les contrevenants ».

Le régime chinois intensifiera son « assistance » à la police et renforcera la censure en ligne dans les domaines de la création, de l’exploitation et de la fermeture des comptes des journalistes citoyens.

L’avis a suscité des discussions animées parmi les internautes. L’utilisateur de Twitter @wu_inoue a écrit : « Le Parti communiste chinois a commencé à sévir contre les influenceurs des médias sociaux ! »

Un autre, « Gudong Baby », a écrit : « Où sont les médias qui permettent aux gens ordinaires de s’exprimer ? »

Un influenceur banni de toutes les plateformes chinoises

Le 15 mars, les comptes de l’influenceur chinois Zhou Libo ont été suspendus sur toutes les grandes plateformes chinoises, y compris son compte Sina Weibo, qui est suivi par 34,65 millions d’abonnés, et son compte Toutiao, qui a 2,93 millions d’abonnés.

Les médias chinois ont rapporté que la raison de son bannissement était un message anti-russe publié le 12 mars :

« ‘Poutine le Grand’, ‘Nation guerrière’. Pourquoi y a-t-il toujours des Chinois qui utilisent ces mots grandioses pour décrire la Russie ? Est-ce parce que la Russie (c’est-à-dire l’Union soviétique) nous a malmenés ? Est-ce parce qu’elle a occupé 5 millions de kilomètres carrés de territoire chinois et qu’elle ne les a pas rendus ? Ils se sont affaiblis ! Les vénérez-vous encore ? Il n’y a pas de mal à être amical avec eux, mais il faut arrêter de leur faire des courbettes. »

Le message comprenait également une carte de la République de Chine datant d’avant 1949, qui est considérablement plus grande que la République populaire de Chine communiste d’aujourd’hui. Zhou Libo a écrit à côté de la carte : « N’oubliez pas cette carte ! Le territoire de la Chine finira par revenir à son état d’origine ! C’est la grande renaissance de la nation chinoise ! »

Une image en ligne montre les différences territoriales entre la République de Chine d’avant 1949, qui englobait la totalité de la zone colorée en rouge, et la République populaire de Chine. (Capture d’écran en ligne via Epoch Times)

Malgré le ton patriotique du message de Zhou Libo, il a été censuré parce qu’il n’était pas conforme à la rhétorique du régime communiste chinois, explique Qin Peng, commentateur des affaires chinoises basé aux États-Unis, à NTD.

« Dans la propagande à long terme du Parti communiste chinois, il n’y a jamais eu de distinction entre le Parti et le pays », selon Qin Peng. « L’amour du Parti et du pays doit être inconditionnel. Vous ne pouvez aimer que le parti unique [le PCC] et haïr les personnes ou les pays que le Parti veut que vous haïssiez. »

Selon Qin Peng, le fait que Zhou Libo ait été réduit au silence sur toutes les plateformes de médias sociaux chinoises est très révélateur. Cette décision d’interdiction ne peut être prise que par un haut responsable de l’Administration chinoise du cyberespace, et non par l’administrateur interne d’un seul site web.

Bien que le régime ait réussi à faire de l’internet chinois le plus grand intranet du monde grâce à la censure et au contrôle, il est impossible de faire taire complètement les gens ordinaires, assure le 15 mars Wang He, commentateur de l’actualité basé aux États-Unis et collaborateur d’Epoch Times.

« Aujourd’hui, les citoyens sont en colère, y compris les personnes au sein des organes du Parti, et toutes sortes d’informations internes sont révélées au grand public les unes après les autres », affirme Wang He. Ces informations concernent principalement « les politiques, la situation économique, les catastrophes majeures, les événements sociaux importants, etc. »

« Elles sont devenues des sujets brûlants avec des centaines de millions, voire des milliards de vues sur le web, ce qui a créé une forte pression de l’opinion publique sur le régime. »

« Cette fois, le PCC s’est concentré sur la répression des journalistes citoyens parce qu’il a pris peur, et il a instinctivement intensifié sa répression », ajoute Wang He. « Toutes ses réflexions et ses politiques sont agressives et rigides. Quel sera le résultat final ? »

« Comme tous les tyrans de l’histoire, ils seront renversés par le peuple. »

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