La relation soignant-soigné

9 mai 2017 00:25 Mis à jour: 29 juillet 2017 22:01

La relation d’aide est un moyen d’accompagner le patient dans son évolution et ses conséquences sur la vie personnelle, familiale, sociale et éventuellement professionnelle. Elle est fondée sur une relation de confiance entre le soignant et le soigné. Pour cela, elle respecte certaines règles comme la considération positive, l’authenticité, l’empathie, l’absence de jugement. Elle vise aussi un changement chez le patient. Changement dans sa gestion de la maladie, de sa santé, de sa vie plus généralement.

Elle dépend des questions que se pose le patient. Le soignant cherchera avant tout à accompagner et soutenir le patient dans son questionnement plutôt que de lui répondre systématiquement. Une relation efficace peut aboutir à un changement ou être une porte ouverte vers un changement, en quelque sorte une première étape positive. Les effets de la relation d’aide sont, en premier lieu, l’obtention d’un soulagement émotionnel par la parole et l’expérience de l’écoute que fait le patient.

Dans un second temps, le patient peut découvrir quelque chose de lui, de son histoire. Il peut comprendre ce qui lui arrive. Parfois, la relation d’aide permet d’accéder à une réorientation de la vie. Le soignant ne se fixera pas de tels objectifs, il accompagnera le patient et évoluera à son rythme. Il facilite l’évolution, sachant également que l’on part du principe que tout individu est unique (histoire, personnalité, influences,…) et qu’il évolue.

Dans cette relation, l’adéquation est une chose fondamentale. S’il n’y a pas une symbiose complète entre le soignant, le soigné et les thérapies utilisées, il y a peu de chances que le travail d’accompagnement vers l’auto-guérison fonctionne. La confiance du soigné envers le thérapeute et envers la (les) technique(s) utilisées sont tout aussi primordiales que la confiance du soignant envers ses techniques et le pouvoir d’auto-guérison du soigné. Accompagner consiste surtout à rester humble. C’est bien sûr le rôle du thérapeute que de guider la personne en difficulté, mais il ne consiste en aucun cas à l’orienter vers un but prédéterminé.

Non, il faut accompagner la personne vers là où elle souhaite aller (ce qui n’empêche pas les suggestions ou les conseils), aller à son rythme, faciliter son évolution tout en comprenant que cette personne à accompagner est différente du thérapeute qui n’a en ce sens rien à imposer. L’écoute du soignant est très importante.

Elle inclut trois attitudes de base :

L’acceptation positive

Le soignant accepte le patient tel qu’il est, sans jugement. Ce que le soignant accepte et distingue, c’est la personne et non pas ses comportements, ses symptômes ou sa situation plus ou moins douloureuse.

L’authenticité

La relation doit être honnête, franche, sans mensonges ni artifice : tenter d’être soi-même.

L’empathie

L’empathie est le résultat d’une relation suffisamment proche entre deux personnes pour qu’elles ressentent, de l’intérieur, le vécu de l’autre. En résumé, la relation d’aide insiste sur la particularité individuelle. Les postulats de départ sont que chaque personne est unique et possède son propre potentiel de changement. Les principes de base sont l’acceptation, l’authenticité, l’empathie. C’est surtout une amélioration de la qualité de l’interaction soignante- soignés. Pour ce faire, le soignant se devra de ressentir et refléter les sentiments, gérer son propre ressenti, être présent à lui-même, établir une relation d’évolution et vivre l’expérience de l’écouté (être presque l’autre sans être l’autre et sans cesser d’être soi-même).

La consultation devra avant tout respecter les 3 « R » : respect envers soi-même, respect de l’autre, responsabilité de ses actions. La relation soignant-soigné est une rencontre fort complexe. Les premières minutes sont très importantes. Le thérapeute se doit de poser des questions ouvertes n’influençant pas le patient. Les expressions corporelles du patient sont importantes également. Le thérapeute doit les interpréter. Le soignant peut parfois se sentir dérouté. Il doit alors faire preuve d’humilité tout en restant proche du soigné.

Être en relation nécessite de l’énergie. Dès que les sujets de conversation entre individus sortent du superficiel, l’intensité des échanges est augmentée, l’énergie de chacun est mobilisée, la relation gagne en authenticité. À ce moment-là, s’effectue ce que nous pouvons nommer une véritable rencontre. Moment rare, qui donne à la communication sa dimension la plus complète. Certaines relations avec les patients atteignent cette qualité d’échange et redonnent au travail l’aspect humain que la technique a parfois tendance à évacuer.

Parfois, l’écoutant peut n’entendre que ce qu’il veut entendre. L’écoute est alors parasitée. Dans cette relation où une personne émettrice fait l’effort pour exprimer sa pensée à une autre personne qui l’écoute, nous saisissons mieux la fragilité du message ainsi que la difficulté à se faire comprendre comme à être compris.

Ainsi, lorsque la demande est interprétée comme un ordre par le patient, celui-ci peut devenir: agressif et opposant, craintif et soumis, acceptant et collaborant. Des attitudes contradictoires peuvent apparaître. C’est le cas de l’exemple suivant où une aide-soignante cherche à rassurer un malade sur son état de santé avec des mots appropriés mais son attitude corporelle, le ton de sa voix, ses regards fuyants trahissent son inquiétude. Le patient perçoit ces deux messages contradictoires, mais auquel va-t-il répondre ?

Généralement il donne la priorité à l’attitude qui est « plus parlante » que les mots prononcés. Cet exemple peut être inversé. C’est-à-dire un malade nous assure que tout va bien, mais son comportement et ses mimiques nous montrent le contraire. Dans ce cas, le soignant s’intéressera au comportement afin d’y déceler les besoins non satisfaits ou les souffrances dissimulées du malade.

En conclusion, nous pouvons dire que l’on parle avec tout son corps car la relation est un phénomène d’ensemble. Il faut toujours faire attention aux dérives directives du thérapeute et à l’interprétation. Un thérapeute se doit d’optimiser son art. Il est donc toujours nécessaire de savoir définir ses limites à chaque instant. En ce sens, il faut savoir être flexible et se remettre en cause. Il est également nécessaire d’avoir assez d’informations sur d’autres thérapies et d’autres thérapeutes afin de pouvoir orienter plus correctement le soigné.

Un travail à plusieurs thérapeutes est parfois important et conseillé. Dans le même ordre d’idée, il est fondamental en tant que thérapeute de se tenir informé de ce qui se passe dans le domaine de la santé et, aussi, de toujours étudier. Optimiser veut aussi dire augmenter la qualité des formations.

Lorsqu’une personne souhaite faire une école de thérapie (quelle qu’elle soit), il paraît plus important que l’organisme formateur puisse juger de la potentialité de la personne à être dans l’écoute plutôt que de la sélectionner sur des diplômes.

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