Retraites: après le 49.3, des mobilisations prévues ce week-end à l’appel des syndicats

Le gouvernement va faire face à des motions de censure au parlement et à une intensification des manifestations après avoir imposé une réforme controversée des retraites sans vote de la chambre basse.
Photo: PHILIPPE LOPEZ/AFP via Getty Images
Les syndicats prévoient des « rassemblements locaux de proximité » ce week-end pour poursuivre la contestation contre l’impopulaire réforme des retraites, qui a déclenché, depuis l’utilisation du 49.3, deux motions de censure pour tenter de renverser le gouvernement et des mobilisations un peu partout en France.
Les syndicats de la SNCF appellent eux à « maintenir la grève » reconductible démarrée le 7 et « à agir massivement » jeudi prochain. Le 49.3 a été ressenti « comme une insulte. On n’a pas été écoutés depuis des semaines, ça a généré pas mal de colère », a déclaré à l’AFP Philippe Melaine, professeur de SVT dans un lycée public à Rennes, où plus de 2000 personnes ont défilé vendredi, dont plusieurs centaines de lycéens.
La CGT a également annoncé la mise en arrêt de la raffinerie TotalEnergie de Normandie dès ce week-end.
La colère monte un peu partout
Vendredi soir, plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées en soirée place de la Concorde, à Paris, à quelques centaines de mètres de l’Assemblée. Un brasier a flambé, allumé par des manifestants, et l’ambiance s’est tendue à la tombée de la nuit, selon des journalistes de l’AFP.

La place de la Concorde à Paris le 17 mars 2023. (Photo GEOFFROY VAN DER HASSELT/AFP via Getty Images)
À Bordeaux, sur les rails ou sur les quais de la gare, agitant leurs drapeaux aux couleurs des principaux syndicats, 200 personnes ont crié : « La colère monte. » À Strasbourg, c’est sur la place Kléber que se sont retrouvés 1600 protestataires. « Nous aussi, on va passer en force », ont scandé les manifestants. La préfecture a fait état de « dégradations » dans le centre-ville, mais d’aucune interpellation.
À Lyon, des manifestants ont fait irruption dans une mairie d’arrondissement et ont allumé un feu, mais la police l’a rapidement éteint et a interpellé 36 personnes, selon la préfecture. Un millier de personnes ont défilé dans le centre de Lille et un cortège de quelques centaines de manifestants s’est dispersé sans heurt à Bordeaux.
Des motions de censure déposées
Dans ce climat de crise, le petit groupe Libertés, Indépendants Outre-mer et Territoires (Liot) a déposé une motion de censure « transpartisane » cosignée par des élus de la Nupes. Cette dernière a davantage de chances d’être votée par des députés de droite défavorables à la réforme des retraites. Mais la barre de la majorité absolue pour faire chuter le gouvernement paraît difficile à atteindre. Ce groupe Liot, qui compte 20 députés de diverses tendances politiques, se retrouve ainsi en position de pivot.
Le Rassemblement national a déposé sa propre motion de censure. « Et nous voterons toutes les motions de censure présentées », a précisé la députée RN Laure Lavalette.
Dépêchés dans les matinales télés et radios vendredi, les poids lourds du gouvernement ont tenté d’éteindre l’incendie. « Nous avons vocation à continuer de gouverner », a affirmé le porte-parole Olivier Véran. Le ministre du Travail Olivier Dussopt a refusé de présenter le recours au 49.3 comme « un échec ». Mais pour le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger, si le président Emmanuel Macron veut « éteindre le feu » de la colère sociale, il faut qu’il « retire la réforme » ou « ne la promulgue pas ».

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