Voeux aux Français: Emmanuel Macron devrait rester ferme sur sa réforme malgré un conflit qui se prolonge

Par afp
31 décembre 2019 07:29 Mis à jour: 31 décembre 2019 17:30

Emmanuel Macron devrait défendre ce soir lors de ses vœux son projet de système de retraite universel, alors que la grève entre dans son 27e jour et que les questions se multiplient sur une réforme contestée et toujours mal comprise.

A la veille du Nouvel An, le conflit semble toujours sans issue, alors que la concertation entre Édouard Philippe et les syndicats ne reprendra que le 7 janvier.

L’allocution du chef de l’État suscite de fortes attentes des syndicats comme de l’opposition qui espèrent clarifications ou concessions alors que le mouvement reste soutenu par une majorité de Français (51%).

Mais ils pourraient d’être déçus: Emmanuel Macron, en retrait depuis des semaines, paraît décidé à laisser Édouard Philippe en première ligne, tout en tenant bon sur les principes du projet le plus ambitieux de son quinquennat.

Lors de sa courte allocution enregistrée, il devrait réaffirmer son « ambition forte » pour une réforme des retraites qui « corrige de nombreuses inégalités », a affirmé l’Elysée lundi à l’AFP.

Il devrait aussi se « redire ouvert au dialogue » mais « sans entrer dans le détail ». Pas question apparemment de modifier ou moduler l’âge-pivot, ce qui aurait pu rallier au moins la CFDT.

Plus globalement, il devrait rappeler sa volonté de poursuivre les réformes en « invitant les Français à résister à la tentation de l’immobilisme », tout en appelant à « l’apaisement, pas l’affrontement ».

« Nous ne cherchons pas le conflit pour le conflit, nous cherchons à mener une réforme qui est nécessaire », a abondé mardi sur France Inter la secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Economie, Agnès Pannier-Runacher.

Reste que durant le week-end, le gouvernement et la CGT ont continué leurs joutes verbales: le secrétaire d’État aux Transports Jean-Baptiste Djebbari a accusé le syndicat de pratiquer un syndicalisme « de blocage », voire « d’intimidation » envers les non-grévistes, le numéro un de la CGT Philippe Martinez accusant lui le gouvernement d’organiser « le bordel » et de jouer « le pourrissement » du conflit.

Autre source d’interrogations: les concessions accordées par le gouvernement ces derniers jours à une dizaine de catégories, allant des policiers aux pilotes de ligne en passant par les marins et les danseurs de l’opéra qui conserveront pour longtemps des régimes spéciaux. De quoi faire dire à la droite que la réforme, vidée de son contenu, redevient catégorielle.

Le gouvernement, qui veut négocier sur la pénibilité, admet lui-même désormais la nécessité de prendre en compte les cas individuels.

Quoi que dise le chef de l’État, la grève dans les transports pourrait se poursuivre jusqu’à la reprise des négociations. En ce cas, elle atteindra le 2 janvier, avec 29 jours, le record de la plus longue grève connue en France depuis 30 ans.

L’an dernier, Emmanuel Macron avait déjà dû faire face à la colère sociale avec les « gilets jaunes ». Il avait alors lâché 10 milliards d’euros d’aides et renoncé à la taxe contestée sur le carburant.

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