Scandale du lait contaminé chez Lactalis: le témoignage d’une maman dont le fils fait régulièrement «des fièvres à plus de 42 °C»

Par Emmanuelle Bourdy
15 février 2023 10:48 Mis à jour: 15 février 2023 10:48

Les séquelles du petit Noan, contaminé aux salmonelles avec le lait Lactalis il y a cinq ans, sont encore aujourd’hui bien présentes. L’enfant ne passe, en général, pas plus de trois semaines sans faire de grosses fièvres avoisinant les 42°C. Sa maman, comme les parents d’autres victimes, attendent que justice soit faite.   

Au total, 38 enfants ont officiellement été intoxiqués avec le lait contaminé aux salmonelles de chez Lactalis, en 2017. Et cette contamination continue d’empoisonner la vie du fils de Ségolène Noviant. La jeune femme n’attend pas grand-chose de l’audience, qui doit se dérouler le 16 février prochain.

« On a hâte qu’un procès arrive, mais j’attends de voir pour éviter d’être déçue »

Ainsi que le rapporte Actu.fr, le groupe Lactalis et la Société laitière de Craon (Mayenne) sont convoqués devant un juge d’instruction en vue d’une éventuelle mise en examen pour « inexécution des mesures de retrait et de rappels », « tromperie aggravée » et « blessures involontaires ». « Ça fait longtemps que l’on attend, il n’y a toujours pas de date de procès, et pourtant on a hâte qu’un procès arrive, mais j’attends de voir pour éviter d’être déçue », explique la maman de Noan.

Son fils fait de grosses et régulières poussées de fièvre, pouvant aller jusqu’à 42,7 °C, et ce du jour au lendemain. Ces fièvres durent en général 4 à 5 jours, puis durant environ 15 jours à 3 semaines il n’a rien, puis ça reprend. Alors le petit est continuellement sous Doliprane ou Advil. « Là, on a dû faire contrôler les reins, le foie… parce que la prise continue de Doliprane, ce n’est pas bon non plus », s’inquiète la mère de famille.

Elle regrette d’avoir été aussi naïve, pensant « que tout ce qui était alimentation, soins pour bébés, etc., c’était hyper contrôlé, hyper surveillé ». C’est lorsqu’elle a arrêté l’allaitement, et après avoir bu seulement quatre biberons, que Noan a eu une très forte fièvre. Étant tombé « gravement malade », il a depuis lors de lourds problèmes de santé. Pour autant, « aucun lien n’a été officiellement fait » entre cette contamination et son état de santé actuel, explique sa maman, qui a découvert à ce moment-là le scandale Lactalis.

Le PDG de Lactalis « n’a jamais accepté de nous recevoir»

Par le biais de Quentin Guillemain, le papa d’un autre enfant contaminé, une association a été créée. Elle a permis de recenser au moins 800 victimes, alors que seulement 38 nourrissons ont été officiellement reconnus comme ayant été contaminés par ce lait. Et si aujourd’hui Ségolène se bat, c’est non seulement pour que son fils soit reconnu comme « victime », au travers d’un procès, mais également pour que cette tragédie ne se reproduise pas.

De son côté, le PDG de Lactalis avait fait des excuses par voie de presse, mais la maman de Noan précise que ce dernier n’a « jamais eu un seul mot d’excuse, en personne ». « Il n’a jamais accepté de nous recevoir, on a été très choqués de ça », pointe-t-elle.

Nos confrères ont contacté Lactalis, qui les a invités à s’adresser au ministère de l’Agriculture pour toute question se référant à la sécurité alimentaire. Le groupe précise avoir « pleinement conscience des épreuves vécues par les familles dont les enfants ont été malades et souhaite que les raisons de cette intoxication soient pleinement éclairées ». Il assure en outre « coopérer en toute transparence avec les autorités judiciaires ».

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