Que se passe-t-il après qu’un pays se soit libéré du communisme ?

L’économie croît avec la liberté

11 décembre 2017 23:41 Mis à jour: 12 décembre 2017 10:23

Au cours de cette année, marquée par le 100e anniversaire de la prise du pouvoir communiste en Russie, on a souvent parlé des innombrables victimes de cette idéologie. Un bon nombre d’anciens pays communistes ont célébré leur libération de ce système d’asservissement et, presque trois décennies après la chute du rideau de fer, ceux parmi eux qui ont introduit le plus de liberté dans leur organisation politique s’en tirent le mieux.

James Gwartney et Hugo Montesinos, de l’Université d’État de Floride, ont analysé les performances économiques enregistrées entre 1995 et 2015 par les anciens États du bloc soviétique, appelés également « anciens pays à planification centrale » (APPC).

Selon l’analyse de ces experts, plus les pays s’éloignent de la planification centrale, plus ils progressent économiquement, surtout s’ils obtiennent de bons scores selon l’Indice de la liberté économique dans le monde — Economic Freedom of the World index (EFW) — publié par le Fraser Institute, un groupe d’experts canadien. Cet indice évalue la liberté économique dans cinq principaux domaines : la politique fiscale, le commerce, la politique monétaire, la réglementation et le cadre légal. MM. Gwartney et Montesinos écrivent dans leur étude :

« Entre 1995 et 2015, le bilan de la performance économique des pays du groupe APPC a été impressionnant. Cela a été particulièrement vrai pour les sept APPC qui ont montré le plus de progrès vers la libéralisation économique. Dans ces sept pays, la croissance annuelle moyenne du PIB réel par habitant a dépassé 5 % entre 1995 et 2015. Au cours des deux décennies, le PIB réel par habitant a plus que doublé dans six de ces sept pays… En 2015, les sept pays — la Géorgie, l’Estonie, la Lituanie, la Lettonie, la Roumanie, l’Arménie et l’Albanie — avaient globalement dépassé la note de 7.5 de l’Indice de la liberté économique dans le monde. »

Cette note est presque aussi haute que celle des États-Unis — 7,94. Elle n’est pas loin de la note de Hong Kong, classé au plus haut niveau du tableau EFW avec une note de 8,97.

Comme les pays du groupe APPC avaient commencé à croître à partir d’une base économique relativement basse, ils ont progressé trois fois plus vite que les pays développés européens à revenu élevé. Ce phénomène est appelé la convergence.

Toutefois, une convergence rapide n’est possible que si elle est accompagnée de politiques gouvernementales appropriées — le taux de croissance a été inférieur dans les APPC à politique moins libérale.

Ainsi, au cours de la période de vingt ans, le PIB par habitant a annuellement augmenté de 4,54 % dans les pays qui favorisaient le plus le libre échange et le libre accès aux marchés. Il n’a progressé que de 3,3 % dans les pays qui accordaient le moins de liberté dans leur politique économique. En conséquence, écrivent MM. Gwartney et Montesinos, les revenus dans les pays relativement plus libres ont convergé plus rapidement avec les pays développés européens à revenu élevé.

« Le rapport entre le PIB moyen par habitant dans le groupe des APPC les plus économiquement libres et celui dans les pays à revenu élevé a plus que doublé, passant de 19,9 % en 1995 à 40,6 % en 2015 », précisent-ils.

La Géorgie et les pays baltes ont particulièrement bien réussi, en augmentant le revenu moyen relativement aux grandes économies occidentales — de 6,7 % à 20,3 % du revenu moyen des grandes économies dans le cas de la Géorgie et de 33% à 61,6% dans le cas de l’Estonie. La Pologne et la Slovaquie, qui ont des notes EFW légèrement inférieures, ont également convergé à un rythme rapide grâce à la mise en œuvre de certaines bonnes politiques économiques.

Si l’on regarde le groupe des APPC se trouvant au niveau le plus bas selon les notes EFW, on peut constater, en particulier, la mauvaise performance économique de l’Ukraine. Cependant, une telle performance était prévisible étant donnée l’absence presque totale de liberté économique dans ce pays.

La conclusion de l’analyse met en évidence le fait que les pays se développent plus rapidement et génèrent plus de prospérité s’ils suivent le modèle du libre marché et de l’intervention gouvernementale limitée dans les cinq principaux domaines liés au développement économique.

Les possibilités d’amélioration

C’est dans le dernier de ces domaines – le cadre légal (qui comprend les facteurs comme les droits de propriété, l’État de droit et le niveau de corruption gouvernementale) – que tous les les pays du groupe APPC ont encore un retard important à rattraper, soulignent James Gwartney et Hugo Montesinos.

« Les pays du groupe APPC… ont une lacune majeure : leurs systèmes juridiques sont faibles et peu de progrès ont été réalisés dans ce domaine. Cela n’est pas surprenant en tenant compte de leur base historique. Sous le socialisme, les systèmes judiciaires étaient conçus pour servir les intérêts du gouvernement. Les juges, les avocats et les autres responsables du système judiciaire ont été formés et récompensés pour servir les intérêts du gouvernement. La protection des droits des individus, des entreprises et des organisations privées n’avait pas d’importance en période socialiste », expliquent-t-ils.

Malheureusement, même si le diagnostic est fait, le remède n’est pas simple à administrer, car il n’est pas facile de changer la culture socialiste de toute la classe politique d’une nation.

Par Daniel J. Mitchell

Daniel J. Mitchell est un économiste basé à Washington qui se spécialise dans la politique fiscale. Cet article est paru pour la première fois dans International Liberty.

Les avis exprimés dans cet article sont ceux de son auteur et ne reflètent pas nécessairement l’avis d’Epoch Times.

Version anglaise : What Happens After a Nation Escapes Communism?

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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