Se souvenir de la gratitude

Par Mike Morrell
17 août 2023 16:00 Mis à jour: 17 août 2023 17:39

Il m’est impossible d’écrire au sujet de la gratitude sans éprouver une profonde reconnaissance envers mes lecteurs. Sachant que le temps est votre bien le plus précieux, j’apprécie votre attention tandis que nous analysons la question de la « gratitude ». Qu’est-ce que c’est et pourquoi est-ce important ?

Le mois dernier, nous avons abordé le vaste concept de la vertu comme modèle d’action, une discipline de vie à cultiver. L’une des vertus qui fait cruellement défaut dans notre société actuelle est la gratitude. Je pense à mon père, un vétéran de la Seconde Guerre mondiale. Comme d’autres membres de la Grande Génération, il n’a jamais utilisé de termes tels que « stressé » ou « déprimé ». Ce sont de nouvelles expressions. Sans minimiser les émotions valables ou les troubles mentaux graves, je pense que nous sommes tous d’accord pour dire qu’il y a trop de pleurnicheurs et de gens qui se plaignent aujourd’hui.

Regardez autour de vous : le marketing et les médias sociaux nous entraînent à nous concentrer sur ce qui nous manque, ici et maintenant, aussi insignifiant que cela puisse être. Les pensées d’apitoiement sur soi peuvent rapidement devenir des habitudes. Le résultat final est la vilaine souillure d’un esprit mécontent.

Notre esprit est comme un ordinateur : les données entrent et sortent. Si vous pensez négativement, vous deviendrez négatif. Si vous pensez positivement, vous verrez la vie de manière positive. Comme le rappelle Stephen R. Covey à ses lecteurs : « Semez une pensée, vous récolterez un acte ; semez un acte, vous récolterez une habitude ; semez une habitude, vous récolterez un caractère ; semez un caractère, vous récolterez un destin. » Cette citation anonyme a connu une immense popularité à la fin du 19e siècle. L’éducatrice britannique Charlotte Mason l’a attribuée au romancier William Makepeace Thackeray ; les Américains l’attribuent souvent à l’ecclésiastique George Dana Boardman ou à l’essayiste Ralph Waldo Emerson. Depuis plus d’un siècle, ce proverbe moderne établit un lien entre nos pensées et notre destin, mais on ne sait toujours pas qui a prononcé ces paroles à l’origine. Ce qui est clair, c’est que la vraie sagesse est intemporelle : populaire à l’époque, pertinente aujourd’hui et toujours d’actualité.

(Illustration – Shutterstock | Kosim Shukurov)

L’humanité a toujours besoin d’une remise à zéro lorsqu’il s’agit de se concentrer. L’Ancien Testament, en particulier les Psaumes de David, nous rappelle sans cesse de « rendre grâce à l’Éternel ». Pourquoi les auteurs anciens et les traditions religieuses qui ont suivi insistent-ils autant sur ce concept de gratitude ? Tout simplement parce que la vie elle-même est un don. Nous ne devrions jamais l’oublier. Pour reprendre les mots de saint Paul, nous devons « rendre grâce en toutes circonstances ».

Mais comment garder une bonne attitude dans les moments difficiles ? Comment « compter nos bénédictions » lorsque notre développement exige de la douleur, ou lorsque le plan de Dieu permet la tristesse ? Dans ce monde, il y a des accidents, des blessures, la perte de membres de la famille et parfois pire. Je peux honnêtement dire que, par la foi, j’ai appris à être reconnaissant. Même lorsque je n’ai pas envie d’exprimer ma gratitude, je peux changer d’état d’esprit en me rappelant Sa fidélité.

Cela nous rappelle la grande leçon du Livre de l’Exode dans l’Ancien Testament. Alors que son peuple souffre en esclavage, Moïse entend l’appel de Dieu à affronter le cruel pharaon égyptien. Il lui dit : « L’Éternel, le Dieu des Hébreux, m’a envoyé pour te dire : ‘Laisse partir mon peuple, afin qu’il puisse me vénérer dans le désert. Mais, jusqu’à présent, tu n’as pas écouté. (…) À ceci vous saurez que je suis le Seigneur : avec le bâton que j’ai en main, je frapperai l’eau du Nil, et elle se changera en sang.’ » (Exode 7:16-17) C’est ainsi que commence l’histoire du pharaon au cœur dur et des dix plaies d’Égypte. Des grenouilles, des moustiques, des taons, la peste, des ulcères, la grêle, des nuées de sauterelles, les ténèbres durant trois jours et, finalement, la mort des premiers-nés poussent le pharaon à céder. Plus tard, il change d’avis, envoyant une armée pour piéger les réfugiés au bord de la mer Rouge, Dieu accomplit encore des miracles en faveur des Israélites. Ceux-ci traversent la mer, qui s’écarte miraculeusement pour leur livrer passage, et qui se referme derrière eux sur leurs poursuivants. Le peuple nouvellement libéré avance vers une terre promise par Dieu, une terre où coulent le lait et le miel.

Que vous acceptiez cette histoire comme un fait réel ou comme une fiction, la morale est claire. La nation hébraïque avait toutes les raisons de se souvenir et de regarder vers l’avenir, en rendant toujours grâce. Pourtant, leur histoire, et trop souvent la nôtre, est parsemée de plaintes et de mécontentements. À la vue des chars, dans le rude désert au-delà de la mer, ou face à une nourriture monotone, ils se plaignent de leurs chefs. Dans le chaos de leurs plaintes, ils oublient les promesses de Dieu. Ils sont prompts à trouver des excuses, à fabriquer des idoles ou simplement à abandonner. Pourtant, chaque fois, leur Dieu montre Sa puissance et Sa fidélité.

Des paroissiens se rassemblent pour prier pendant la liturgie du dimanche matin à l’église orthodoxe Holy Archangels à Phoenix, Arizona, le 6 mars. (Allan Stein/The Epoch Times)

Nous n’errons peut-être pas littéralement dans des déserts comme les Israélites, mais chacun d’entre nous a connu des épreuves. Nous nous préoccupons souvent de nos finances dans le feu de l’action. Je crois que seul un cœur reconnaissant, un cœur qui se souvient, peut apporter une véritable perspective. Je repense à ma jeunesse et à l’un des pires marchés immobiliers de ma carrière. Aujourd’hui, je vois clairement la providence de Dieu qui nous a portés par monts et par vaux, dans les bons et les mauvais moments.

Même lorsque rien ne va comme on veut, nous pouvons choisir de faire confiance et de nous souvenir. Comme l’enseigne le Nouveau Testament : « Nous sommes pressés de toutes parts, mais non écrasés ; déconcertés, mais non désespérés ; persécutés, mais non abandonnés ; abattus, mais non détruits. (…) C’est pourquoi nous ne perdons pas courage. » Dans le calme de notre esprit et de notre cœur, puissions-nous nous arrêter chaque jour pour être reconnaissants.

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