Septième lot de Twitter Files: comment le FBI a tenté de discréditer l’histoire du portable de Hunter Biden

Par Jack Phillips
20 décembre 2022 21:21 Mis à jour: 21 décembre 2022 09:28

Le septième volet des Twitter Files montre un « effort organisé » de la part des agents fédéraux pour cibler les médias sociaux et les sociétés d’information qui faisaient circuler ou mentionnaient l’article explosif du New York Post sur le portable de Hunter Biden en 2020.

« Nous présentons les preuves de l’effort organisé par les représentants de la communauté du renseignement (IC), visant les cadres supérieurs des médias audiovisuels et sociaux, pour discréditer les informations divulguées sur Hunter Biden avant et après leur publication », écrit Michael Shellenberger, le 19 décembre.

À l’approche de l’élection de 2020, le FBI augmente toujours la pression sur Twitter. Les responsables du FBI envoient constamment des messages pour obtenir des rapports de preuves présumées d’influence étrangère. Ces courriels réclament à plusieurs reprises « des informations que Twitter a déjà clairement indiqué ne pas vouloir partager en dehors des sentiers légaux normaux ». Le FBI demande des preuves d’ingérence étrangère, mais Twitter répond n’avoir rien trouvé de notable.

« Nous n’avons pas encore identifié d’activité dont nous vous ferions typiquement part (ou même que nous signalerions comme intéressante dans le contexte de l’influence étrangère) », peut‑on lire dans le courriel d’un employé de Twitter.

Un autre courriel, rédigé par Yoel Roth, responsable de la Confiance et sécurité, indique : « Nous avons constaté un effort soutenu (bien que non coordonné) de la part de l’IC [Intelligence Community] pour nous pousser à partager plus d’informations et à modifier nos politiques d’API. Ils sondent et poussent partout où ils le peuvent (y compris en chuchotant au personnel du Congrès). »

Yoel Roth essaye apparemment de résister aux tentatives du FBI d’obliger Twitter à partager des données « en dehors du processus normal de mandat », indique un message.

Plus de détails

L’histoire commence en décembre 2019 quand John Paul Mac Isaac, propriétaire d’un atelier de réparation d’ordinateur, contacte le FBI annonçant que Hunter Biden lui a laissé son ordinateur portable.

Le 9 décembre 2019, le FBI produit une assignation pour récupérer l’ordinateur.

En août 2020, Mac Isaac n’a reçu aucune réponse du FBI, quand bien même il a découvert l’activité criminelle de Hunter Biden et en a gardé les preuves. Il décide alors de contacter Rudy Giuliani. Celui-ci récupère les preuves et les transmet au New York Post.

Le 13 octobre 2020, un jour avant que le New York Post ne publie son article explosif sur cet ordinateur, l’avocat de Hunter Biden, George Mesires, envoie un courriel à Mac Isaac. Il lui explique que Hunter Biden et lui‑même ont appris du New York Post qu’un article sur l’ordinateur portable doit être publié le lendemain.

Environ deux heures après le courriel de George Mesires à John Mac Isaac, l’agent spécial du FBI Elvis Chan envoie 10 documents à Yoel Roth, par le biais d’un canal de communication à sens unique du FBI vers Twitter.

Le lendemain, quelques heures après la publication de l’article du New York Post, Twitter et Facebook prennent les mesures qui s’imposent pour en limiter la portée. Ils iront jusqu’à empêcher les utilisateurs de Twitter de le partager ou de l’envoyer dans des messages privés. Mark Zuckerberg a confirmé en août au podcasteur Joe Rogan que le FBI avait contacté Facebook et l’avait mis en garde contre un « flot de désinformation russe » avant l’élection.

Plus tard, Yoel Roth concède que l’histoire de Hunter Biden « n’est pas clairement en violation de notre politique de matériel piraté, ni en violation de quoi que ce soit d’autre », mais il a ajoute que « cela ressemble beaucoup à une opération de fuite quelque peu subtile ».

L’histoire de Hunter Biden survient quelques semaines après qu’Elvis Chan et Yoel Roth ont mis en place un réseau de messagerie en septembre 2020 permettant aux employés du FBI et de Twitter de communiquer entre eux. Ils ont également convenu de mettre en place une « poste de commandement virtuel » pour le FBI et d’autres agences de renseignement américaines.

Epoch Times a envoyé une demande de commentaires à Yoel Roth et au FBI concernant le dernier lot de Twitter Files. Ni l’un ni l’autre n’ont répondu à l’heure de la mise sous presse.

Les autres lots de Twitter Files

Le journaliste Matt Taibbi a publié le premier lot des Twitter Files. Celui‑ci porte sur les discussions en interne de l’entreprise pour bloquer l’article du New York Post sur Hunter Biden. Les captures d’écran des messages publiés montrent comment les responsables se démènent pour justifier que l’article viole les politiques de la plateforme. On convient finalement de considérer que les révélations de l’ordinateur ont probablement été piratées. Les responsables censurent donc l’article en considérant qu’il viole la « politique de matériel piraté » de la plateforme.

Au même moment, Elon Musk et Matt Taibbi révèlent que les Twitter Files ont été examiné à leur insu par l’avocat général de Twitter. Or celui‑ci s’avère être un ancien avocat du FBI. On ne sait comment James Baker a réussi à obtenir la charge d’inspecter les Twitter Files à l’insu d’Elon Musk avant que ceux‑ci soient remis aux journalistes. Elon Musk « écarte » plus tard, James Baker qui ne travaille plus pour la plateforme depuis.

Le deuxième lot de Twitter Files explique comment Twitter tenait officieusement des listes noires, une « liste noire des tendances » et une « liste noire des recherches ». La première empêchait les tweets de devenir des tendances, la deuxième les empêchait d’apparaitre dans les recherches. Parmi ces comptes condamnés au shadow banning (réduction de la portée des messages faite sans informer l’utilisateur) figurent ceux de Charlie Kirk, directeur de Turning Point USA, Jay Bhattacharya, professeur à l’université de Stanford, Libs de TikTok, le podcasteur Dan Bongino, et bien d’autres.

Les lots 3,4 et 5 étaient focalisés sur toutes les manœuvres de Twitter qui ont abouti à l’interdiction du compte de l’ancien président Donald Trump début janvier 2021. Dans ces lots, on voit qu’un nombre croissant d’employés de Twitter souhaitaient que le compte de Trump soit supprimé. La haute direction de Twitter a repoussé l’interdiction jusqu’à ce que Vijaya Gadde, alors responsable juridique de Twitter, et d’autres prennent le relais. Quelques heures plus tard, le compte de Trump a été interdit en raison de deux messages qu’il a publiés le 8 janvier 2021.

Les derniers lots, 6 et 7 reviennent sur l’implication du FBI dans la censure de Twitter.

Cette histoire est en cours de développement. De plus amples détails seront publiés dès qu’ils seront disponibles.

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