Plus de détails sur l’exclusion de Donald Trump grâce au cinquième lot de Twitter Files

Par Jack Phillips
13 décembre 2022 20:46 Mis à jour: 13 décembre 2022 21:53

Le dernier volet des Twitter Files, publié le 12 décembre, a révélé plus de détails en interne sur la raison pour laquelle la plateforme a suspendu le compte de Donald Trump en janvier 2021.

Dans un fil Twitter, la journaliste Bari Weiss, une ancienne rédactrice du New York Times qui a démissionné en 2020, a rappelé ce que Trump a écrit le 8 janvier 2021. Elle a noté que Trump avait « droit à encore une violation (avertissement) avant de risquer une suspension permanente ».

Dans le post du 8 janvier, Trump avait écrit : « Les 75.000.000 de grands patriotes américains qui ont voté pour moi, AMERICA FIRST, et MAKE AMERICA GREAT AGAIN, auront une voix énorme dans le futur. On ne leur manquera pas de respect et on ne les traitera pas injustement, de quelque manière que ce soit !!! »

Il avait ensuite écrit un deuxième tweet ce jour-là, qui serait le dernier avant que son compte ne soit interdit : « À tous ceux qui ont posé la question, je n’irai pas à la cérémonie d’investiture le 20 janvier. »

Donald trump à Mar-a-Lago le 15 novembre 2022 (Joe Raedle/Getty Images/TNS)

« Pendant des années, Twitter a résisté aux appels internes et externes visant à interdire Trump, car bloquer un leader mondial sur la plateforme ou supprimer ses tweets controversés c’était dérober des informations importantes à la vue du public qui devait pouvoir les consulter et débattre », écrit Bari Weiss. « Mais après le 6 janvier, comme @mtaibbi et @shellenbergermd l’ont documenté, la pression a augmenté, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de Twitter, pour l’exclure. »

Alors que certains employés de Twitter n’étaient pas d’accord avec les affirmations selon lesquelles Trump essayait d’inciter à la violence, d’autres (dont les noms ont été expurgés dans les captures d’écran) étaient furieux qu’il n’ait pas encore été exclus. Après l’intrusion au Capitole, le 6 janvier 2021, les employés étaient encore plus nombreux à demander son éviction.

« Nous devons faire ce qui s’impose et bannir ce compte », réclame un employé de Twitter trois fois de suite.

Un autre affirme que Trump continuera à faire de l’incitation à la violence de manière subtile, sans violer les règles. L’équipe admet que le message de Trump annonçant qu’il n’ira pas à la cérémonie d’investiture est déjà une manière d’inciter à la violence.

Cependant, Anika Navaroli, cadre supérieur, déclare qu’elle « ne voit pas d’incitation claire ou codé dans le tweet de DJT » ajoutant : « Je répondrai dans le canal des élections et dirai que notre équipe après examen n’a trouvé aucun vios [violation] dans celui de DJT [Donald Trump]. »

Anika Navaroli écrit que la département de Sécurité de Twitter a « évalué le tweet de DJT (Trump) ci-dessus et déterminé qu’il n’y a pas de violation de nos politiques pour le moment ».

« Moins de 90 minutes après que les employés de Twitter ont déterminé que les tweets de Trump n’étaient pas en violation de la politique de Twitter, Vijaya Gadde – cheffe du service Juridique, politique et confiance de Twitter – se questionne si ce n’est pas une incitation codée. »

Environ deux heures après, les cadres de Twitter tiennent une réunion de 30 minutes avec l’ensemble du personnel, y compris Vijaya Gadde et le PDG Jack Dorsey. Ils expliquent à toute l’équipe pourquoi selon eux Trump n’a pas encore commis de violation.

Mais finalement, plus tard dans la journée, Twitter annonce la suspension du compte « en raison du risque d’une nouvelle incitation à la violence ». Ils venaient pourtant d’admettre qu’ils n’avaient aucun motif valable.

Bari Weiss rappelle que certains dirigeants mondiaux, dont le chef suprême iranien Ali Khamenei et le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, ont publié des messages sur Twitter incitant explicitement à la violence contre d’autres groupes sans être censurés.

Le lendemain de la suspension de Trump, certains membres du personnel de Twitter demandent qu’on censure la « désinformation médicale » concernant le Covid-19.

Plusieurs comptes Twitter importants, dont celui du Dr Robert Malone (pionnier dans la technologie des vaccins à ARNm), et du journaliste Alex Berenson, sont suspendus pour de prétendus violations des politiques de l’entreprise concernant le Covid-19.

Tollé international

Bari Weiss explique également que de nombreux chefs d’États se montrent inquiets à la suite de cette exclusion. C’est notamment le cas d’Emmanuel Macron, d’Angela Merkel, du président du Mexique Andres Manuel Lopez Obrador et bien d’autres.

Emmanuel Macron déclare en public qu’il ne « voudrait pas vivre dans une démocratie ou les décisions les plus importantes » sont prises par des acteurs privés.

Le porte-parole d’Angela Merkel qualifie de « problématique » l’exclusion d’un président américain en fonction. Le leader de l’opposition russe Alexey Navalny déclare qu’il s’agit « d’un acte de censure inacceptable ».

Révélations antérieures

Les Twitter Files, annoncés et cautionnés par Elon Musk, ont commencé à être rendus publics le 2 décembre avec le journaliste Matt Taibbi révélant les efforts de l’entreprise pour supprimer l’histoire de l’ordinateur portable de Hunter Biden du New York Post en 2020.

Quelques jours plus tard, Bari Weiss a mis en ligne le deuxième lot de Twitter Files, révélant comment la firme a créé des listes noires secrètes ou comment certains utilisateurs étaient victimes de shadow banning (leurs messages étaient restreints à leur insu). Les troisième et quatrième et cinquième lots portaient sur l’exclusion de Trump.

Michael Shellenberger a publié des Twitter Files montrant que les dirigeants de l’entreprise ont dévié de la politique de l’entreprise pour interdire le compte de Trump. On voit comment le responsable de la Confiance et sécurité de l’époque, Yoel Roth, a œuvré par tous les moyens pour que Donald Trump soit traité différemment.

Epoch Times a contacté Yoel Roth pour une demande de commentaires.

Trump, quant à lui, a indiqué à plusieurs reprises qu’il n’utiliserait plus Twitter, qu’il préférait s’exprimer sur Truth Social, sa propre plateforme. Depuis qu’Elon Musk a restauré son compte en novembre, il n’y a pas eu de signes d’activité.

Il a écrit sur le site Truth Social le 9 décembre : « La plus grande chose qui ressort du ciblage mensonger de Twitter est que l’élection présidentielle a été truquée – et ce, autant qu’elle pouvait l’être !!! »

Note : Cette article sera mis à jour à mesure que des détails supplémentaires seront publiés.

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.